Sénégal : Les autorités exigent que les usagers de deux roues régularisent leur situation

Afrique

Au Sénégal, les autorités ont donné jusqu’au 13 mars 2025 aux usagers des deux roues pour régulariser leur situation. Une mesure pour lutter contre des délits et accidents dans lesquels ce type de véhicules, non-immatriculés, sont souvent impliqués, explique le ministère des Infrastructures et des transports terrestres et aérien.

Les autorités sénégalaises veulent une régulation de la circulation des motocyclettes. Ce moyen de transport de personnes et de colis est de plus en plus utilisé au Sénégal et souvent impliqué dans les accidents de la route. Mais leur identification reste un problème.

Les autorités ont donc décidé de demander leur immatriculation obligatoire à partir de ce 6 janvier 2025. Un délai de 3 mois a été fixé aux conducteurs de moto pour régulariser leur situation.

« Toutes les motos non-immatriculées seront systématiquement arrêtées par la police »

Transport de colis, de personnes, et même d’argent, les motocyclettes encore appelées « thiak thiak » ou « jakarta » sont omniprésentes dans les rues sénégalaises.

Mais, face à leur recrudescence, les autorités locales pointent un risque de sécurité. Valdiodio Ndiaye, directeur des transports routiers au ministère des Infrastructures et des transports terrestres et aérien, souligne : « On constate que beaucoup de vols à l’arraché sont effectués par des gens sur des motos qui ne sont pas immatriculées. Et c’est difficile, voire impossible, pour les forces de police ou de gendarmerie de pouvoir mettre la main sur la moto soupçonnée parce qu’il n’y a pas de plaque d’immatriculation. »

Il poursuit : « Nous constatons aussi qu’il y a beaucoup d’accidents où les deux roues sont impliqués. Donc, toutes les motos qui n’auront de pièces administratives en bonne et due forme seront mises hors d’état de circuler. Et, lorsque le délai de gratuité sera terminé, toutes les motos qui ne seront pas immatriculées seront systématiquement arrêtées par la police. »

 « Oui » pour la réorganisation et la régulation mais le délai de 3 mois est trop court : c’est en tout cas l’avis de Mamadou Ndiaye, président du réseau sénégalais des organisations d’usagers de deux roues : « C’est trop juste. Pour réaliser ça, il faudrait six mois. Mais on va essayer de multiplier les communications, donner les bonnes informations pour que les jeunes usagers sachent sur quel pied danser. »

Près d’un demi-million de personnes sont conductrices de motocyclette au Sénégal. Selon les chiffres de l’Agence nationale de la sécurité routière, chaque année, des dizaines de conducteurs de motocyclettes sont victimes ou à l’origine d’accidents de la circulation. Très peu sont couverts par une assurance.