La 6ème conférence animée en mode virtuelle sur les plateformes digitales de la Coordination Nouveau Départ Diaspora Bénin (Cnddb) s’est déroulée dimanche 21 mars 2021. L’invité, le ministre Jean-Michel Abimbola, a fait un tour d’horizon de toutes les questions touchant les secteurs de la culture, du tourisme et des arts.
Le potentiel touristique du Bénin, les atouts culturels, la restitution des biens culturels, la dynamisation des arts, le spécialiste de la question n’a occulté aucun point. Au moyen de cette tribune de débat, le ministre Abimbola a présenté le contexte des actions menées dans le secteur puis faire la lumière sur les projets phares et investissements majeurs faits par le Gouvernement dans le tourisme et le patrimoine ; les réformes structurantes dans le secteur touristique ; les actions majeures dans le sous-secteur des arts et de la culture et de présenter les premières retombées de l’action du PAG dans le secteur.
D’entrée de jeu, le Ministre Abimbola a rappelé qu’après le diagnostic du potentiel du Bénin, le Gouvernement du Président Patrice Talon s’est donné comme vision d’«amorcer la transformation structurelle de l’économie du Bénin tout en renforçant la protection sociale et les conditions de vie de la population ». C’est dans cette optique qu’il a décidé de « faire du tourisme une filière de développement économique créatrice de richesse et d’emplois » et de « faire de la culture et des arts un levier du développement du tourisme ». Selon son exposé, durant les dernières 05 ans, le Gouvernement du Nouveau Départ s’est attelé à relever cinq principaux défis : Structurer et requalifier l’offre, engager un lourd investissement pour accroître et rendre compétitive l’offre, Entreprendre des réformes structurelles et développer une main d’œuvre compétitive.
Abordant les projets phares et investissements majeurs dans le tourisme et le patrimoine, Jean-Michel Abimbola a indiqué avec des chiffres à l’appui, que le Gouvernement a réussi à positionner le Parc national de la Pendjari comme le parc Safari de référence de l’Afrique de l’Ouest. La délégation de gestion signée avec African Parks a permis d’assurer la conservation du parc, d’accroitre l’offre d’hébergement et de renforcer la sécurité et la surveillance autour de cette grande réserve animalière. Il a également mis en exergue les efforts consentis dans le cadre du projet de la réinvention de la Cité lacustre de Ganvié, la mise en œuvre du plan de gestion du site des palais royaux d’Abomey en attendant la construction du Musée de l’épopée des amazones et des rois du Danxomè à Abomey.
A Ouidah, le Gouvernement travaille sans bruit, a juré le ministre Abimbola. Le vaste projet de reconstruction à l’identique de la cité historique de la traite négrière aboutit surement avec la réhabilitation complète de la maison de Brésil et la réhabilitation en cours du Fort portugais, la Place aux enchères, la Porte du non-retour, le Mémorial et l’arbre de retour de Zoungbodji, le bâtiment colonial et la construction du Musée international de la Mémoire et de l’esclavage. La station balnéaire en cours d’aménagement à Avlékété et la construction de la Marina de Ouidah ainsi que l’aménagement de la station balnéaire de PLM Alédjo?Eldorado et celui de la « route des pêches » convainquent l’orateur de ce que Ouidah deviendra un grand pôle touristique. Outre les nombreux projets en cours dans la partie méridionale, la route des Tata est également mise dans le circuit touristique dans l’Atacora et région. De riches patrimoines restés longtemps inexploités et dont la mise en valeur préoccupe l’Exécutif depuis 2016.
Le Bénin, un terrain de convoitise pour les grandes marques touristiques
« Ceux qui ont des projets, que ce soit des Béninois de l’intérieur, de la diaspora ou des afro-descendants, nous suivons de près les projets pour accueillir et assurer leurs investissements. Le Bénin, à travers les réformes, va mettre en place une agence de promotion de tourisme, une agence de promotion de la destination Bénin. L’agence (Tour Opérateur) va travailler à faire connaître les atouts touristiques que nous avons au Bénin. Ainsi, les infrastructures nationales seront prisées. Des primes seront données aux citoyens qui voudront visiter les sites touristiques du pays. Ceci pour permettre à ce que les gens passent leurs vacances au pays au lieu d’aller à l’extérieur. » Ses propos du Ministre Abimbola ont fait renaître un grand espoir. Mieux, ils ont suscité un grand enthousiasme dans le cœur de ses compatriotes de la diaspora qui ont voulu mieux comprendre les opportunités qu’offre désormais leur pays à ceux d’entre eux qui voudront investir dans le secteur du tourisme. Et à cette préoccupation, Jean-Michel Abimbola a laissé entendre que le Bénin est déjà devenu un terrain de convoitise pour les grandes marques touristiques. « Hilton Resort, Sofitel 5 étoiles, Golden Tulip, Club Med, Banyan Tree, Complexe All inclusive, voilà quelques grosses signatures qui montrent que notre pays n’est plus un petit pays en la matière … »
Une industrie culturelle pour mieux révéler le Bénin
Abordant le secteur de la culture et des arts, le 6ème conférencier du Cycle des rencontres, organisé par la Cnddb a indiqué que les actions majeures entreprises dans le sous-secteur des arts et de la culture visent principalement à mettre en place une réelle politique de soutien aux vocations et talents artistiques et à développer des industries culturelles et créatives. Et durant les cinq ans, elles ont porté sur la pose des bases d’une industrie culturelle, la création et l’opérationnalisation de la Galerie nationale, la réforme des instances d’administration et la mise en œuvre de la stratégie de formulation pour la professionnalisation du secteur. Ainsi, pour parvenir à l’idée de la création d’une industrie culturelle, des stratégies sont en cours pour professionnaliser les acteurs culturels et artistiques, faire la promotion des talents à travers la formation et le recrutement des acteurs culturels afin de révéler la culture et les arts au Bénin et au reste du monde. Il est à noter qu’à cette kyrielle de réformes, s’ajoute la construction des arènes culturelles en vue de permettre aux artistes de vivre décemment de leurs métiers.
Face aux internautes dont le nombre ne cessait de croitre dans la salle de réunion virtuelle, Jean-Michel Abimbola n’a pas occulté la question de l’amélioration des conditions de vie des artistes. Interpellé par un internaute, l’homme qui s’est montré très préoccupé plus que tous par les conditions de vie des artistes, rassure que le Gouvernement travaille pour leur prise en charge à travers le projet Arch. Il ne veut pour preuve que l’appui remarquable apporté à l’ensemble des acteurs culturels et touristiques pour atténuer les effets de la pandémie de la Covid sur leurs activités professionnelles. L’opérationnalisation de la maison de l’artiste et la professionnalisation vont contribuer à révéler les talents mais également à améliorer considérablement la situation des artistes, a laissé entendre le Ministre en charge de la culture dans son intervention. Il a également abordé la question du retour des biens culturels se trouvant en France avec des précisions sur les grands points marqués et donner toutes les assurances nécessaires aux compatriotes de la diaspora.
Les premières retombées de l’action du PAG dans le secteur
L’action du Gouvernement à travers le PAG « Bénin Révélé » a également produit des retombées dans le secteur du tourisme. Les investissements dans les infrastructures touristiques et les réformes dans le sous-secteur de l’hôtellerie et de la restauration ont propulsé l’image du Bénin qui aujourd’hui, apparaît comme une jeune fille nubile envie par de grands groupes hôteliers. C’est ce qu’on retient également de l’intervention du Ministre. Pour ce qui concerne les retombés socio-économiques, il a énuméré entre autres, la création des emplois au parc national de la Pendjari (1000 occasionnels sur le parc et 285 permanents dont 93% sont des ressortissants béninois, faisant du parc le plus grand employeur dans les parcs nationaux d’Afrique de l’ouest) et à Ouidah. Il y a également les appuis apportés aux communautés locales dont la construction d’un barrage pour le bétail à Matéri et d’un forage à Daga et de bassins et d’étangs piscicoles ; l’appui à une trentaine de cantines scolaires ; le financement de projets d’apiculture (63 apiculteurs) et plus de 30 écoles et plus de 1000 élèves par an bénéficient des actions sociales du parc.
Il a pour finir, rassuré que le Bénin est repositionné et révélé de par sa culture et ses arts. « Dans 2 à 5 ans, occupera une place remarquable sur la scène touristique continentale. Le tourisme, la culture et les arts sont en passe de devenir des secteurs majeurs qui susciteront des vocations au même titre que les finances, l’économique, la planification » a-t-il conclu après l’étape des questions réponses.
S.E.