Bénin : Voici comment les députés ont adopté la loi de finances 2025

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Au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo ce jeudi 05 décembre 2024, les députés, sous la houlette du président Louis Gbèhounou VLAVONOU, ont adopté la loi n°2024-34 portant loi de finances pour la gestion 2025 équilibrée en ressources et en charges à la somme de 3 551, 005 milliards de Fcfa. Si les  députés  du groupe parlementaire « Les Démocrates »  pensent que le budget de « non réaliste et peu crédible », ceux des partis de la mouvance qualifient le  budget d’ambitieux et qui prend en compte les aspirations des populations ». 

Pour le compte du Gouvernement en face des députés à l’hémicycle, il y avait Romuald WADAGNI, Ministre de l’économie et des finances en charge de la coordination, Yvon DÉTCHÉNOU, garde des sceaux, ministre de la Justice et de la législation, Olushegun ADJADI BAKARI, ministre des Affaires étrangères, Salimane KARIMOU, ministre des Enseignements maternel et primaire, Alimatou Shadiya ASSOUMAN, ministre de l’industrie et du commerce, Benoît DATO, ministre des Sports et Véronique TOGNIFODÉ, ministre des Affaires sociales et de la microfinance. 

Du rapport général présenté par la commission des finances et des échanges, il ressort que les échanges en commission sur le Projet de loi de finances pour la gestion 2025 s’articulent autour de trois points à savoir : l’exécution de la loi de finances, gestion 2024 à fin septembre ; les caractéristiques du projet de loi de finances, gestion 2025. 

 Pour revenir au projet de loi de finances pour la gestion 2025, il s’équilibre en ressources et  en charges ( crédits de paiement) à la somme de 3 551, 005 milliards de fcfa, en hausse de 11% par rapport à 2024. Ce budget est à vocation sociale et tourné vers le développement socio-économique. 

Ce budget vise prioritairement, selon le rapport de la commission des finances et des échanges, à renforcer la résilience de l’économie, tout en consacrant la poursuite et la consolidation des leviers de sa transformation structurelle et une meilleure redistribution des fruits de la croissance économique, pour plus d’équité et de justice sociale. Dans la forme, ce projet de loi respecte les normes prescrites par la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances (LOLF). Quant au fond, la progression de 11% du montant de la loi par rapport à 2024 est principalement tirée par les performances du secteur agricole, l’expansion du tissu industriel, le dynamisme du secteur portuaire et l’essor du tourisme béninois. 

En fait, les perspectives économiques pour 2025 s’inscrivent dans les directives du Programme d’actions du Gouvernement (PAG 2021-2026), en phase avec le Plan national de développement (PND).  En dépit du contexte d’incertitude croissante du fait des aléas climatiques et des chocs exogènes, il postule un taux de croissance de 6,8% en 2025 contre 6,7% anticipé pour 2024 et devrait se réaliser dans un environnement non inflationniste, indique le même rapport. 

La politique budgétaire sous-jacente reste cohérente avec les orientations du Gouvernement, celles d’augmenter d’année en année, la capacité de mobilisation des régies financières sans privilégier la perception de nouveaux impôts et taxes et d’élargir concomitamment, l’espace budgétaire en faveur du social et des investissements innovants. Toutefois, la maîtrise de la progression des postes de dépenses ainsi que celle d’évaluation financière des activités doivent rester la clé de la budgétisation. Globalement, informe ledit rapport, il est à observer que les dépenses à sensibilité sociale cumulent à elles seules, à 1.101, 71 milliards de fcfa en 2025, correspondant a 41,5% du budget national. A toutes ces projections, s’ajoutera la diversification du réseau routier par l’achèvement et la livraison de plusieurs infrastructures tant en milieu urbain qu’en zone rurale. 

Plus de 80% des amendements acceptés

Les députés dans leur grande majorité, ont félicité et remercié le Gouvernement pour avoir pris en compte la plupart de leurs amendements. Sur 44 amendements, seulement 04 n’ont pas été pris en compte par le Gouvernement. Mieux, ont-il souligné, le Gouvernement a montré sa bonne foi en acceptant d’étudier des amendements hors délai. 

Toutefois, ils préconisent une amélioration de la qualité des dépenses budgétaires et une meilleure gestion des finances publiques. A ce titre, ils recommandent l’observance des nouveaux règles édictées par la LOLF, afférentes au Débat d’orientation budgétaire (DOB) et à la production régulière et à temps, des rapports trimestriels sur l’exécution du budget et l’application du texte de la loi des finances. 

Lors des débats généraux, les députés de la mouvance à savoir de l’Union Progressiste le Renouveau et du Bloc Républicain (BR) notamment Lafia Boubakari OUMAROU, Dieudonné Lokossou, Gnire Fatouma TONY GUIMBA, Solange MEHOU, Barthélémy KASSA…etc, ont laissé entendre que ce budget est ambitieux, transparent, rigoureux et prend en compte les aspirations des populations. C’est pourquoi ils ont appelé à son vote. Cependant à leur opposé, ceux du groupe parlementaire « Les Démocrates » par leur porte-parole, l’he Habibou WOROUCOUBOU, ont qualifié le budget de non réaliste, de non pertinent et de peu crédible. 

Pour finir, il faut rappeler qu’avant le vote de la loi des finances pour la gestion 2025, les représentants du peuple ont voté la loi de règlement 2022 adopté à 81 voix pour, 28 abstentions et 00 contre.

S.E.