Les élections législatives auront lieu au Bénin cette année 2019. A quelques mois de ces joutes électorales, la mobilisation de ressources pour l’établissement de nouvelles cartes d’électeurs à tous les béninois en âge de voter préoccupe la Task Force citoyenne de la Cedeao pour la gouvernance, la démocratie et la paix. Dans une déclaration, au lendemain de sa rencontre le 28 décembre 2018 avec le président du Cos-Lépi Janvier Yahouédehou, la Task Force de la Cedeao mise en place par le Réseau Glégbénu constitué d’organisations de la société civile, par la voix de son représentant Gustave Assah, lance un appel à la solidarité nationale, aux partenaires au développement et aux Béninois de la diaspora pour la mobilisation des ressources. Lire l’intégralité de sa déclaration de presse.
« Béninoises, Béninois ;
Chers amis de la presse ;
Chers compatriotes ;
Cette nouvelle sortie de cet après-midi qu’organise la TASK FORCE CITOYENNE DE LA CEDEAO POUR LA GOUVERNANCE, LA DEMOCRATIE ET LA PAIX, comme vous pouvez vous en douter, est naturellement relative à l’actualité électorale de notre pays. Et comme nous vous l’avions promis, nous sommes bien obligés de maintenir la veille citoyenne avec vous, hommes et femmes des médias, afin de servir à temps réel à l’opinion nationale et internationale, des informations liées à l’organisation des prochaines élections législatives de 2019. En effet, vous n’êtes pas sans savoir l’imminence de la tenue prochaine dudit scrutin dans notre pays. Un grand rendez-vous très important que nous devons aborder avec précaution pour que tout se déroule dans la paix et la concorde nationale.
C’est dans le souci de voir un peu clair dans les dispositions actuelles qui sont en train d’être prises par les acteurs clés de l’organisation des élections au Bénin et faire le point des préparatifs des prochaines législatives de 2019, que le vendredi 28 décembre 2018, une délégation de la société civile béninoise, conduite par ma personne en ma qualité de président de la TASK FORCE CITOYENNE DE LA CEDEAO POUR LA GOUVERNANCE, LA DEMOCRATIE ET LA PAIX, mise sur les fonts baptismaux par le Réseau Glégbénu, est allée rencontrer le Président du COS-LEPI, Monsieur Janvier YAHOUEDEHOU, avec qui nous avions eu de fructueux échanges.
Dans un rapide exposé de la situation, nous avions essayé de faire le point des préoccupations et inquiétudes de la Société civile à propos desdites consultations électorales.
Il s’agit en effet :
– du point relatif à la distribution des cartes d’électeurs ;
– de l’établissement de la liste électorale.
Sur la question de la situation actuelle qui prévaut au niveau des cartes d’électeurs, le président de la COS-LEPI se dit être bien conscient de ce que beaucoup de nos compatriotes aient pu les égarer. Et c’est pour leur permettre de se faire délivrer des duplicata qu’il a été lancé une opération d’enregistrement des personnes concernées, pour rester conformes au code électoral. Et qu’en conséquence, il ne sera pas possible d’imaginer une nouvelle distribution systématique desdites cartes pour deux raisons : les anciennes cartes ayant servi pour la présidentielle de 2016 ont un délai de validité jusqu’en 2021. Mais c’est surtout le coût très élevé d’une nouvelle impression desdites cartes qui pose problème. Plus de 6 milliards de nos francs que l’Etat béninois ne sera pas en mesure de débourser.
Pour ce qui est de la liste électorale, nous avons reçu les assurances nécessaires de la part du président du Cos-Lepi, qu’elle sera disponible dès le 15 Janvier 2019 et remise aux bons soins de la Commission électorale nationale autonome.
Chers compatriotes,
Comme vous pouvez vous l’imaginer, nos inquiétudes résident surtout au niveau de la distribution des cartes d’électeurs. Même notre plaidoyer de prorogation ne serait-ce que de trois jours, le délai d’enregistrement pour les Béninois ayant perdu leur carte d’électeur, n’a pu recevoir un écho favorable de la part du président du COS-LEPI, puisqu’une telle perspective perturberait fondamentalement le processus actuellement en cours.
Mesdames et Messieurs,
vous comprenez donc qu’il y a de sérieux motifs d’inquiétude si par ce fait, des Béninois se voient exclus de leur droit d’exprimer leur suffrage. Nous continuons de nous poser quelques questions. Combien sont-ils ces Béninois qui disposent encore de leur carte d’électeur à ce jour ? Et combien sont-ils à avoir compris qu’ils devraient se faire enregistrer à ce propos ? Et combien de Béninois comprendront l’exigence qui leur est faite de débourser de l’argent avant de se faire enregistrer pour avoir perdu leur carte d’électeur ? Et que pouvons-nous faire face aux questions réelles sur la raréfaction des ressources budgétaires pour faire face à l’impression de nouvelles cartes d’électeur ? Nous voulons pour notre pays, des élections crédibles, transparentes et inclusives et pour ça, rien ne doit être fait pour en exclure une bonne frange de nos citoyens.
Au regard de ce tableau que nous venons de présenter, il y a urgence. Et nous, Organisations de la Société Civile, tenons à faire une déclaration à la presse sur notre point de résolution.
Au regard de tout ce qui précède :
Nous lançons un vibrant appel à notre élan de solidarité et à un sursaut patriotique à l’endroit de tous les Béninois. Nous devons à l’étape actuelle des choses, montrer notre détermination à sauver nos précieux acquis démocratiques, en acceptant de faire des souscriptions volontaires pour marquer notre contribution au processus actuel en cours. Des échanges sont actuellement en cours avec des partenaires au développement qui ont bien compris l’urgence de nous appuyer, en renforçant la contribution financière de nos compatriotes. Un compte bancaire sera ouvert à leur niveau pour la collecte des fonds et en son temps, une large diffusion en sera faite pour que le dernier des Béninois en soit informé.
L’heure de nous-mêmes à encore sonné et il nous faut nous donner la main, pour relever ce grand défi.
Vive la Démocratie Béninoise!
Vive les Organisations de la Société Civile!
Vive le Bénin !
Je vous remercie »