Le 06 avril 2016, l’histoire retiendra que Boni Yayi a été ancien président de la République du Bénin. C’est du moins, entre autres, ce qu’on peut retenir de l’entretien du ministre d’Etat François Abiola et de son homologue Aké Natondé sur la télévision nationale Ortb. Le thème de l’émission est : révision de la constitution : quelle opportunité ?
La révision de la constitution n’est pas un prétexte pour que le chef de l’Etat reste au pouvoir après la fin de son mandat en 2016, comme le pensent certains Béninois. Sur l’Ortb, le ministre d’Etat a réaffirmé la bonne foi du chef de l’Etat à ne plus se présenter pour un nouveau mandat comme le recommande la constitution. « Devant le Pape Benoît XVI, le président Obama et le peuple béninois, le président Boni Yayi a promis de laisser le pouvoir en 2016. Le seul titre qu’il lui reste à obtenir est celui d’ancien président et il est même pressé de terminer son mandat, a laissé entendre le ministre d’Etat.
La constitution béninoise est un document fondamental et très important pour le peuple béninois. Sauf que l’article 155 de cette même constitution prévoit sa révision. Le ministre Aké Natondé l’a su bien expliqué dans son intervention. « La constitution béninoise n’est ni une bible ni un coran qu’on ne saurait modifier. Les constitutionnalistes qui ont mis en place cette constitution ont prévu qu’avec le temps, on peut toucher à des dispositions pour pouvoir améliorer encore le système démocratique ». Le ministre a bien expliqué que le gouvernement ne fait « aucun passage en force ». C’est pourquoi il invite ceux qui sont contre à ramener la balle à terre».
La révision pour promouvoir le développement
La bonne gouvernance, la démocratie et surtout le développement constituent l’une des plus importantes devises du chef de l’Etat, Boni YAYI. Pour ce faire, le projet de révision de la constitution vise plusieurs innovations, souligne le ministre d’Etat. Il s’agit de : la création et la constitutionnalisation de la cour des comptes, la constitutionnalisation de la CENA et l’imprescriptibilité des crimes économiques.
Selon les explications du ministre d’Etat chargé de l’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique, « le Bénin et le Mali sont les deux pays à ne pas avoir la Cour des comptes. Et il y a des partenaires techniques et financiers dont l’Allemagne et le Danemark qui n’apportent plus des aides budgétaires au Bénin à cause de l’inexistence de la cour des comptes.
Et ce n’est pas honorable pour nous qui avons commencé la démocratie depuis 1990 de ne pas aller dans le sens de l’histoire ». Ensuite, la CENA. C’est une structure qu’on met en place 3 mois avant les élections. Il faut qu’on dispose de la CENA de manière institutionnalisée.
La troisième innovation qui est l’imprescriptibilité des crimes économiques revêt d’un intérêt capital pour le pays en ce sens que tout crime économique commis par quelqu’un ne restera pas impuni. Pour le ministre, cette innovation est importante pour la bonne gouvernance. Cela va permettre d’accélérer le développement quand il aura une lutte forte contre la corruption ». La souveraineté de l’Etat, les droits et les devoirs de la personne, le pouvoir exécutif constituent d’autres innovations qui se retrouvent dans le projet de loi portant sur la révision de la constitution.