Réécrire une nouvelle page du développement agricole régional et local et ceci en relation avec la décentralisation et la déconcentration. Telle est désormais la mission assignée aux Centres d’action régionale pour le développement rural (CARDER) pour relever le défi du développement de l’agriculture béninoise face à la globalisation de l’économie mondiale. Le ministre de l’agriculture, Mme Fatouma Amadou Djibril a mobilisé, pendant deux jours cadres et anciens ministres de l’agriculture pour la cause.
Le secteur agricole a de beaux jours devant lui. L’atelier de deux jours tenu vendredi et samedi derniers à hôtel Azalai constitue un grand pas vers la concrétisation de cette vision du gouvernement. Les acteurs à divers niveau du Ministère de l’agriculture, des CADER, sociétés et Offices sous tutelle du MAEP ont réfléchi sur l’organisation et le fonctionnement à impulser désormais au CARDER afin de répondre au défi qui est de faire du Bénin une puissance agricole.
L’ atelier a permis de doter les Carder de textes de base (statuts) et d’un niveau suffisant d’autonomie. L’objectif est de créer un environnement favorable aux Carder et leur permettre de réussir la mission qui leur est assignée dans le cadre de la mise en œuvre du PSRSA et du développement local.
Créé en 1975, les Carder ont été à la base de la dynamique impulsée à l’agriculture béninoise. En 2003, sous le ministre Lazare Sèhouéto, le gouvernement du Général Mathieu Kérékou avait décidé de dissoudre les ex-Carder et de les transformer en CeRPA, pour marquer le désengagement de l’Etat de toutes activités à caractère lucratif et commercial, les CARDER n’auront pas comblé toutes les attentes. Environ dix ans après cette réforme, le gouvernement Yayi retourne à la case départ. La décision a été prise en conseil des ministres du 21 février 2013. Et ce, pour mieux répondre aux exigences du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA). Pour Fatouma Djibril Amadou, ministre de l’agriculture, le gouvernement a pris cette décision de transformer les CerPA en CARDER pour mieux satisfaire les réalités sociopolitique du pays et surtout être en phase avec la vision qui est de faire du Bénin une puissance agricole susceptible d’assurer la sécurité alimentaire. « L’enjeu ici est de mettre un terme définitif à l’orientation bureaucratique des actuels CeRPA caractérisés par de graves dysfonctionnements qui minent l’encadrement technique du monde paysan, freinent l’élan et l’enthousiasme des producteurs, ainsi que l’organisation des filières agricole », a-t-elle souligné. Elle a indiqué qu’il s’agira à travers l’atelier des 22 et 23 novembre d’apporter une réponse aux exigences de promotion de développement économique et social intégré à l’échelle internationale, régionale et locale.
Au terme des deux jours, plusieurs décisions importantes ont été prises. Une subvention initiale de 500.000fCfa sera désormais allouée au CARDER pour assurer leur autonomie. Il s’agira désormais de Centres d’action régionale pour le développement rural (CARDER) et non Centres agricoles régionaux pour le développement rural. Ceci pour permettre aux acteurs de sortir des bureaux et travailler aux côtés des producteurs pour une meilleure rentabilité et faire du Bénin une puissance agricole conformément à la vision du Chef de l’Etat. Il sera procédé à la rationalisation des portefeuilles actifs des ministères pour promouvoir la gestion axée sur les résultats au niveau de tous les Carder. Pour ce faire, le ministère de l’agriculture doit envoyer des lettres de mission au DG/ Carder selon le besoin et selon les zones. Les collectivités locales seront impliquées dans la gestion des projets agricoles (relation entre les mairies et les Carder).
A la fin des travaux, le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Mme Fatouma Amadou Djibril se dit très satisfaite des résultats issus des réflexions. Elle ajoute qu’elle est confortée car les cadres de qualité existent encore au Bénin et se sont véritablement donnés pour l’atteinte des résultats escomptés. Elle se réjouit également de la présence de représentants du Mali et de Burkina Faso, ce qui traduit le renforcement de la coopération sud-sud. Elle s’engage à faire un plaidoyer auprès du gouvernement afin que les recommandations soient prises en compte. Un comité inclusif est mis sur pied pour le suivi de la mise en application des différentes recommandations.