Le Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement Wilfried Houngbédji a tenu une nouvelle rencontre hebdomadaire aves les médias le vendredi 15 novembre 2024 C’était dans les locaux du siège de l’Evénement Précis où il a abordé plusieurs questions brûlantes de l’heure. Arrestation de Louis-Philippe Houndégnon, dernières décisions du conseil des ministres, cadre de concertation des opposants, code électoral, déclaration de GTDA/Onu sur le cas Joel Aïvo, projet de budget 2025…. Voici l’intégralité des propos du porte-parole sur chacun de ses sujets.
Monsieur le porte-parole du gouvernement, au dernier conseil des ministres, il y a eu l’annonce de la construction d’une officine de pharmacie publique. Quelles en sont les raisons ?
Les raisons sont celles qui ont été déclinées, au moins en partie dans le compte rendu, à savoir que vous avez sur la place de nombreuses officines de pharmacie privée mais il arrive que pour des produits spécifiques, entrant dans la prise en charge de certaines pathologiques, on ne puisse pas en trouver sur le marché local. Et si vous avez déjà eu un parent ou un ami qui a été dans le cas, vous aurez su par exemple que parfois, c’est face à l’urgence qu’il faut commander un produit sur l’extérieur ou vous avez eu l’occasion qui arrive ou bien la pharmacie va prendre votre ordonnance, faire la commande et cela arrivera au bout de quelques jours au mieux. Pendant ce temps, le malade peut voir le sort de sa vie se jouer du fait de la non disponibilité de ces médicaments. Notre rôle, c’est aussi de faire en sorte que toutes les vies comptent, y compris celles des malades, parce que quand on a des compatriotes malades, notre ambition c’est qu’ils s’en remettent et qu’ils reprennent le cours de leurs activités. Donc nous nous faisons le pari que le malade, quelle que soit la gravité de sa situation, ait des chances de s’en remettre. Et il ne faudrait pas que du fait de l’indisponibilité de certains produits sur le marché, que sa mort soit précipitée. C’est pour cela que, conscient des difficultés que les officines de pharmacie privée ont à passer les commandes de ces produits-là du de leur rareté et de leur durée de péremption rapide qui pourrait arriver assez rapidement, les officines rechignent à investir dedans pour ne pas avoir des pertes après sur les bras. L’État va prendre sur lui, en construisant cette officine de pharmacie publique, de faire en sorte que ce type de produits rares, chères ou spécifiques soit disponible en temps réel sur le territoire afin que les malades qui en auraient besoin puissent en avoir su place et en temps réel.
Est-ce que ce n’est pas une concurrence que l’Etat décide de faire aux privées ?
Les officines de pharmacie privée sont le prolongement de l’État dans sa mission de mettre à disposition des populations de produits pharmaceutiques qu’ils ont besoin, lorsque leur santé vient à flancher. Et donc il n’y a aucune contradiction dans le fait pour l’État de voler au secours de ces officines privées relativement à ce qu’il considère aujourd’hui de façon factuelle une faiblesse de leur part sur le marché. Nous ne venons pas comme un acteur qui va vendre les produits tous les jours. Non, donc ces personnes doivent être rassurées. À moins que vous obteniez de nos compatriotes qui sont responsables de cette capacité, et dire que nous on se met ensemble, on compte le risque quand même désormais, et puis tous ces produits spécifiques que l’Etat voudrait mettre là, on va les mettre, même si on venait à en faire en assurant qu’on ne l’a pas eu cette réponse. On ne l’a pas eu. Donc au contraire, nous venons au secours de ces compatriotes, mais en même temps au secours de la population en général, pour être à un moment ou à un autre avoir besoin de ces produits.
Est-ce que le privé aura une part dans la capitalisation de ces produits ?
Ce que l’Etat fait ou va faire n’interdit à aucun privé de faire pareil. S’il y avait déjà ça sur le marché, on ne le ferait pas. Mais donc ce qu’on fait là, on espère que ça va donner de l’assurance au privé pour qu’eux aussi se disent que si l’Etat prend le risque de mettre ces produits à nos dispositions, on va le faire.
Le privé va peut-être prier pour qu’il y ait plus de malades qui aient besoin de ces produits. Nous, ce n’est pas notre prière. Mais ce qu’on fait là, ça le met le tiers à prier pour qu’eux aussi puissent éventuellement décider de faire.
En fait, la question, est-ce que c’est 100% État ou bien société mixte ?
Pour l’instant, on a dit société publique, c’est ce qu’on a dit. À la mise en œuvre, si l’État veut bien ouvrir, on verra bien. Ce qui est retenu, c’est une officie de pharmacie publique.
A ce même conseil des ministres, le gouvernement a concrétisé sa vision de valoriser et de mieux organiser les aires culturelles en nommant des directeurs généraux des agences dédiées. Suivant quels critères ces derniers sont nommés et qu’est-ce que le gouvernement attend d’eux ?
Les critères ce sont ceux que ces personnes ont remplis. Le critère de base déjà, c’est appartenir à cette aire culturelle. Vous avez vu qu’il y a un cadre et pour appartenir à cette aire culturelle, il faut bien la connaître parce qu’il s’agit pour nous de valoriser ces aires culturelles. Qu’il ne nous échappe pas que nous sommes dans une dynamique depuis quelques années de promotion touristique, artistique, culturelle et de valorisation de notre histoire et c’est tout cela qui est en ligne de compte. Donc ces personnes, je crois qu’il y en a que vous connaissez, au moins sur les 4, vous devez connaître deux. Attendez dans quelques jours, le ministre Abimbola va avoir une activité avec ces personnes et repréciser les missions des agences et ça va nous donnera l’occasion aussi d’en savoir davantage. Je ne vais pas trop devancer les faits parce que nous avons convenu qu’il fasse une activité avec les DG en question.
A quoi serviront les centres d’excellence qui seront construits à l’UAC avec le soutien de la Banque mondiale ?
Un centre d’excellence, c’est quoi sa vocation ? On veut former des gens d’un profil élevé, spécifique et on a indiqué les matières et les secteurs dans lesquels on veut le faire. Vous avez vu que c’est essentiellement scientifique et technique, parce qu’on veut avoir des cadres compétents, profils pointus, déjà sur le marché, être de bons cadres pour nous, mais rivaliser aussi sur le marché continental et à l’international.
Nos universités souffrent actuellement d’une pénurie criarde de personnel. Est-ce que ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau ? Sinon, comment le gouvernement entend-t-il résoudre la problématique du déficit de personnel enseignant dans les universités nationales du Bénin ?
On a besoin de recruter du personnel et nous avons planifié le recrutement et vous savez très bien que nous avons accompli les préalables dans cette perspective-là, en lançant les appels à candidature pour constituer une base de données des aspirants au métier de l’enseignement du supérieur. Et cette base de données va nous permettre, une fois qu’on lance les postes. Je rappelle que nous avons planifié quelques centaines de postes pour les premiers recrutements à faire. À date, je ne peux pas vous dire où est-ce que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en est dans les préparatifs, mais une fois que tout ça est prêt, comme on a l’habitude de le faire, ce sera annoncé. Et puis, dès maintenant, c’est une priorité, mais faire les centres d’excellence est tout aussi une priorité. Pour ce que le monde représente aujourd’hui, de compétition, de challenge entre les Etats, nous avons besoin d’avoir des profils pointus. Nous en avons mais nous aimerions en avoir davantage et au-delà, notre pays sera un centre de formation dans la sous-région. On a dit qu’il y a 53 en Afrique subsaharienne repartir en 11 pays seulement et nous, nous en avons trois, ce qui veut dire que ces centres ne sont pas destinés seulement à former des béninois. Il y aura des béninois, mais il y aura aussi des Africains et pourquoi pas des gens qui ne soient pas Africains, mais qui savent que sur notre continent, il y a des centres d’excellence dédiés à telle ou telle matière et qui viendraient chez nous pour se faire former.
Monsieur le porte-parole du gouvernement, en quoi consiste le budget qui a été exposé cette semaine par le ministre d’Etat ? On voit qu’il y a une bonne part du social. Est-ce que vous pouvez nous présenter les grandes lignes du social dans ce budget ?
On a dit depuis quelques années, on fait l’effort de faire ressortir quand le budget est exposé, la part des actions à impact social mais vous voyez que, en général, ça fait entre 40, 45 et 50 à peu près la moitié des investissements réalisés porte sur des actions à impact social. Quand on évoque des actions à impact social, c’est déjà tout ce qui relève de la sphère sociale. Et on peut évoquer prochainement la mise en œuvre du projet Gbéssoké. On parle de micro-crédit et bientôt nous allons passer à 200 000 francs. Vous savez qu’on est passé de 30000F à 50000F et on a baissé le taux d’intérêt de 8 à 4%, en éliminant les faux frais, les tracasseries. Prochainement, nous allons monter à 200 000 francs. Donc vous avez ça. Vous avez Gbéssoké qui va consister à faire des transferts monétaires aux gens pour les soutenir et après les porter vers les activités génératrices de revenu. Et si vous avez été attentif à l’actualité cette semaine, vous aurez dû voir qu’on est en train de faire une revue du Régistre Social Public qui est la base à partir de laquelle les personnes devant bénéficier de cette solidarité nationale et on fait une revue parce que cette base a été quelque peu manipulée, parce qu’il s’est passé que les gens qui ont été fait les enquêtes sur le terrain, parfois ils ont mis dans cette base des gens comme vous et moi. Au lieu d’adresser les béninois qui sont reconnus dans leur communauté, parce qu’ils sont partis dans des stages de réalisation communautaire, pour créer des gens qui sont concernés. Pauvre extrême, c’est celui qui ne peut pas se donner un repas par jour, d’après les standards internationaux. Le pauvre non extrême, c’est celui qui en a un peu, mais peut-être n’arrive pas à avoir deux ou trois repas par jour, et qui se contente d’un repas alors qu’il aurait aimé avoir deux ou trois. Donc, on a fait un recensement à travers le pays, et certains agents recenseurs, ont leurs amis, leurs copines, leurs familles, parce qu’ils ont entrevue la perspective que l’Etat viendrait au soutien de ces personnes. Je rappelle par exemple, dans la base de données, à l’époque, on avait un peu plus de 3 millions de béninois. On avait distribué des cartes biométriques à au moins un million de ceux qui vont dans les centres de santé qui ont les soins gratuits. Parce que le pauvre extrême, dans le cadre de l’assurance maladie, il est pris en charge 100% par l’Etat. De la consultation jusqu’au médicament, en passant par les hospitalisations, les interventions éventuelles qu’il peut avoir. Le pauvre non-extrême, c’est 50%. Nous qui sommes ici, on est pauvre non-extrême. Au pire, n’est-ce pas ? Sinon on n’est pas pauvre extrême, on n’est pas pauvre non-extrême, on a un minimum. Mais imaginez qu’on nous ait classés dedans, ça fait qu’on empêcherait d’autres qui sont pourtant éligibles de se retrouver dans cette base de données et de ne pas bénéficier de l’assistance. Donc là, on est en train de faire cette revue pour que Gbéssoké entre effectivement en redevance. Mais c’est aussi en même temps les programmes de fourniture d’eau potable qui se poursuivent partout sur le territoire national. Les cantines scolaires, on entend passer à 100 % de couverture en milieu rural. En milieu rural déjà, je souhaite qu’après, il va nous rester une part de milieu urbain où on sait qu’en général, les moyens de subsistance sont supérieurs à ceux que nos compatriotes dans le milieu rural ont. Donc, on poursuit cela. L’extension de l’électricité, les travaux d’aménagement. Mais quand vous voyez les réalisations du PAPC, le Programme d’assainissement pluvial de Cotonou, quand vous voyez ça, que vous voyez les rues assainies où aujourd’hui vous n’avez plus d’inondations, où ça circule normalement, vous n’avez pas souvent le réflexe de penser à la dimension sociale d’une telle activité. Déjà au plan social, puis factuel, regardez le nombre de personnes qui à l’occasion de ces travaux viennent trouver des revenus là. Les mamans et femmes qui vendront vendre à manger. Moi, je vois un peu dans Cotonou, j’ai été dans des endroits où, hier, il ne nous avait pas été possible de partir. Regardez autour, des bas-fonds dans Cotonou, vous pouvez vous promener le soir, en plus c’est éclairé. Je vois des commerces qui se développent autour de ces axes-là. Parfois on n’a pas idée que tout cela a une dimension sociale, en ce que cela améliore le cadre de vie, cela améliore les conditions de vie. Donc c’est l’ensemble de ces actions que nous regroupons sous ce vocable et qui donne la part substantielle du budget, tels que pour le politique.
Le Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire a affirmé que la détention du professeur Joël Aïvo est arbitraire. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas répondu à la demande d’information du GTDA sur le cas Aïvo ?
Le groupe de travail a rendu une décision et nous avons pris acte de la décision. Le fait que le gouvernement n’a pas répondu au groupe de travail n’a pas empêché le groupe de travail de rendre sa décision. Ils ont écrit que le gouvernement n’a pas répondu à leurs sollicitations, mais ils ont rendu une décision et nous avons pris acte de la décision. Tous ceux qui sont en prison, qui ne sont pas condamnés à une peine à perpétuité, sont éligibles à un moment ou à un autre, à leur sortie. Même ceux qui sont condamnés à perpétuité, s’ils bénéficient d’une mesure de grâce, de remise de peines, ils peuvent sortir. Donc, retenez que tous ceux qui sont en prison, un jour ou l’autre, ils peuvent en sortir. Et c’est ce que nous leur souhaitons.
Des partis se réclamant de l’opposition ont récemment créé un cadre de concertation pour mener leur lutte ensemble. Qu’est-ce que vous en dites ?
C’est une bonne chose pour la démocratie et nous les encourageons.
Es-ce qu’ils ont la possibilité désormais à partir de ce cadre de se manifester puisqu’il y a un des éléments de la mouvance qui estime qu’ils ne sont pas réguliers, qu’ils n’ont pas été enregistrés et tout.
S’ils sont des partis régulièrement enregistrés et qu’ils décident de se concerter, de se mettre ensemble, tant mieux. La démocratie fonctionne et nous les encourageons. Tant qu’ils respectent les règles de la République, nous les encourageons.
« Le code électoral sera notre combat », a lancé le député Eric Houndété du parti Les Démocrates à la création de ce cadre. Mais le régime Talon semble sourd aux différentes critiques et interpellations tous azimuts sur ce code électoral. Pourquoi sa position ne varie plus sur la question ?
Si le code électoral est leur combat, c’est leur droit. Nous notre combat, c’est le développement du Bénin, c’est l’amélioration des conditions de vie, d’existences des béninois et des béninoises d’aujourd’hui et de demain autant que nos moyens nous permettent d’y faire face. Donc après que des partis politiques choisissent de faire du code électoral leur combat, parce qu’ils ont envie qu’on change ceci ou cela dans le code, personne ne peut leur dénier le droit de le désirer et de le vouloir. Le code, c’est une loi. Les lois sont faites pour être appliquées, pour être actualisées, pour être améliorées éventuellement. Donc le Code électoral c’est une loi, un jour ou l’autre il pourra être révisé. C’est la moindre des choses. Pensez le contraire, serait naïf. Dans un mois, dans trois mois, dans six mois, dans un an, dans cinq ans, dans dix ans, un jour ou l’autre il pourrait être révisé. Et donc tout ce qui se passe pour que le Code il soit révisé, ils ont raison de vouloir qu’il soit révisé un jour. Parce que les pratiques peuvent évoluer.
Est-ce que c’est évident avant les prochaines élections ?
Je vous ai dit qu’un jour ou l’autre, ce code comme n’importe qu’elle autre loi peut être révisé.
Il y a des craintes que la non-révision de ce code avant les prochaines échéances électorales aboutisse à des violences. Le cadre de concertation de l’opposition a attiré l’attention dessus parce qu’il estime que c’est un code qui a tendance à exclure notamment l’opposition.
Le code tel que nous l’avons lu n’empêche personne d’aller aux élections. Tous ceux qui veulent aller aux élections et qui remplissent les conditions, ils peuvent y aller. Le code n’empêche personne.Quelle est la disposition dans ce code qui empêche un parti parce qu’il est de l’opposition d’aller aux élections ?
Les partis de l’opposition estiment que ce code aboutira à un parlement monocolore.
Alors ils sont dans le préjugé, parce qu’ils ne disent pas, ce code ne nous permet pas d’aller aux élections. Eux, ils anticipent sur leurs résultats et ils vous disent qu’on n’est pas sûr d’avoir ce résultat. Il me semble qu’il y a au moins un parti d’opposition qui dit qu’il est le plus grand parti du Bénin, le parti de tout le peuple béninois. Si on est un tel parti, on n’a pas peur d’aller aux élections, on n’a pas peur, on ne craint pas de ne pas avoir 20% au moins dans chaque circonscription électorale législative. Donc, le code n’empêche aucun parti d’aller aux élections, maintenant que des partis aient des craintes quant à leur performance, c’est un autre débat. Mais on a observé, s’il vous plaît, il est utile peut-être de le rappeler. Quand ce Code a été voté, les 20 % qu’il exige désormais par circonscription électorale législative pour enlever des sièges de députés, aucun des trois partis politiques représentés à l’Assemblée nationale aujourd’hui ne les a vus lors des élections passées. Donc, ni l’UP-R n’a eu 20% partout, ni le BR encore moins Les Démocrates. Et le code dit, pour les prochaines élections, vous êtes tous tenus d’avoir au moins 20%. La balle, elle est ronde pour tout le monde. On a joué hier, on a fait 1-1 face au Nigeria. Il y a des gens qui avaient pensé que le Nigeria va nous rosser. On les a battus une fois récemment, c’était historique. Après ils nous ont planté trois buts et hier, j’entendais beaucoup qui se disaient qu’ils ne vont pas suivre le match parce que le Nigeria va nous battre. Là on a fait 1-1. On peut aller aux élections demain et ça va être pareil. Pourquoi avoir peur ? Si les guépards avaient peur d’aller jouer hier, en se disant bon c’est le Nigeria, il vaut mieux signer forfait et le Nigeria va avoir victoire sur tapis vert, 3-0. On n’aurait pas eu 1 point, mais on a eu 1 point hier qui fait que nous pouvons encore regarder l’avenir et se dire, il y a encore de fortes chances que nous soyons à la prochaine canne de 2025. Donc il ne faut pas avoir peur du combat, on est des fighters. Il ne faut pas avoir peur du combat parce que les règles sont les mêmes pour tout le monde. Si on ne le rappelle pas ça souvent chers amis, on passerait à côté de notre devoir d’information du public, de l’opinion pour dire que le Code en l’état n’empêche aucun parti désireux de participer aux élections d’y aller. Le Code demande des performances et il nous appartient de travailler sur le terrain à avoir les militants et les suffrages qu’il faut pour remplir les conditions afin de participer à la répartition des sièges. On ne peut pas dire que ce code nous empêche d’aller aux élections ou que ce code serait porteur de violence, les règles sont les mêmes pour tout le monde.
Seulement qu’au sein de la majorité présidentielle, l’UP-R et le BR ont encore la chance d’avoir les 20% dans toutes les circonscriptions électorales en faisant un accord de coalition parlementaire.
Mais ce n’est pas interdit aux partis de l’opposition.
Mais vous-même vous voyez que FCBE et LD, ce n’est pas possible ?
Déjà, ce n’est pas les seuls. Rien n’est impossible en politique. LD, demain peut-être de la mouvance. Le terrain politique, c’est le terrain du possible par excellence. On est aujourd’hui, vous dites, pour vous, il serait impossible que LD et FCBE s’entendent. A part ce que vous voyez, rien ne vous dit que ces partis ne vont pas se parler, ne vont pas trouver l’accord d’humeur. Il y a d’autres partis d’opposition qui sont signataires du cadre de concertation, pourquoi ils ne se mettraient pas ensemble pour faire cet accord de coalition parlementaire et espérer avoir les 20%. Ou bien, vous pensez que ces partis d’opposition n’ont pas la capacité d’avoir 20% partout sur le territoire national ? Si c’est ça le débat, allons-y alors.
Les Démocrates craignent notamment qu’on leur vole des parrains.
Vous voyez, vous me donnez raison quand je dis que le code électoral n’empêche personne d’aller aux élections. Le code a sécurisé plutôt les élus puisque vous ne pouvez pas quitter votre parti et aller vers un parti d’une autre obédience et dire que vous voulez parrainer quelqu’un. LD a aujourd’hui le nombre de députés qu’il lui faut pour porter seul un candidat à la présidentielle. Et le Code dit qu’un député LD ne peut pas quitter et aller demain devenir UP-R ou BR et dire qu’il veut parrainer un candidat de notre camp.
Ils craignent qu’on fasse voyager un de leur candidat comme par le passé.
Ce qui est sûr, cela s’est passé avant 2016. Est-ce qu’ils ne sont pas des majeurs ? Les problèmes internes à un parti ne sont pas nos problèmes. Nous, on a suffisamment à faire, à s’occuper du pays pour gérer la cuisine interne des partis. Demandez à tous les partis, quels qu’ils soient, de travailler à ce que la démocratie interne prévale parce que le risque pour Les Démocrates, il existe pour l’UPR, il existe pour BR. Si le directoire de BR ou de l’UPR ne se comporte pas de façon démocratique, prend des décisions dans lesquelles ne se retrouvent pas les militants ou les élus, le même risque, existe mais personne ne ferait voyager le député ou le maire d’un parti, si vous avez de l’argent à gaspiller, pour lui dire ne sois pas là. Aujourd’hui, on a tellement développé l’internet chez nous, le haut débit est présent, vous pouvez être n’importe où, envoyez votre document, quel que soit le volume, à tout moment ils vont prendre, donc il n’y a pas de risque là. Après, problème de gouvernance interne des partis, je ne vais pas m’en mêler. Chacun doit travailler à ce que son parti tienne, devienne grand, s’impose sur la scène, c’est ce que nous voulons. Maintenant, si malgré tout ce que nous avons fait, malgré toutes ces assurances, vous me dites que LD a peur, n’est pas sûr d’avoir 20% partout, c’est un autre débat. Mais personne n’empêche LD et associés d’aller aux élections.
Monsieur le Porte-parole du gouvernement, certains pensent que les redevances annoncées sur les ramassages d’ordures sont déjà imputées aux factures SBEE. Qu’est-ce que vous leur répondez ?
Déjà, je veux rassurer formellement de ce que les redevances pour le massage d’ordures ne sont pas imputées sur les factures d’eau et d’électricité. Ce sont des prestations différentes et le président de la République a dit, pas question de les annexer aux factures d’eau et d’électricité. Mais j’espère que vos auditeurs ils sont heureux, au moins de constater que, en fixant les redevances, nous avons tenu compte de la situation qui existait depuis 10 ans, 20 ans en arrière. Ce que nous payons aux ONG classiquement, c’est ça qui est reconduit. Sauf dans des cas spécifiques, où vous êtes une entreprise, où vous avez de grands bâtiments, vous pouvez passer des contrats avec la société qui s’occupe du ramassage d’ordures. Dans nos maisons classiques, 3 000 francs le mois lorsque c’est deux passages par semaine, 5 000 francs lorsque c’est trois passages par semaine. On va veiller à ce que le niveau de la redevance soit compatible avec le pouvoir d’achat des populations, comme ce que nous payions aux ONG lorsque la société de gestion n’existait pas.
La population est aussi étonnée du fait qu’on passe de la gratuité au payement.
Ça fait quatre ans qu’on fait gratuité, et on avait dit un an. Ce gouvernement-là, même si vous ne l’aimez pas ou même si on le critique, de toute façon, on veut qu’il fasse toujours mieux, puisqu’il fait beaucoup de choses bien. Ils avaient dit un an de gratuité, et ça fait quatre ans que ça dure. Vous ne voyez pas vous-même.
Si aucun parti après les élections n’arrive pas à avoir les 20%, qu’est-ce qui va se passer ?
C’est une hypothèse d’école. Si votre hypothèse se réalise, on va en parler. Moi je sais que la probabilité pour qu’elle se réalise est éloignée de 1. Elle est plus proche de 0 que de 1. La probabilité dans ce contexte-là, qu’aucun parti n’ait 20% partout, seuls ou en accord de coalition parlementaire, elle est trop faible, mais elle est plus proche de 0 que de 1. Ce n’est pas dans longtemps, Janvier, février, 2026 maintenant, on va avoir clair dedans. Soyez rassurés, moi j’entends ceux qui disent qu’il va avoir vacances du pouvoir et comme ça, le président Talon va rester. Il n’y aura pas de vacances du pouvoir. À supposer qu’il y ait vraiment ça, hypothèse extrême, la Cour va réagir pour dire ce qu’il faut faire, il n’y aura pas de vacances. Là, je réfléchis, je fais de la l’analyse politique, comme vous. Il n’y aura pas de vacances. S’il faut que ceux qui sont là continuent d’abord, mais il n’y aura pas de vacances. Et les partis, que ce soit LD, que ce soit UPR ou BR, moi je sais qu’ils auront les 20% parce qu’ils savent qu’il faut aller labourer le terrain. Et je vois au moins les partis qui supportent le pouvoir le faire aujourd’hui. Je vois moins les autres, peut-être qu’ils le font en catimini mais à l’arrivée, quand les résultats auront été proportionnels au travail, il ne faut pas que ceux qui auront fait comme la cigale commencent à chercher les boucs émissaires.
(Transcription: L’Evenement Précis)