La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication a suspendu deux journaux pour trois mois de parution. La décision a pris effet dès le jeudi 2 février. Tous les directeurs de publication, le patronat de la presse togolaise, désapprouvent la décision.
Le journal « Liberté » a été poursuivi en justice suite à une plainte de la Première ministre pour diffamation. La justice a condamné le journal à trois mois de suspension et à 15 millions de francs CFA d’amende. Or, cette suspension serait illégale, selon le code de la presse. Mais la cour d’appel a entériné la décision et le patron de presse s’est pourvu en cassation pour dénoncer la suspension.
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) a pris les devants. Médard Amétépé, le directeur de publication est déçu : « Notre perspective maintenant, c’est de saisir la chambre administrative de la Cour suprême pour que la décision de la HAAC soit rapportée ».
Plainte en diffamation du PDG du groupe Bolloré à Lomé
« Tampa Express », un bimensuel, a été suspendu lui aussi suite à une plainte en diffamation du PDG du groupe Bolloré à Lomé. Selon Francisco Napo-Koura, directeur de publication du journal, la Haac a pris une sanction sans gradation : « Il aurait fallu au moins une mise en demeure, un avertissement avant d’aller à une sanction peut-être d’un mois ».
Pour Badjibassa Babaka, ancien journaliste et rapporteur de la Haac, c’est dans les prérogatives de l’instance de régulation. « La première n’est qu’une décision d’application, d’exécution d’un arrêt de la cour d’appel. Pour « Tampa Express », l’instance a considéré qu’il y a des cas de récidive et donc a décidé d’infliger une sanction ».
Les patrons de presse togolais sont sidérés. Ils estiment que ces sanctions excessives de la Haac visent à museler l’ensemble de la profession.
Avec RFI