Une mission de la Cédéao a visité la Guinée-Bissau entre le 21 et le 28 février pour aider à résoudre le conflit politique autour de la fixation d’une date pour la présidentielle. Dans un communiqué diffusé ce dimanche 2 mars, la mission dit avoir quitté samedi le pays « au petit matin suite à des menaces d’expulsion proférées par le président Umaro Sissoco Embalo ».
Dans l’équipe de médiation de la Cédéao, l’ambassadeur Babatunde O. Ajisomo, conseiller du chef de mission, et Serigne Mamadou Ka, expert de la commission des élections, avaient pour mission de trouver des solutions durables pour ramener la paix en Guinée-Bissau, en misant sur un consensus politique avant les élections prévues le 30 novembre.
Une démarche qui froisse
Dans son communiqué, la délégation de la Cédéao explique avoir « été reçue en audience par le président Umaro Sissoco Embalo » puis avoir « tenu des consultations avec un large éventail de parties prenantes nationales » afin de parvenir à un « consensus » pour la tenue d’élections en 2025, en Guinée-Bissau.
Dans un communiqué diffusé ce dimanche 2 mars, la mission dit avoir quitté samedi le pays « au petit matin suite à des menaces d’expulsion proférées par le président Umaro Sissoco Embalo ». La mission s’est notamment entretenu avec des leaders de l’opposition. Une démarche qui a froissé le chef de l’État, si l’on en croit Aristides Gomes, ancien premier ministre du pays : « Sissoco se trouvait à l’étranger, mais il disposait d’informations. Une fois que l’organisation a accédé aux demandes de l’opposition et a rencontré ses leaders, là, la mission a enfreint l’objectif fondamental de Sissoco, la personnalisation du pouvoir. »
Pas une première
Ce n’est par la première fois qu’Umaro Sissoco Embalo s’accroche avec une délégation de la Cédéao dans son pays. « Sissoco est cohérent avec lui-même. Lorsqu’il s’était proclamé président avec le soutien des forces de sécurité, il avait expulsé les membres de la Cédéao qui se trouvaient en Guinée-Bissau et avait déclaré persona non grata leurs représentants de la Cédao dans le pays », rappelle Aristides Gomes.
Malgré cette déconvenue, la feuille de route établie par la mission sera bientôt transmise au président de la commission de la Cédéao.