Au palais des congrès ce mardi 4 juin, les populations de Cotonou ont eu droit à leur séance de reddition de comptes avec l’équipe gouvernementale conduite par le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané. La rencontre de plus de trois heures d’horloge a mobilisé la crème de l’élite politique et civile de la capitale économique du pays.
Dans la délégation, un »intrus » installé aux premières loges a très vite aiguisé la curiosité des participants. Louis Gbèhounou Vlavonou, tout de blanc vêtu, et casquette sur la tête l’a compris et anticipe. « Vous pouvez vous interroger sur la pertinence de la présence des parlementaires à cette rencontre. Que viendrait chercher un député à une tournée gouvernementale ? C’est une interrogation légitime qui mérite qu’on éclaire la lanterne des gens »
Lorsque son temps de parole arrive, enfin, le président de l’Assemblée nationale justifie sa présence. Selon lui, un député qui participe à une tournée gouvernementale de reddition des comptes, rien d’incestueux. En un même lieu, le parlementaire a une rare occasion d’écouter à la fois le peuple pour qui l’on gouverne et l’Exécutif. Opportunité qui, assure-t-il, facilite un contrôle efficace de l’action du gouvernement.
Dans ce sens, la tournée gouvernementale en cours actuellement dans tout le pays, intervient à un moment très juste.
En effet, les débats d’orientation budgétaire s’ouvrent au parlement au plus tard le 30 juin prochain, soit dans trois semaines. Louis Gbèhounou Vlavonou témoigne prendre note donc des appréciations et surtout des besoins non satisfaits déclinés par les populations au cours des séances auxquelles il participe depuis la semaine dernière.
« Pour contrôler l’action gouvernementale, le Parlement s’assure de l’exécution des projets pour lesquels le budget de l’État a été voté. C’est le cas aujourd’hui où le gouvernement rend compte de ce qu’il a fait en huit ans. Et à l’occasion, vous soumettez d’autres besoins. Ce sont ces préoccupations que nous retenons. Ainsi, à l’heure du vote d’un nouveau budget, nous demanderons des comptes au gouvernement afin de nous assurer que les besoins sont pris en compte effectivement. Or, si nous restons dans nos bureaux et n’écoutons pas vos doléances, nous ne pourrions pas jouer efficacement ce rôle. Aujourd’hui à cette rencontre nous avons aussi pris notes de vos préoccupations. », a-t-il déclaré sous les applaudissements de l’assistance.
Le président Louis Vlavonou a promis que ses pairs et lui resteront vigilants quant à la prise en compte effective des besoins recueillis sur le terrain. « Alors, si nous n’avons pas pris note, comment saurions-nous que le gouvernement dit vrai ou faux ? Voici pourquoi nous aussi nous sommes venus écouter. C’est très bon que des députés soient là et vous écoutent. Ainsi ils pourront attirer, le moment venu, l’attention du gouvernement sur telles ou telles doléances qui lui auraient échappé. Donc nous ne sommes pas en promenade. Dans trois semaines nous allons demander au gouvernement s’il a vraiment tout pris en compte. »
Louis Vlavonou a sur place réalisé un sondage d’opinion sur la gouvernance Talon depuis huit ans. « Le bilan à mi-parcours, tel que vous l’avez écouté, permet-il de dire que notre pays se porte bien ? Êtes-vous satisfaits ? « Oui ! Notre pays se porte bien !» avouent les populations venues massivement. Le président de l’Assemblée nationale les a donc invités à garder à cœur le défi du maintien de la dynamique, même si l’heure des meetings politiques reste encore loin.
S.E.
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