Le journaliste Casimir Kpédjo, directeur de publication du journal la ‘’Nouvelle Economie’’, a été arrêté dans la matinée de ce jeudi 18 avril 2018 par des agents de la police républicaine à son domicile. Auditionné dans les locaux de l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc), il a été placé en garde à vue.
Selon Me Renaud Agbodjo, avocat du journaliste, il est reproché à Casimir Kpédjo « d’avoir diffusé par le biais des réseaux sociaux sur la page Facebook de son journal et sur d’autres structures de ligne deux articles de journaux notamment les parutions nº 126 et 127 du journal la ‘’Nouvelle Economie’’ des informations qualifiées de fausses contre l’économie béninoise ». Des faits qui sont constitutifs d’une infraction notamment les articles 550 alinéa 3 du code du numérique.
Dans tous les cas, informe Me Agbodjo, le directeur de publication du journal ‘’Nouvelle Economie’’ est serein puisqu’il a apporté sa version des faits et toutes ses sources.
« En principe on ne devait pas le retenir malgré cela il l’a été, on lui a notifié sa garde à vue. Jusqu’à quand on ne sait pas », annonce l’avocat qui précise que sa famille a accès à lui.
L’avocat avoue être choqué du fait qu’il ait été interpellé sans même une convocation préalable. « On en avait pas besoin d’en à arriver là », déplore Me Agbodjo.
S’agissant de la suite de la procédure, il renseigne qu’ « à partir du moment où vous êtes gardé à vue, dans un délai de 48 heures maximum vous devez être présenté au procureur sauf prolongation de votre garde à vue sur ordre du procureur ».
« Actuellement, je pense que tous les actes ont été déjà posés. Il n’y a pas lieu de le garder davantage en principe si on doit être respectueux des textes, on devrait même pouvoir le présenter aujourd’hui si non pourquoi pas demain pour pouvoir en finir parce que je ne vois pas les raisons réelles pour lesquelles Monsieur Kpédjo a été arrêté », explique Me Agbodjo.
Selon l’avocat, dans la mesure où, son client a donné les sources de ses informations, il appartient à celui qui poursuit d’aller vérifier si ces sources sont officielles ou si elles sont fausses. « Je ne sais pas quel est l’intérêt de la rétention, si ce n’est pas parce qu’on a voulu le retenir », confie Me Agbodjo selon qui pour le faire, il faut qu’on puisse lui prouver ou apporter la preuve de ce qu’il est dans l’illégalité ou l’erreur, qu’il existe de charges suffisantes contre lui ou bien qu’il y a un flagrant délit.
« Aucune de ces conditions n’est réunie et pourtant on a voulu quand même le garder. Il faut retenir que la garde à vue est une décision discrétionnaire soit de l’OPJ ou à la demande du procureur de la République », précise l’avocat.
S.E.
COMMUNIQUE DU BUREAU DE L’UPMB
Suite à l’information selon laquelle notre confrère Casimir KPEDJO, journaliste spécialisé sur les questions économiques et Directeur de publication du journal LA NOUVELLE ECONOMIE aurait été arrêté ce matin du jeudi 18 avril 2019 par les éléments de la Police Républicaine à son domicile, le bureau de l’UPMB s’en est inquiété.
Une délégation du bureau conduite par la présidente par intérim s’est rendue en début d’après-midi à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (Ocrc) pour s’enquérir de ses nouvelles.
Il ressort de ce déplacement et après des échanges avec le commissaire Edgard ZOLA que le confrère est bel et bien gardé à vue dans le cadre d’une enquête judiciaire.
La délégation n’a pas pu avoir accès au confrère.
Notre interlocuteur nous a recommandé d’avoir l’autorisation du procureur.
Selon son avocat, Me Renaud Agbodj que la délégation du bureau n’a pas pu voir sur le terrain mais qui a été interviewé par des confrères :
« On lui reproche d’avoir diffusé par le biais des réseaux sociaux, sur la page Facebook de son journal et sur d’autres structures en ligne, deux articles de journaux notamment les numéros 126 et 127 du journal LA NOUVELLE ECONOMIE des informations qualifiées de fausses contre l’économie béninoise ».
L’UPMB tient à informer les professionnels des médias du Bénin, qu’il suit avec un grand intérêt le développement de cette procédure.
Elle partage par la même occasion les peines de la famille du confrère interpelé et de tous les professionnels des médias face à la situation.
Fait à Cotonou le 18 Avril 2019*
Pour le bureau national de l’UPMB
La Présidente par intérim
Zakiath LATOUNDJI