Pâques à Jérusalem. Samedi, les cérémonies du feu sacré ont été émaillées de violences et d’accrochages avec l’armée israélienne. Ambiance complètement différente en cette matinée de dimanche de Pâques. Un rêve devenu réalité pour des fidèles chrétiens du monde entier. Malgré une situation géopolitique et sécuritaire très tendue, certains ont tenu à faire le voyage. Reportage dans l’église du Saint-Sépulcre, le lieu, selon la tradition chrétienne qui abrite le tombeau du Christ et où l’émotion, forcément, était très forte ce matin. Amira Souilem s’est mêlée à la foule des fidèles.
« Alleluia, Alleluia » : Les chants s’élancent et Mark – Texan de 65 ans – peine à retenir ses larmes. « Je suis venu exprimer ma gratitude pour la vie que j’ai eue. Tout n’a pas été parfait, mais j’ai été heureux. J’ai bien profité de Jérusalem. Je peux rentrer chez moi maintenant et essayer de mettre de l’ordre sur tous ces souvenirs. Cela m’émeut d’en parler là… », confie-t-il.
Dans la foule de fidèles du monde entier, trois amis originaires du Timor oriental ne perdent pas une miette du spectacle. « On se sent plus proches de Dieu ici. Ces célébrations rassemblent des gens de partout et tous les chrétiens qu’ils soient catholiques ou orthodoxes. On prie le même Dieu, c’est très très beau », expliquent-ils.
Longue robe de sœur d’un bleu éclatant et lunettes de soleil vissées sur le nez, Rebecca arrive du Nigeria. Tensions, guerres ou pas, elle n’aurait raté cela pour rien au monde.
« Tout s’est passé ici. Jérusalem, j’appelle cela la Bible visuelle. On est venus quand la guerre a commencé après de 7 octobre. On est venus en décembre, on est revenus pour Pâques. C’est comme ça, c’est notre foi… », souligne-t-elle.
Jérusalem avait des airs de centre du monde ce matin.
Un répit qui ne fait pas oublier que les chrétiens palestiniens des villes alentours, eux, peinent de plus en plus à pouvoir accéder aux lieux saints.
