Reprise de l’élection du maire d’Aplahoué : La cour suprême notifie l’arrêt au Préfet Mègbédji

Politique

 (La Cour ordonne au Préfet l’organisation sous quinzaine de l’élection du maire)

 

Le recours introduit par l’adjoint au maire Dahoueto Innocent et dix autres conseillers communaux d’Aplahoué en date du 29 avril 2019 est « fondé ». La cour suprême vient de notifier au préfet du Couffo, Christophe Mègbédji, l’arrêt  numéro 002/CA1 rendu le 6 février 2020 par la Chambre administrative de la Cour suprême. Il est demandé au Préfet du Couffo de procéder à la reprise de l’élection du maire sous quinzaine dès notification de l’arrêt.

 

La Cour suprême notifie enfin sa décision au Préfet Mègbédji. Le  recours de Innocent Dahoueto, Casimir Sossou et autres conseillers communaux tendant à la reprise de l’élection du maire de la commune d’Aplahoué est déclaré recevable et fondé par la chambre administrative de la Cour suprême. Innocent Dahoueto, Casimir Sossou et les autres conseillers se frottent certainement les mains attendant avec impatience la date de la reprise de l’élection du nouveau maire que le Préfet aura à fixer.

Dans son arrêt, la Cour dit qu’ «  Il est ordonné à la diligence du Préfet du Couffo l’organisation sous quinzaine de l’élection du maire de la commune d’Aplahoué dès notification de la présente décision ». Aussi la Cour « ordonne aux ministres en charge de la décentralisation et celui de l’intérieur et de la sécurité publique la prise des dispositions sécuritaires idoines pour le bon déroulement de ladite élection. La Cour dit n’ y avoir lieu, en l’état, à condamnation astreintes du Préfet du Couffo ».

Depuis la révocation du maire de la commune d’Aplahoué, l’intérim est assuré par le premier adjoint. Le préfet devrait convoquer le conseil communal à l’effet de l’élection d’un autre maire. Hélas, c’est le statu quo. Le parti Bloc républicain dont les conseillers sont majoritaires, sont entrés dans la danse depuis avril pour forcer la main à l’autorité préfectorale. Et ils viennent d’obtenir gain de cause. Il reste comment ils vont gérer la reprise de cette élection.

En effet, la session extraordinaire convoquée par arrêtée préfectorale le 14 septembre 2018 par le préfet du département du Couffo, Christophe Mègbédji, invitant les conseillers communaux d’Aplahoué pour procéder à l’élection du nouveau maire de la commune avait été reportée à une date ultérieure pour défaut de quorum.

 

« Nous sommes tous de la mouvance », dixit Gbadamassi à Aplahoué

 

 

Il faut rappeler que le 07 septembre 2018, la même session avait été reportée suite à des « troubles » orchestrés par les deux camps de conseillers communaux. Le préfet des départements du Couffo, Christophe Mégbédji n’ayant pas reconnu l’élection du nouveau maire d’Aplahoué, Innocent Dahouèto, élu le vendredi 07 septembre 2018. Il l’a notifié à Innocent Dahouèto ainsi qu’aux conseillers par un arrêté préfectoral en date du vendredi 7 septembre 2018.

Les conseillers majoritaires avec à leur tête Innocent Dahouèto ont alors saisi la Cour Suprême. Elle a procédé à l’annulation des arrêtés du Préfet et vient de demander à celui-ci la reprise de l’élection.

On se rappelle, le bureau politique du parti BR a dépêché une équipe à Aplahoué mercredi 2 octobre 2019 pour aller écouter les 13 conseillers communaux qui se sentent lésés depuis la révocation de Casimir Sossou. A la tête de la délégation, le député Rachidi Gbadamassi qui a écouté les différents conseillers de sa formation politique.  Il s’est offusqué de la non application des décisions de justice, étant entendu que la cour suprême avait enjoint au préfet de procéder à l’élection du nouveau maire.

Pour amener le préfet à prendre ses responsabilités, Rachidi Gbadamassi, secrétaire général du bureau exécutif chargé des relations avec les élus municipaux, communaux et locaux du Bloc républicain, a menacé de saisir les juridictions compétentes pour que justice soit faite.

Le maire intérimaire ainsi que le préfet Mégbédji sont tous deux de l’Union progressiste. Ce qui fait dire au camp d’en face que le préfet protège son poulain et ne veut pas organiser les élections. Rachidi Gbadamassi a été sans réserve en octobre dernier. « Nous sommes tous de la mouvance, Up n’est pas dans la rupture plus que le Br , nous soutenons tous les actions du chef de l’État Patrice Talon », a-t-il martelé. Il a rappellé les notions élémentaires au préfet, administrateur civil, en déclarant: « un préfet ne devrait pas prendre de camp dans une affaire d’élection du maire, c’est du cafouillage total ». A la veille des élections communales, les deux partis de la mouvance, UP et BR ne ratent aucune occasion pour se tirer dessus. Avec cette notification de l’arrêt au Préfet, on se demande ce que celui-ci qui a déclaré à maintes reprises dans ce dossier être légaliste fera de la décision de la Cour suprême. Wait and see !

 

Armelle C. CHABI

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