Plusieurs chercheurs innovent au Bénin. Mais leurs inventions ne sont pas bien connues du public. Pour les honorer, il est célébré chaque 30 juin la journée de la recherche scientifique de l’Afrique. Au delà de cette célébration, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, le professeur François Adébayo Abiola décide désormais de mettre les innovateurs et inventeurs en relation avec de potentiels sponsors et opérateurs économiques pour la promotion des initiatives. L’espoir est désormais permis.
Plusieurs chercheurs innovent au Bénin. Mais leurs inventions ne sont pas bien connues du public. Pour les honorer, il est célébré chaque 30 juin la journée de la recherche scientifique de l’Afrique. Au delà de cette célébration, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, le professeur François Adébayo Abiola décide désormais de mettre les innovateurs et inventeurs en relation avec de potentiels sponsors et opérateurs économiques pour la promotion des initiatives. L’espoir est désormais permis.
Fini l’époque où les inventeurs ou innovateurs attendent tout de l’Etat pour la promotion de leurs découvertes. C’est du moins, la nouvelle bataille du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le professeur François Adébayo Abiola. Après les vastes chantiers ouverts pour le désengorgement de universités nationales, et les réformes en cours dans l’Enseignement Supérieur ; l’homme ne cesse depuis quelques temps, de s’intéresser davantage à la recherche scientifique. Vu l’engouement et les multiples actions menées ces derniers temps par le ministre de la Recherche Scientifique vers cette couche de populations capable d’innover, on peut déduire sans se tromper que c’est un autre défi qui commence en plus de tout ce qui se fait déjà afin que son département puisse jouer pleinement le rôle qui est le sien dans le développement de notre pays le Bénin. Pour le ministre, « nous devons avoir des mécènes, des gens qui seront des intermédiaires entre les inventeurs et les consommateurs et la société. Les inventeurs éviteront d’avoir toujours en tête l’Etat». « …Il s’agira pour nous de faire un plaidoyer pour que ces inventions soient consommées, car si ces inventions étaient consommées ; ce sera un gain pour le pays… ». Cette vision du ministre Abiola est également celle du Centre Béninois de la Recherche Scientifique et Technique qui substitue à l’appui financier, aux subventions et autres dons de l’Etat, un accompagnement en vue d’un partenariat durable entre acteurs du secteur privé. Pour retrouver des inventeurs et innovateurs pour l’établissement d’un partenariat gagnant-gagnant en vue d’une multiplication à grande échelle des produits et leur distribution, le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (Cbrst) sis à l’Etoile rouge, est la structure la mieux indiquée. Il se chargera de faciliter l’orientation des potentiels sponsors et opérateurs économiques vers ces chercheurs.
La nouvelle approche du ministre Abiola pour sortir les chercheurs de l’anonymat
L’édition 2013 de la semaine scientifique et technique a été une occasion pour le Ministre François Abiola de dévoiler ses ambitions pour les inventeurs. En plus des mesures prises pour encourager et motiver tous les chercheurs qui ont participé à l’édition 2013 de la semaine scientifique et technique. Au nombre des mesures idoines prises par le ministre Abiola pour sortir ces innovateurs de l’anonymat, figure en bonne place le recrutement d’un consultant en la personne de Valentin Agon. Ce dernier aura pour mission de faire recenser les innovations dans tous les secteurs, les lycées, les universités et dans toutes les communes. Ces innovations seront classées. Le répertoire des innovations du Bénin sera ainsi établi. Ce répertoire est très important pour le développement industriel du Bénin.
Nécessité de protection des inventions
En plus de cette première mission assignée à M Valentin Agon, par le ministre Abiola, il devra aider les innovateurs à protéger leurs découvertes par des brevets. Une étape très capitale et incontournable puisque cela va donner plus de courage et d’engouement aux chercheurs qui feront plus d’efforts parce que, conscients que les fruits des réflexions seront valorisés. Cette mission semble être déjà bien compris par le patron de Api Bénin ; qui au détour d’un entretien à nous accorder après son recrutement affirmait : « Tout pays qui ne s’inscrit pas dans la logique de production, transformation et distribution à grande échelle ne se développera jamais ». Paraphrasant Aimé Césaire, il dira « l’heure de nous-mêmes a sonné » puisque le Gouvernement a décidé de mettre en valeur, les recherches, les innovations locales. Aussi, n’a –t-il pas manqué de saluer la vision du ministre Abiola et le gouvernement pour avoir eu cette noble idée de penser à une organisation autour des chercheurs. Pour lui, la mobilisation de la communauté scientifique de chaque pays est un gage pour un développement national, ceci, grâce à la capacité d’innovation des chercheurs locaux. La journée de la recherche scientifique de l’Afrique trouve son essence dans les recommandations du premier congrès des hommes de sciences qui s’est déroulé à Brazzaville en 1987. Le Bénin, depuis 20 ans, s’est engagé dans cette dynamique.
Des chercheurs en quête de sponsors
L’édition 2013 de la journée de la recherche scientifique de l’Afrique a été l’occasion pour l’organisation d’une semaine d’exposition publique des œuvres des inventeurs et innovateurs béninois par le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (Cbrst) et l’Agence béninoise de valorisation des résultats de l’innovation et de la technologie (Abevrit). Les chercheurs présents à cette exposition ont mis un accent sur la spécificité de leurs innovations. Au terme de cette semaine scientifique et technique et suite à la délibération du jury, trois lauréats ont été distingués dans la catégorie des sciences exactes et sciences de la vie. Il s’agit du Docteur Léhadi Arémou, enseignant de mathématique à l’Université d’Abomey-Calavi, Serge Dégla, Directeur de l’Ecole normale de Natitingou et le Docteur Franck Houénou, stagiaire au département de Mathématique à l’Uac. Dans la catégorie innovations technologiques, le premier prix a été attribué aux membres du groupe Zacoza production pour l’invention du foyer solaire « Atingan », ce qui veut dire, « le foyer qui sauve l’arbre ». Une innovation pour protéger l’environnement. Elisée Davi a eu le deuxième prix pour l’essoucheuse motorisée, une des trois machines agricoles présentées. Des machines déjà commercialisées à un coût compétitif selon son concepteur qui d’ailleurs, précise ses bonnes ambitions pour le Bénin et l’Afrique à l’horizon 2014. Le troisième prix est revenu à Adidjatou Yessoufou pour le complément alimentaire à base d’escargot. En dehors de ces chercheurs, d’autres non moins méritants ont également exposé leurs joyaux. Il s’agit de Gérard Ayi qui a mis ses méninges à contribution pour la transformation de l’énergie thermique en énergie électrique à travers un système. Une technologie qui reste à perfectionner. Romuald Djivoessou avec les autres membres de l’Ong Autre vie ont conçu des foyers dénommés « cuiseurs solaires mivo ». Un système qui utilise des coques de noix de palme comme combustible. De jeunes chercheurs dont Josias Agossa, ont également mis au point une unité de valorisation des déchets agricoles. Des déchets transformés en gaz domestique. La spécificité de leur innovation est reconnue par le professeur Placide Clédjo, directeur adjoint du Cbrst. Pour aider les populations à faire face efficacement au délestage électrique enregistré dans les ménages, Fiacre Dansiga, avec son bijou baptisé « Diamond light », la centrale de lampes de secours intelligente, a trouvé la solution. Les déchets plastiques ne doivent plus constituer des problèmes pour l’environnement. L’équipe dirigée par le professeur Adjovi au département de génie civil à l’Epac, université d’Abomey-Calavi, a transformé ces déchets plastiques en matériaux pour la fabrication de meubles. Plusieurs autres chercheurs ont exposé leurs chefs-d’œuvre. Des solutions informatiques aux préoccupations de la société, à la santé des populations à travers divers produits de la phytothérapie en passant par l’artisanat. En dehors de ces chercheurs, beaucoup d’autres opèrent dans l’indifférence totale. Ils ont donc la possibilité de se rapprocher du Cbrst, de l’Abrevit et du consultant Valentin Agon. Avec cet engagement du ministre Abiola aux côtés des inventeurs béninois, ces derniers peuvent pousser un ouf de soulagement. Aussi, sont-ils inviter à collaborer afin que ce challenge lancé par le ministre Abiola se concrétise.