L’Afrique, berceau de l’humanité, est malheureusement le continent dont les intérêts sont les moins préservés dans le monde d’aujourd’hui. Ainsi, des Nations Unies aux autres organisations internationales, l’Afrique peine à faire entendre sa voix et à défendre ses intérêts qui, par ailleurs, sont les plus malmenés. Aussi, le débat sur la présence de l’Afrique en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU reste-t-il stérile depuis des décennies. La faute n’est certainement pas aux autres, même si le partage de l’humanité exige des règles de solidarité et de respect mutuel que le reste du monde ne respecte que trop rarement à l’égard de l’Afrique.
La puissance économique, le nerf de la guerre.
La situation actuelle de l’Afrique est la conséquence de la désorganisation au sein du continent Africain. Ce dernier n’arrive pas à se relever des agressions subies au fil de l’histoire, et peine à valoriser ses potentialités économiques face au reste du monde. La raison est simple : l’Afrique ne s’est jamais donné les moyens de sa politique. Ces moyens sont d’ordre économique, financier et militaire. C’est ainsi que la voix des États-Unis se fait entendre par sa force militaire, économique et culturelle. Quant à la Chine, elle est devenue un acteur incontournable des relations internationales grâce à sa puissance économique et sa puissance militaire en construction. Il en est de même pour l’Europe, qui exerce une influence modérée sur le plan économique. L’Inde, puissance démographique comme la Chine, se positionne sur la scène internationale grâce à ses progrès économiques. La Corée du Sud, pays presque anonyme à la fin de la guerre avec son frère ennemi du Nord en 1953, est aujourd’hui considérée comme une puissance économique.
Le paradoxe africain.
L’Afrique est assise sur une richesse du sous-sol et du sol qui dépasse le tiers du potentiel mondial. Selon Louis Maréchal (2013) dans « Le secteur minier est-il porteur de développement en Afrique ? » Pages 85 à 98, paraphrasant le Ministère des Affaires Étrangères français dans « Ressources minérales et développement en Afrique », document d’orientation stratégique, 2008 : « L’Afrique représente environ 30 % des réserves mondiales de matières premières minérales non énergétiques (bauxite, cuivre, cobalt, chromite, etc.) et produit près de 60 minerais et métaux. Les statistiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) indiquent qu’en 2010, 24 des 54 pays du continent exportaient des produits miniers (OMC, Rapport sur le commerce international en 2010. Le commerce des ressources naturelles, Genève, 2010) ». Toutefois, poursuit Maréchal (2013), « l’Afrique reste un continent encore sous-exploré : il absorbe, depuis 2000, entre 13 % et 18 % des budgets mondiaux d’exploration, à un niveau équivalent ou inférieur à l’Australie, au Canada et à l’Amérique du Sud, dont les superficies respectives couvrent 8, 10 et 18 millions de kilomètres carrés, contre plus de 30 pour l’Afrique ». Si les explorations étaient plus poussées, l’Afrique détiendrait une part encore plus grande des réserves minières mondiales. De plus, ses réserves sont hautement stratégiques, car elles concernent des secteurs cruciaux tels que la défense (avec l’uranium) et la technologie.
Malgré ce potentiel, la situation de l’Afrique demeure inchangée, comme si une malédiction maintenait le continent ayant le sous-sol et le sol les plus riches du monde dans la pauvreté. Les luttes pour la conquête et la conservation du pouvoir, la corruption, ainsi que la perméabilité aux jeux d’intérêts d’autres pays plombent l’avenir du continent, malgré les progrès isolés de certains pays et de certains territoires africains. La tendance économique n’est pas radieuse, en dépit des taux de croissance élevés. Selon les Perspectives économiques en Afrique du Groupe de la Banque Africaine de Développement (AFDB) publiées le 30 mai 2024 : « En 2024 et 2025, le continent conservera le rang qu’il occupait en 2023, celui de deuxième région à la croissance la plus rapide, après l’Asie en développement ». D’après les institutions de Bretton Woods, la croissance économique est au rendez-vous en Afrique. Pourtant, dans les faits, partout sur le continent, le panier de la ménagère, véritable indicateur du pouvoir d’achat, ne reflète pas cette croissance.
Fort heureusement, depuis quelques années, un vent fort de panafricanisme souffle sur le continent, en particulier dans les pays francophones, restés à la traîne depuis les indépendances. Cette soif des opinions publiques pour une décolonisation complète et véritable de l’Afrique, bien qu’elle serve momentanément de point d’appui à certains régimes militaires, mérite d’être structurée pour plus de portée et d’efficacité. La porte de sortie pour l’Afrique reste et demeure une unité politique, un front commun contre le reste du monde afin d’imposer un partenariat gagnant-gagnant autour du potentiel agricole et minier du continent et une réorganisation de son marché.
Des mutations mondiales favorables à l’Afrique
Un nouvel ordre mondial se met progressivement en place et trouve des motifs d’accélération avec l’élection de Donald Trump à la tête de la première et unique superpuissance du monde. De même, l’émergence économique et militaire de la Chine non alignée derrière l’Occident et la volonté de certains pays dits émergents (dont la plupart se retrouve au sein du BRICS) d’œuvrer pour un monde multipolaire mettent à mal le monde unipolaire, contrôlé par l’Occident et surtout les États-Unis. Ce bloc historique, sorti victorieux de la guerre froide, a commencé par s’étioler. Pendant ce temps, sur le continent noir, on observe une prise de conscience d’une nouvelle génération de leaders politiques, convaincus que l’Afrique peut améliorer ses relations avec le reste du monde, notamment les anciennes puissances coloniales et certains pays occidentaux. Quoi qu’on en dise, l’histoire retiendra que le Général Assimi Goïta du Mali fut le tout premier chef d’État du continent à rompre publiquement les amarres avec la France et à alimenter des passes d’armes avec cette dernière jusqu’à la prestigieuse tribune des Nations Unies. Par la suite, le Burkina Faso et le Niger firent de même. Ces trois pays ont poussé leur solidarité et leur fronde envers l’Occident jusqu’à la création de l’Alliance des États du Sahel, aux dépens de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Tout en saluant leur courage, il convient de nuancer que l’autodétermination de l’Afrique ne doit pas se faire, ni forcément au détriment d’un pays, ni au profit d’un autre.
2024-2025, une nouvelle étape dans l’autodétermination.
2024-2025 marque une nouvelle étape dans l’autodétermination des peuples africains avec la fermeture de certaines bases militaires des États- Unis au Niger et de la France en Afrique. La guerre en Ukraine est également un élément important dans la marche vers un nouvel ordre mondial. Au départ de ce conflit entre la Russie et l’Ukraine, les États Unis de Joe Biden auraient pu le contenir en dialoguant avec la Russie. Malheureusement, après les échecs des accords de Minsk, les velléités de Moscou ont été perçues par les uns et les autres en Occident comme une occasion unique de mettre à genoux le pays de Vladimir Poutine et d’enterrer vivant l’ours russe qui n’a de cesse de menacer la stabilité de l’Europe occidentale. Cette revendication de zone tampon entre l’Occident (OTAN) et la Russie en 2022 est devenue une tentative de retour à la guerre froide. L’Occident, les États-Unis en tête, faisant le pari que des livraisons massives d’armes aux Ukrainiens, couplées avec des sanctions économiques sévères, viendraient rapidement à bout de la Russie ; pari raté. À travers le Mali et d’autres pays comme la Centrafrique, la guerre en Ukraine a failli être transportée sur le continent, comme au temps de la guerre froide, une période sombre de l’affrontement entre la Russie (URSS) et l’Occident.
De plus, l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche et sa volonté de supprimer tout privilège à ses alliés européens « afin de les punir » de ne pas consommer américain et de favoriser l’émergence de la Chine constituent une nouvelle étape dans la mise en place d’un nouvel ordre mondial.
Pourquoi l’Afrique fait-elle partie des continents les plus asservis de l’histoire de l’humanité ?
Les grandes découvertes scientifiques sont liées à des raisons climatiques, économiques et à des besoins d’exploration du monde. De manière plus globale, on note que les grandes découvertes sont intervenues pour apporter un confort dans la vie des êtres humains.
L’histoire du monde nous apprend que l’Afrique, berceau de l’humanité, a hérité d’un continent plus doux et plus équilibré en termes de contraintes climatiques. Ce qui a fait que nos ancêtres ne se sont pas très tôt engagés dans une course contre la montre pour arracher à la nature les techniques de survie qui ont permis, en Occident, surtout en Europe, les premières découvertes. Nos ancêtres africains vivaient sur un territoire sans véritable hiver et où les conditions climatiques étaient plutôt favorables à une vie paisible, sans trop en exiger à la nature. Ailleurs dans le monde, les défis climatiques ont poussé l’Homme à vite développer ses aptitudes pour maitriser et dominer la nature et la mettre à son service. Cette contrainte, qui va se traduire par une avancée technologique d’une partie du globe sur l’autre, sera fatale à l’Afrique. Se donner des moyens pour faire face à l’hiver glacial, aux intempéries mortelles, c’est accomplir des progrès scientifiques et technologiques. Ces progrès seront très vite orientés vers les armements, les transports maritimes et ont été utilisés pour asservir l’Afrique, malgré sa résistance héroïque à toute pénétration esclavagiste et coloniale. C’est en partie ce qui explique les guerres, l’esclavage et la colonisation qui ont durement frappé l’Afrique et d’autres parties du monde.
Le temps de l’Afrique se dessine.
Les conditions sont aujourd’hui réunies pour que l’Afrique récupère sa pleine potentialité de développement, grâce à une union des filles et fils du continent sans exclusion, en tirant profit de ses opportunités et en mettant en place une coalition pour la redéfinition des termes des échanges entre l’Afrique et le reste du monde. Les dirigeants africains et les têtes pensantes des organisations sous-régionales et panafricaines doivent sortir des sentiers battus et innover pour l’unité africaine et la promotion de programmes forts. La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) est une bonne initiative. Mais elle aboutira difficilement à l’instar du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), doté d’une agence de mise en œuvre de la stratégie de développement de l’Agenda 2063. Il importe de noter que la ZLECAf a le mérite de promouvoir également les investissements intra-africains. Cette approche doit se baser sur une vraie intégration économique de l’Afrique, mais prioritairement des sous-régions. Une intégration économique qui renforce les pays dans leurs atouts économiques est un défi envisageable au niveau des sous-région de l’Afrique avant l’étape de l’intégration panafricaine.
L’union politique, un objectif à atteindre dans un contexte de démocratie et d’innovation économique.
L’union politique de l’Afrique ne peut pas se décréter ni se réaliser du jour au lendemain, sans prise en compte des réalités actuelles du continent. Il doit plutôt être un objectif à moyen terme, dont la première séquence de réalisation devrait être au niveau sous-régional. Ainsi, les organisations sous-régionales du continent doivent être les premières productrices de l’union politique de l’Afrique. Il est à noter que l’Union Africaine reconnait plusieurs communautés économiques régionales (CER) dont la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb Arabe (UMA), le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC). Ces organisations ont un rôle majeur à jouer dans l’émergence de l’union politique de l’Afrique.
En Afrique de l’Ouest, la CEDEAO reste et demeure un excellent modèle d’intégration sous-régionale. Certes, certaines de ses décisions ont créé des frustrations qui ont conduit à la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Mais l’existence de l’AES doit être une saine émulation pour l’une et l’autre des deux organisations actuelles pour améliorer l’union politique sous-régionale. Des alternances démocratiques ou non au sommet de certains États peuvent déjà permettre de rebattre les cartes dans la sous-région. À l’horizon 2030-2031, on peut espérer, grâce à l’alternance au sommet des États de l’Afrique de l’Ouest, une pacification totale des relations entre les 15 pays de la sous-région et donc une union politique au sein de la CEDEAO ou avec les deux organisations. Mais en attendant, les trois pays de l’AES et surtout les 12 de la CEDEAO doivent travailler en bonne intelligence. Il faudrait sortir des querelles de personnes et comprendre que des États frères et voisins doivent travailler pour la paix et le développement de leur sous-région. Je caresse le rêve de voir la CEDEAO porter la voix de ses États membres dans le cadre d’une diplomatie commune afin de peser davantage dans le concert des nations.
Aussi, pour amorcer l’union politique de l’Afrique à travers ses différentes régions, est-il important de renforcer les règles démocratiques et de préciser les domaines d’action de cette union politique. On peut retenir, sans limitation, quelques thématiques comme les principes de base de la démocratie et du vivre-ensemble (les règles démocratiques pour encadrer le vivre-ensemble), la libre circulation des personnes et des biens (frontières communes, passeport commun, visa commun), la sécurité collective, la gestion des situations d’urgence, l’intégration économique, la diplomatie communautaire, les règles communautaires de commerce et d’investissement, l’industrialisation, l’agriculture, la santé et les grandes infrastructures. Les États sont entièrement compétents pour les domaines non énumérés et les organisations sous-régionales ne devraient plus y intervenir. En cas de ressources disponibles, ces organisations sous-régionales devraient les transférer équitablement aux États. Pour atteindre l’union politique, il faudrait réunir des conditions préalables :
- actualiser les règles démocratiques pour un vivre-ensemble consensuelet des sanctions connues d’avance pour toute contravention. Dans la formulation de ces règles de base que chaque pays devra introduire dans son droit interne, il faut associer les citoyens. Une place de choix doit être accordée à la décentralisation. Des collectivités territoriales librement administrées par des organes élus et des autorités (personnalités) locales/régionales élues au suffrage universel direct. Les constitutions doivent rendre obligatoire le transfert d’au moins 20% des ressources budgétaires de l’État central aux collectivités territoriales ;
- passer de la Communauté à l’Union. Pour ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, on pourrait avoir l’Union des États de l’Afrique de l’Ouest. Ce choix vise à faire progressivement de l’espace ouest-africain, une union ou une confédération d’États sur le plan politique, diplomatique, militaire et économique. L’union facilite la création d’une Banque Centrale Ouest-Africaine qui peut accueillir les pays de l’AES et fusionner les monnaies et les banques centrales existantes pour avoir une union monétaire forte, soutenue par des politiques monétaires adaptées aux conjonctures économiques et financières. La BCEAO est un modèle de réussite monétaire des pays de l’Afrique de l’Ouest. Mais cette réussite est de plus en plus bafouée et dénigrée par les opinions publiques africaines du fait de l’appellation de la monnaie et des liens de coopération très privilégiés avec la France. Il est donc important d’écouter les peuples d’Afrique et de réformer cette monnaie, une promesse des présidents Patrice Talon (après sa réélection, il y a quelques années) et Bassirou Diomaye Faye (au lendemain de son investiture) toujours en attente de concrétisation. L’Afrique de l’Ouest a prévu une monnaie, Eco, dont le nom peut être utilisé par la BCEAO, en attendant l’entrée du reste de l’Afrique de l’Ouest. La guéguerre entre les chefs d’État du Nigeria Muhammadu Buhari et de la Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara relève d’une incompréhension du passé et ne devrait pas interrompre le processus de mise en place d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest ;
- la première source de légitimité de l’Union : un parlement plus fort et plus représentatif, dont les membres sont élus au suffrage universel direct. Tout le monde se souvient des propos de cet illustre député sénégalais de la CEDEAO et de la réplique remplie de sens de son homologue de la Côte d’Ivoire. Ces échanges montrent à suffisance que le Parlement de la CEDEAO reste un « machin », un tigre en carton. Le Parlement ouest-africain doit être la source de toute la législation. Ce parlement doit également investir les membres de l’exécutif tout en contrôlant leurs actions. Il est évident que les parlementaires doivent provenir d’un suffrage universel ;
- un pouvoir judiciaire incontesté, incarné par la Cour suprême de l’Afrique de l’Ouest qui coiffe les juridictions spécialisées.Cette haute juridiction communautaire délibère en dernier ressort. L’État qui ne respecte pas une décision revêtue de l’autorité de la chose jugée est suspendu de toutes les instances de l’Union et est condamné à des astreintes financières prélevables par tous les moyens. Les décisions doivent être rendues dans des délais raisonnables, surtout le premier verdict des juridictions spécialisées dans les domaines :
- De la constitution (loi fondamentale) des États, de la démocratie et des droits humains ;
- du commerce et de la protection des investissements ;
- judiciaire ;
- administratif ;
- un exécutif bien structuré en gouvernement, représentatif des différents pays et responsable devant le parlement. À ce niveau, il faut faire la distinction entre le personnel administratif et celui politique. Le Conseil ou la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, présidé de manière tournante par chaque pays, doit juste donner les grandes orientations et impulsions.
Stratégie d’industrialisation et de transfert de technologie vers l’Afrique.
L’Afrique est désormais un marché convoité par les entreprises et les multinationales du monde entier. Surtout si ce marché comprend réellement les États. Cet intérêt pour le marché africain doit être transformé en opportunité pour industrialiser l’Afrique et en faire une puissance économique durable. Une fois de plus, la stratégie passe par les sous-régions du continent.
Les pays de chaque sous-région doivent s’organiser pour faire des commandes groupées de certains produits de grande consommation, avec des exigences de qualité et de transfert de technologie. C’est ce que j’appelle commande groupée sous-régionale autour d’une vingtaine de produits sur fond de transfert de technologie. Par sous-région, les pays africains doivent promouvoir les commandes groupées. En ce qui concerne certains produits de grande consommation et de grande utilité dont le continent ne dispose pas de technologie de fabrication, il faudra regrouper et estimer les besoins par sous-région afin de faire un appel d’offres international pour lancer des commandes groupées en exigeant une implantation de l’entreprise dans l’un ou plusieurs des pays, avec obligation de former la main-d’œuvre des différents pays de la sous-région et de procéder à un transfert de technologie à moyen terme. En retour, la sous-région pourra garantir un contrat d’exclusivité de 7 à 10 ans de commande à l’entreprise. Les pays vont fixer les normes de qualité des produits commandés. La liste des produits commandés sera déterminée par les pays, de même que les normes de qualité. Il en est de même pour les pays d’accueil des entreprises partenaires. Pour une indication des produits, on peut citer les feux tricolores solaires, les batteries et les panneaux solaires…
Des actions phares à l’échelle du continent
Le panafricanisme doit se construire avec une contribution effective de tous les États et donc de tous les citoyens, sans négliger la gouvernance interne et les politiques de convergence. Ainsi, pendant que les ensembles sous régionaux se construisent, l’Union Africaine doit également se mettre en route, suivant le principe de subsidiarité entre les ensembles sous régionaux et l’UA. L’UA doit œuvrer pour :
- la création de bourses de valeurs pour la gestion de ressources majeures du sous-sol et du sol africain et des matières premières. Ces bourses doivent être implantées dans les pays qui ont le plus de réserves de la matière première ou de grande production sur le plan agricole. Ainsi, la Guinée, la RDC, le Nigeria et autres pays comme la Côte d’Ivoire doivent devenir des plaques tournantes des transactions concernant les ressources du sous-sol et des productions agricoles ;
- l’instauration d’un Fonds Africain de Développement de Promotion des Peuples et des Cultures Africaines qui recueille 1% des recettes budgétaires internes des États afin de financer :
- l’observatoireLa vie des noirs compte dont la mission sera de : (i) suivre et de dénoncer les discriminations contre le peuple noir dans le monde entier, (ii) faire des études stratégiques pour l’auto-détermination totale des pays africains et (iii) lancer des mots d’ordre à l’échelle de la planète comme arme de pression et de lobbying. Le Bénin, le Nigeria ou l’Afrique du Sud peuvent bien accueillir cet observatoire ;
- une Radio et une télévision panafricaine, du genre Africa N°1, mais totalement indépendantes qui diffusent dans les principales langues utilisées en Afrique et surtout, produisent pour la culture africaine (cinéma, musique traditionnelle surtout, documentaires culturels, historiques, sociopolitiques…). Avec l’intelligence artificielle, les émissions des radios et des télévisions sont instantanément traduites dans les langues souhaitées et configurées. Ces médias seront accrédités dans tous les États et seront financés par les contributions de chaque pays. Ils auront des sous-médias pour chacune des régions du continent. Il est temps que l’Afrique parle d’elle-même sans complaisance et sans langue de bois !
- la création du Prix Nkrumah ou Lumumbaavec une académie plus prestigieuse et plus indépendante que celle d’Oslo pour le Nobel. Ce Prix distinguera les chercheurs et les acteurs du monde entier dans plusieurs domaines, mais suivant le regard de l’Afrique.
- La création d’un Fonds africain de solidarité et de développement des infrastructures. Ce Fonds appuiera la réalisation des infrastructures routières pour relier tous les pays du continent et la réalisation des grandes infrastructures dans les pays les plus faibles. Ce Fonds sera financé à hauteur de 2% des recettes budgétaires de tous les États de l’Union Africaine. En partenariat avec la Banque Africaine de Développement qui dispose de ce niveau d’ingénierie, ce Fonds permettra de relier les pays entre eux (réseaux routiers) et de les doter des infrastructures d’électricité et du numérique ;
- la création de la Banque Centrale d’Afriquequi gère l’ensemble des monnaies et travaille à une convergence monétaire progressive de toute l’Afrique ;
- la création d’une compagnie africaine de transport aérienavec un capital réparti équitablement entre les pays ou ouvert de manière équitable à tous les pays. Cette compagnie africaine mettra progressivement en place des partenariats avec les compagnies africaines existantes, mais aura pour priorité la desserte aérienne des pays du continent. Aujourd’hui, les pays africains disposent de ressources pour financer une telle compagnie en moins de 12 mois.
Si l’Afrique met en œuvre ces actions, la vie des Africains devrait s’améliorer et compter dans les cinq prochaines années.
Franck S. KINNINVO
Expert en communication
et en Gouvernance Locale