Au Bénin, le décret n° 2017-155 du 10 Mars 2017 portant critères d’octroi des allocations d’études universitaires fait toujours objet de polémique. Un débat contradictoire autour dudit décret prévu pour se tenir à l’Université d’Abomey-Calavi , jeudi 17 janvier 2019, s’est transformé en une bagarre générale. Malgré l’appel à l’apaisement des organisateurs, le débat grand public a cédé place à un affrontement.
Les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) s’opposent au décret n° 2017-155 du 10 Mars 2017, portant critères d’octroi des allocations d’études universitaires. Leurs camarades réunis au sein des Jeunes engagés de la Rupture pour le Progrès et la République (JRPR) créé récemment estiment le contraire. Selon eux, le décret contesté est favorable aux étudiants.
Jeudi 17 janvier 2019, les deux camps étaient invités à s’expliquer pour convaincre les étudiants du bien fondé ou non de ce décret. La coordination de « L’HEURE DE LA RÉVÉLATION » a donc organisé un débat grand public. Les choses ne se passeront pas bien.
Les faits
Les organisateurs ont mis tout en place pour la tenue effective du débat ce jeudi 17 janvier 2019. Parmi le public constitué en majorité d’étudiants, il y a aussi d’anciens responsables d’étudiants et autres leaders d’opinion. Du côté des débatteurs, il y a Habib Ahandessi, président d’honneur de l’Ong « La Voix des Etudiants » et Rodolpho Dah-Kindji, ex président de l’UNSEB qui avaient en face Juste Mitokpè et Nicolas Tchikpè, membres du JRPR. Pour votre gouverne, le premier groupe est contre décret tandis que le second l’approuve.
Avant l’arrivée des débatteurs, des étudiants mobilisés ont improvisé un mouvement d’humeur pour protester contre le décret portant critères d’octroi des allocations d’études universitaires. Selon ces étudiants très remontés, le décret n° 2017-155 du 10 Mars 2017, portant critères d’octroi des allocations d’études universitaires est « anti-social » et prive des milliers d’étudiants d’allocations universitaires.
L’arrivée des étudiants qui soutiennent le décret a fait monter la tension dans le rang des étudiants manifestants qui poussaient des cris hostiles à l’encontre des représentants du JRPR.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
L’atmosphère vicieuse s’est alourdie avec la présence d’organes de presse venus couvrir l’événement et qui étaient accusés d’être « pro-gouvernement ». Les étudiants manifestants ont manifesté leur désapprobation. Pas question que ces médias assistent au débat, selon les étudiants en courroux. Les médias incriminés s’adonnent à un jeu de désinformation, chaque fois, quand il s’agit d’une manifestation contre le décret, a en croire Habib Ahandessi.
Pour les représentants du JRPR, la présence des organes de presse dont la présence est rejetée est une condition sine qua non pour la tenue du débat. Juste Mitokpè et compagnie refusent de prendre part au débat, si les journalistes devraient quitter les lieux, comme le souhaitent leurs contradicteurs. Les échanges ont cédé place à une bagarre générale. Des coups de poing et autres jets de pierres ont pris place. C’était la débandade totale. Le terrain de basket de l’UAC où le débat devrait avoir lieu s’est vidé de son contenu.
La presse était invitée à couvrir le débat
Selon les organisateurs la presse était invitée à couvrir le débat. Toutefois, les organes de presse contactés n’étaient pas encore arrivés sur les lieux. Ils regrettent la situation qui a prévalu et invitent les protagonistes à revoir leur position. Selon la coordination, ce débat grand public a été institué afin que chaque camp évoque les forces et faiblesses du décret du 10 mars 2017. En lieu et place d’un débat, les étudiants ont préféré l’affrontement. Peut-être à une autre occasion, ils feront taire leur passion pour faire preuve de sagesse.