Le pape François a participé aux célébrations de Pâques ce dimanche 20 avril. S’il n’a pas célébré la messe pascale le souverain pontife a donné sa bénédiction Urbi et Orbi (« à la ville et au monde ») à 50 000 fidèles présents place Saint-Pierre à Rome. Les fidèles ont pu ensuite entendre le message de Pâques du souverain pontife, où il a mis l’accent sur la situation qui frappe Gaza et plusieurs pays africains, déchirés par les conflits.
« Chers frères et sœurs, Joyeuses Pâques »… C’est avec une voix faible, mais avec la volonté de voir les fidèles que le pape François s’est présenté à la loggia de la basilique Saint-Pierre pour sa bénédiction et souhaiter une bonne fête de Pâques au 50 000 fidèles présents.
Son message pascal a été lu par un de ses proches collaborateurs. Un message où une fois encore François invoque la paix, à commencer par le continent africain :
« Que le Christ ressuscité, notre espérance, accorde la paix et le réconfort aux populations africaines victimes de violences et de conflits, en particulier en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, et qu’il soutienne ceux qui souffrent des tensions au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs. »
« Le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction »
Le pape François a également dénoncé la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza, tout en mettant en garde contre « le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier ». « J’appelle les belligérants : cessez-le-feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix », a-t-il lancé dans son message, lu par un collaborateur depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Mes pensées vont à la population et à la communauté chrétienne de Gaza où le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction, ainsi que de provoquer une situation humanitaire dramatique et ignoble.
« Aucune paix n’est possible là où il n’y a pas de liberté religieuse ni de liberté de pensée et d’expression », a aussi estimé le pape François. Dans son message, le pape a invité les dirigeants « à ne pas céder à la logique de la peur qui enferme, mais à utiliser les ressources disponibles pour aider les personnes dans le besoin, lutter contre la faim et favoriser des initiatives qui promeuvent le développement » a encore écrit le pape dans ce message.
Des fidèles émus
Même si le pape n’a pas lu son message pascal, ses mots demandant la fin des conflits ont ému Maria Paola, venue avec sa fille. « C’est émouvant de voir que le pape a récupéré, qu’il a été capable de se présenter devant la foule de tous ses fidèles », explique Maria Paola. « C’est une chose merveilleuse et très belle qu’en ce jour si particulier, il a pu lancer un appel à la paix, à l’union entre tous les frères du monde entier. »
Après la bénédiction Urbi et Orbi, c’est avec surprise que les fidèles ont pu assister à un bain de foule de François, ce qui n’était pas arrivé depuis de longues semaines. Un tour en papamobile sur la place qui a ravi Bernard et Jocelyne, venus de Normandie passer le week-end pascal à Rome
« On sait qu’il est passé ce sont des ondes que l’on reçoit. Moi j’ai mon chapelet dans la poche, il est doublement béni mon chapelet », s’enthousiasme le couple. « Voir le pape c’est impressionnant, il n’y a pas 50 mots. On ne s’attendait plus du tout à le voir, c’est une belle surprise. Le tour en papamobile c’est sympa et puis être en famille à Rome, le jour de Pâques c’est magique ».
Malgré la fatigue, le chef de l’Église catholique a donc retrouvé ses fidèles. Il a même eu le temps de recevoir brièvement ce matin le vice-président américain J.D. Vance. Une rencontre privée surprise, de quelques minutes, où les deux hommes ont pu échanger leur vœux pour Pâques.
Catholiques et orthodoxes célèbrent Pâques le même jour, une rare coïncidence que le pape souhaite combler
C’est à l’occasion d’une concordance exceptionnelle des calendriers que les chrétiens du monde entier célèbrent le même jour Pâques, la fête la plus importante de l’année pour nombre d’entre eux. Car depuis 1582 et l’adoption d’un nouveau calendrier par le pape Grégoire XIII, les catholiques et les orthodoxes commémorent la résurrection du Christ avec un écart pouvant aller de quelques jours jusqu’à plusieurs semaines.
Une situation qualifiée d’absurde par le pape François qui a plusieurs fois émis le souhait d’en finir avec cet écart de calendrier. Avant ses ennuis de santé, le chef spirituel de l’Église catholique avait remis le sujet à l’ordre du jour en estimant propice l’année 2025. « Cette coïncidence doit nous servir de signal », avait il ainsi déclaré quelques jours avant son hospitalisation.
Si les discussions devaient s’ouvrir, elles se heurteraient à la complexité du sujet qui a toujours suscité la polémique au sein des Églises, mais aussi à la division du monde orthodoxe, encore accrue depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.