Dans une lettre ouverte au président Patrice Talon, Moudassirou Bachabi, ancien Premier Secrétaire du Conseil économique et social (6ᵉ mandature), propose une analyse personnelle du signe « Fu Yeku », issu du Tofa 2025. Il souligne l’importance de la réconciliation nationale et du dialogue, puis exhorte le chef de l’État à préserver l’unité nationale et à renforcer ses acquis pour assurer un avenir prometteur au Bénin. Lire l’intégralité de la lettre ouverte.
Objet : Patrice Talon, le chanceux ou le Cadeau de nos ancêtres à Patrice Talon à travers Tofa 2025
Monsieur le président Patrice Talon, Analysant votre discours sur l’état de la Nation, j’avais affirmé avec toute l’élégance que requiert la circonstance et votre personnalité que « vous avez raté une belle opportunité de vous réconcilier avec votre peuple ». Toffa 2025, vient de me donner la preuve que cela ne dépendait entièrement de vous d’avoir raté cette opportunité. Je voudrais, avant de poursuivre mon devoir citoyen et patriotique, saluer la mémoire du général Mathieu Kérékou pour la qualité de ses analyses prophétiques sur notre pays, qui se résument ainsi qu’il suit : »le Bénin est petit, mais lourd à porter à cause de ses intellectuels tarés. »
Qui sont- ils ces intellectuels tarés ?
Ce sont ces hommes et femmes désormais hybrides, rançonneurs de deux cultures mal assimilées qui infestent nos religions et pratiques ancestrales, tels des prédateurs pour satisfaire leur fantasme sans foi ni loi. C’est eux qui usent de la » béninoiserie » comme le dirait l’autre dont la probité n’a jamais été prise à défaut, je veux nommer Me Robert Dossou, pour troubler notre quiétude, suivez mon regard, monsieur le président.
Les croyances importées sont unanimes pour nous enseigner que le Créateur ne veut pas la mort du pécheur et il en est de même pour nos croyances et pratiques ancestrales. Le Fa est censé prescrire une ordonnance pour conjurer un mal ou accélérer le mieux-être, le bonheur, le bien, tout comme les prières, en ce qui concerne les croyances importées.
Le Toffa dans l’approche résultat signifie : « que faisons-nous pour rétablir la concorde et que les gémissements cessent ? »
Monsieur le Président de la République, comment l’interprétation de la réponse de nos Ancêtres à une telle question peut donner ce qu’on vous a servi ?
Je ne suis pas un prêtre Fa, mais n’importe quelle âme ouin par le Père Céleste peut recevoir des messages, je pense que ce fut mon cas ce Vendredi 10 janvier 2025. Je suis musulman et pour moi, il n’y a pas de hasard dans la foi, nos ancêtres ont été interrogés ce vendredi-là.
En 2024, j’ai été invité aux festivités de Vodun Days en ma qualité de premier Secrétaire du Conseil Économique et Social de la sixième mandature, je n’y étais pas allé, j’ai préféré suivre l’événement à la télévision.
Cette année 2025, je reçois deux invitations, l’une pour prendre part à un déjeuner offert par Monsieur Mathieu Adjovi à son domicile et la seconde pour assister aux festivités qui révéleront le Toffa 2025 toujours en ma qualité de PS/CES 6eme mandature, alors que notre mandat est arrivé à expiration depuis juillet 2024 et que la 7eme mandature est en train d’être installée.
Cette année, je me suis promis de vivre l’événement in situ, j’étais au déjeuner de 13h, mais malgré ma détermination, je n’ai pas pu m’installer à la place officielle qui m’était réservée pour vivre la consultation, l’interprétation du Fa et les autres rituels de communion avec nos ancêtres.
En effet malgré les difficultés de circulation, j’ai pu atteindre le site abritant les festivités, mais une panne a empêché d’entrer ma voiture sur un parking, ce que j’ai géré jusqu’à trois heures du matin. Monsieur le Président, peut-être que ma réaction aurait été instantanée et sur place si le Père Céleste et nos Ancêtres n’en n’avaient pas disposé autrement. Ayant vécu tout cela, je me suis senti investi d’une mission par le Toffa 2025 en votre direction et, c’est de cela que je m’acquitte à travers la présente lettre. Monsieur Président, qu’on vous aime ou qu’on ne vous aime pas, vous avez déjà marqué le Bénin, les preuves peuvent faire recouvrer la vue à un aveugle, vous avez donné le meilleur de vous-même avec la foi qui est la vôtre et votre amour pour notre pays.
Mais, en réalité qu’a dit le Toffa 2025, Monsieur le Président de la République du Bénin, chef du gouvernement, chef suprême des armées, premier magistrat et Père de la Nation ?
Le Toffa 2025 a répondu à vos angoisses de l’heure, de fin régulière et conventionnelle de règne. Oui Monsieur Président, vous avez dit devant la représentation nationale, donc à votre peuple que : » rien ne vous fera reculer ».
Nos Ancêtres vous ont répondu dans leur infinie sagesse mais la beninoiserie, s’emploie désespérément à travestir leur réponse. C’est tout simplement triste. Nos Ancêtres, à travers le signe « Fu Yeku » de Toffa 2025 me charge de vous dire qu’ils ont entendu vos cris de détresse et que vos inquiétudes sont perçues et appréhendées. L’ordonnance de Toffa 2025 est claire et sans ambiguïté…
Par ce signe, nos Ancêtres vous prescrivent la réconciliation avec votre peuple et vous indiquent le chemin qui mène au repos paisible bien mérité du guerrier pour qui une vie meilleure est réservée après la Marina du 229.
Monsieur le Président, j’utiliserai même des images que nos interprètes officiels ont utilisées pour vous faire entendre la voix de nos Ancêtres.
1- Monsieur le Président, ils vous ont dit que vous êtes le pouce sans lequel demain sera clos pour le Bénin. C’est faux.
Vous êtes plutôt la main qui collecte nos richesses, les manipule au profit de tous, la main qui partage, distribue les cartes, donne ou prive, corrige ou adule, enferme ou libère, chasse ou arrête, bénis ou disgrâce etc… Et comme toute main, vous avez des doigts dont forcément un « POUCE » que seul vous connaissez parce qu’on est en politique. Vos doigts, en l’espèce, Monsieur le Président, ce sont vos collaborateurs, vos soutiens et complices de gouvernance.
Le POUCE auquel, on a tenté de vous réduire se trouve parmi ceux-là. Vous êtes le seul à savoir qui c’est. Le Fa vous dit de faire attention pour ne pas vous ôter le pouce vous-même ou de ne pas laisser votre marche irréversible vous l’ôter. Sinon vous verrez vos magnifiques œuvres détruites, et vous ne pourrez rien, parce que n’ayant plus de pouce. Mieux l’après Marina dans ces conditions ne sera pas reluisant pour vous.
Vous aurez compris Monsieur le Président, vous devez sauver votre POUCE, pour qu’il vous sauve en retour, en clair nos Ancêtres vous demandent de dialoguer, d’aller au compromis pour sauver la terre qu’ils nous ont légué. Si votre pouce est menacé en ce moment, sauvez le Monsieur Président, si ce n’est pas le cas, protégez le jalousement comme la prunelle de vos yeux. Vous êtes le seul à savoir qui c’est, Toffa dit qu’aucun sacrifice ne peut être trop pour le maintenir avec vous.
C’est cela le pouce dont il s’agit, Monsieur le Président, à vous de jouer.
2- Ils vous ont parlé du piment et de son séjour dans une bouteille pendant 41 ans et qui ne perdrait pas ses caractéristiques, son mordant, sa virulence. Oh quelle méchanceté ?
Là encore, ils vous font croire que c’est vous le piment à qui personne ne devrait oser se frotter malgré l’environnement qui nous interpelle tous et vous inquiète naturellement en bon père de la Nation.
Monsieur le Président, nos Ancêtres m’ont indiqué qu’il fallait rester dans leur répertoire pour mettre à nu cette interprétation ténébreuse. Le signe est politique ont-ils affirmé, c’est d’accord mais vous n’êtes pas le piment. Le piment fait partie des condiments, un ingrédient d’assaisonnement des mets choisis. En politique, puisque c’est leur axe d’interprétation, le met, c’est le régime politique en vigueur. Pour le Bénin, il s’agit d’un régime démocratique et l’ingrédient d’un régime démocratique comparable au piment, c’est la liberté d’opinion. C’est la libre expression plurielle d’opinion qui pimente la démocratie.
Dans le cas d’espèce, la bouteille à laquelle, ils font allusion pour héberger le piment pendant 41 ans sans en altérer la virulence est représentée en démocratie par la prison et la position d’exil. Là encore Monsieur le président, vous comprenez que le piment c’est l’expression libre et plurielle, ce n’est donc pas vous.
Le piment ou les piments ici c’est tous ceux qui ne voient pas la gouvernance du Bénin de la même façon que vous. Toffa 2025 dit à ce sujet que ni l’exil, ni la prison ne rapprocheront les opinions des filles et fils du Bénin et quelle que soit la durée du séjour de ceux ou celles de vos compatriotes qui pensent le Bénin autrement que vous, en exil ou en prison, leur virulence restera toujours non digeste pour vous.
Par contre si vous conservez soigneusement votre pouce, si vous ouvrez le dialogue à tous vos compatriotes comme ce fut le cas en 1990, les compromis qui en sortiront vont sauver votre peuple et garantiront de meilleures perspectives pour vos œuvres et vous-même.
Maintenant vous savez à quoi vous en tenir. Je ne transmets qu’un message de nos ancêtres qui nous invitent à bâtir autrement le Bénin qu’ils nous ont légué.
Moudassirou BACHABI
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