L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) abrite un colloque international depuis ce mercredi 10 avril. Initiative du département de sociologie et d’anthropologie de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales (FASHS) de l’UAC, ce colloque vise à rendre un hommage mérité aux anciens du département en général et au professeur Honorat Aguessy en particulier.
« La sociologie et l’anthropologie au cœur du développement ». C’est autour de ce thème que des enseignants nationaux et étrangers, des enseignants-chercheurs, des étudiants et plusieurs autorités ont réfléchi mercredi et jeudi au campus universitaire d’Abomey-Calavi.
La journée du vendredi 12 avril est essentiellement consacrée aux hommages que le département de sociologie-anthropologie entend rendre à ses anciens et en particulier au professeur Honorat Aguessy. Faut-il le préciser, certains hommages seront rendus à titre anthume et d’autres à titre posthume.
En effet, les responsables du département de Sociologie-Anthropologie ont décidé de célébrer plusieurs de leurs enseignants avec à leur tête le « père fondateur de la sociologie » au Bénin, le Professeur Honorat Aguessy.
C’est l’amphithéâtre Idriss Déby de l’Université d’Abomey-Calavi qui a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture du colloque en hommage au Professeur Honorat Aguessy mercredi 10 avril 2019. A l’ouverture, le Chef du département de Sociologie-Anthropologie et Président du comité d’organisation de ce colloque, Dr. Charles Babadjidé a donné le top des allocutions. Parlant de l’initiative, il déclare que « C’est la preuve que nos propres personnes ne sont rien. C’est l’institution dont nous avons à charge qui est au- dessus de toutes considérations ».
Plusieurs autres personnalités dont le ministre des affaires étrangères et de la coopération ont, au pupitre, célébré les anciennes gloires du département de sociologie-anthropologie.
A la suite des allocutions d’hommage et de diverses activités prévues à l’ouverture, le professeur Aguessy dans sa prise de parole a, au nom de tous ses collègues, dit leurs mots de reconnaissance à l’endroit des « plus jeunes collègues », initiateurs du colloque.
Après la cérémonie d’ouverture, mercredi, les participants ont en ateliers décortiqué le thème central afin de contribuer efficacement au développement de leur pays. Pendant deux jours, mercredi et jeudi, ces universitaires venus de plusieurs pays ont échangé sur les opportunités qu’offrent la sociologie et l’anthropologie aux pays en développement pour sortir de leur léthargie. Il s’est prononcé sur la genèse de ce département. Cette unité de formation a vu le jour suite à la création de Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (Flash) née des cendres du Département des Etudes Littéraires, Linguistiques et Sciences Humaines (DELLSH ), dit-il. A le croire, la FLASH est une entité qui offre des formations dans la quasi-totalité des domaines des lettres et des sciences sociales et humaines. Le département de sociologie a été créé dans ce contexte et a eu pour premier responsables, le Professeur Honorat Aguessy.
Selon le Président du comité scientifique du département de sociologie, le Professeur Adolphe Kpatchavi, ce colloque est un symbole de reconnaissance à l’endroit du Professeur Honorat Aguessy et de tous les autres enseignants honorés pour les nombreux efforts qu’ils ont consentis pour donner plus de visibilité à la recherche scientifique et pour le rayonnement de la sociologie. Il n’y a que les sciences sociales qui puissent donner cette dimension de développement, a-t-il ajouté.
C’est un devoir pour la génération actuelle de rendre hommage à un homme de la trempe du Professeur Honorat Aguessy et de le célébrer, a déclaré le Professeur Kpatchavi.
La Doyenne de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales, le Professeur Odile Dossou Guèdègbé, a exprimé sa joie pour l’organisation de cette « fête scientifique » en hommage aux « aînés » admis à faire valoir leur droit à la retraite. Elle invite tous ses collègues à garder le flambeau afin de le transmettre aux générations futures. « Le scientifique ne meurt pas. Ses œuvres se transmettent de géné
Objectifs et attentes du colloque
Selon le Président du comité scientifique du département de sociologie, le Professeur Adolphe Kpatchavi, ce colloque vise à porter un regard rétrospectif sur les 40 ans de vie du département sociologie et anthropologie (DS-A) au Bénin, lever un coin de voile sur la vie des acteurs, enseignants – chercheurs, autorités scientifiques, apprenants qui l’ont animé, faire découvrir au public les principales œuvres du père fondateur de le Prof Honorat Aguessy et les anciens enseignants du DS-A, tirer les leçons des différentes activités de formation et de recherche, identifier les enjeux des offres de formations et de recherche en sociologie pour les politiques publiques et le développement durable.
Ce colloque est pour les participants, une occasion pour identifier et analyser les évolutions en cours et les défis auxquels sont confrontées les sociologues et anthropologues dans un contexte de la mondialisation. Il s’adresse à la communauté scientifique nationale et internationale, aux étudiants dans le but de valoriser et d’échanger sur les résultats des recherches menées dans différents domaines disciplines et sous disciplines de la sociologie et de l’anthropologie. Cet espace d’échanges se veut également, un trait d’union entre les enseignants chercheurs et les acteurs politiques au plus haut niveau, les collectivités territoriales, les cadres de l’administration publique, les partenaires techniques et financiers. « Au total, nous avions enregistré près de 200 participants dont plus du tiers est venu hors du Bénin, à savoir du Togo, du Gabon, du Niger, du Mali, du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, de l’Allemagne de la Belgique, de France, Etats Unis, du Canada », a clarifié le Professeur Adolphe Kpatchavi. Les résultats de ces travaux, échanges et propositions au niveau des différents axes thématiques permettront aux socio-anthropologues de se repositionner en matière d’offres de formation plus adaptées à la demande sociale, de renforcer le partenariat avec les acteurs du monde de travail ainsi que les partenaires techniques et financiers, d’impacter tous les secteurs du développement et devenir une discipline de référence de réflexion et d’action sur les questions stratégiques de développement durable.
S.E.