L’ancien président du Niger est rentré à Niamey. Mahamadou Issoufou était à Addis-Abeba fin octobre pour présenter son rapport en sa qualité de président du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Discret sur le plan intérieur depuis le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé son dauphin Mohamed Bazoum, l’ex-chef de l’État a effectué plusieurs déplacements à l’étranger au cours des derniers mois, alors que certains l’accusent d’avoir joué un rôle dans le putsch.
Les voyages de Mahamadou Issoufou ont été nombreux. Il est apparu aux côtés du président de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur les photos prises à Addis-Abeba, lors du sommet de l’Union africaine. Il s’y est rendu en tant que président du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel.
De même à Dakar, en octobre, lors qu’il y a été reçu par le président Bassirou Diomaye Faye. Ses fonctions à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) l’ont également conduit au Rwanda et aux Bahamas.
Mahamadou Issoufou veut garder une place sur la scène internationale, d’autant que ses options au Niger sont réduites, selon plusieurs analystes. À Niamey, l’ancien président de la République sort peu. La capitale n’est pas très favorable à l’ancien chef de l’État, relève un observateur : « Beaucoup estiment, à tort ou à raison, qu’il est à l’origine de la situation actuelle. »
Mahamadou Issoufou est en revanche toujours soutenu par une frange de son parti, le PNDS. Il reçoit beaucoup, dans sa villa protégée par l’armée.
À ceux qui voient sa liberté de mouvement comme un signe de proximité avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte au pouvoir, un ancien député PNDS répond que « d’autres anciens chefs d’État sont libres de leurs mouvements. Ce n’est pas parce qu’il appartient au même parti que le président renversé qu’il doit être inquiété ».