Tous deux arrivés ce dimanche dans la cité-Etat, les dirigeants américain et nord-coréen vont tenter de trouver un accord pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule nord-coréenne. Si le sommet officiel n’est programmé que mardi, tout porte à croire que la rencontre a déjà commencé par symboles et réactions interposées.
C’est à bord d’un avion affrété par Air China et non avec son propre appareil que Kim Jong-un a atterri en début d’après-midi à Singapour. Le convoi du dirigeant nord-coréen, composé d’une trentaine de véhicules, a rejoint l’hôtel St Régis sous un imposant dispositif de sécurité.
Kim Jong-un rencontre ce dimanche soir le Premier ministre de Singapour. Il n’a fait aucune déclaration pour le moment mais les Américains assurent qu’il est prêt à s’engager à dénucléariser son pays, bien qu’aucun officiel nord-coréen ne l’a publiquement confirmé.
Donald Trump est également arrivé. Le président américain est logé à l’hôtel Shangri La, situé à moins de dix minutes à pied du lieu de résidence de Kim Jong-un, mais les deux hommes ne devraient pas se rencontrer avant mardi matin 9h, début officiel du sommet, qui se déroulera sur la petite ile de Sentosa dans la baie de Singapour.
On ignore pour l’instant ce que feront les deux dirigeants demain lundi. Seule une rencontre entre Donald Trump et le Premier ministre de Singapour figure à l’agenda. Lee Hsien Loong a annoncé que l’organisation du sommet coûtait 20 millions de dollars à Singapour, dont cinq millions de dollars sont consacrés à la sécurité.
? Analyse: Une entrée en scène soigneusement pensée
Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten
Les deux protagonistes avaient déjà montré leurs bonnes dispositions : Kim Jong-un en acceptant de voyager si loin, Donald Trump en quittant le G7 avant la fin pour décoller en avance pour Singapour, et ne pas manquer, disait-il, une « opportunité unique ».
Leur entrée en scène a été soigneusement pensée : pour le leader nord-coréen, ça a finalement été un trajet réalisé sur Boeing américain d’une compagnie chinoise. La Chine a longtemps été l’alliée de la Corée du Nord et son lien avec le reste du monde.
Si elle n’a pas pu montrer l’avion présidentiel sur le tarmac de Singapour, Pyongyang a tout de même voulu impressionner avec son cortège officiel : 22 véhicules – dont de nombreux acheminés de Corée, avec des cameramen embarqués qui filment par les toits ouvrants. Ce n’est finalement « que » huit voitures de moins que celle de la suite présidentielle américaine.
Et puis le moment le plus symbolique ce dimanche, c’est cette rencontre bilatérale entre Kim Jong-un et le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong, avec poignée de main et sourire devant les flashes de la presse étrangère : un contexte pas courant pour le leader nord-coréen, mais qui casse un peu plus son image de chef d’Etat isolé et normalise le personnage controversé. D’autant plus que cette même rencontre entre Donald Trump et le chef du gouvernement singapourien n’aura lieu que demain.
Il reste un indice tout de même qui montre que Kim Jong-un reste un peu lui-même : connu pour sa paranoïa, il n’a pas dérogé à la règle pour ce voyage, et a fait ramener dans ses bagages l’intégralité de la nourriture qu’il va consommer pendant le séjour.