Chaque année, le premier novembre marque la célébration de la Toussaint pour les chrétiens du monde entier. Bien que cette fête soit essentiellement religieuse, elle suscite parfois de la confusion, notamment par sa proximité avec la commémoration des fidèles défunts du 2 novembre. À travers le regard de divers intervenants et les éclairages d’un prêtre catholique, il est possible de saisir les nuances entre ces deux jours spéciaux.
Au-delà d’une simple date inscrite au calendrier, le 1er novembre incarne pour les chrétiens une célébration profonde : celle des vies exemplaires et de l’espoir en l’au-delà. Pour Rosemonde Zossoungbo, chrétienne catholique, « le premier novembre est l’occasion pour les chrétiens de célébrer tous les saints. » En effet, chaque année, l’Église honore la foule innombrable de ceux et celles qui ont été des témoins lumineux du Christ. Romaric Amouzouvi, prêtre catholique de l’archidiocèse de Cotonou, souligne que la Toussaint est une « grande fête » qui rend hommage aux saints connus et inconnus ayant atteint la béatitude divine. Cette journée est ainsi dédiée à « la foule innombrable et anonyme » de ceux qui ont achevé leur parcours terrestre en suivant fidèlement l’Évangile, même sans être béatifiés ou canonisés. Par ailleurs, Aziz Baboumi, explique : « En tant que musulman, je connais un peu cette fête. Si on suit un peu la foi chrétienne, on dirait que c’est la fête de tous les saints. » Pour lui, cette fête permet à chacun de se souvenir des proches disparus.
Origine et signification de la Toussaint
La célébration de la Toussaint remonte au IVe siècle. Initialement dédiée aux martyrs, elle était célébrée après la Pentecôte. Au fil du temps, cette fête a évolué sous l’impulsion de papes comme Boniface IV et Grégoire III, pour être officiellement fixée au 1er novembre. Ce jour-là, tous les saints, célèbres ou anonymes, sont célébrés, symbolisant la victoire du Christ dans la vie de nombreux hommes et femmes. Le père Romaric Amouzouvi explique que cette fête est un moment où « l’Église militante » (les croyants sur terre) s’unit dans la joie avec « l’Église triomphante » (les saints au ciel). En d’autres termes, elle est une occasion pour les chrétiens de renforcer leur foi en la vie éternelle, et rappele que chacun est appelé à la sainteté, peu importe son parcours.
Confusion entre la Toussaint et la fête des défunts
La distinction entre la fête de la Toussaint et celle des défunts reste floue pour beaucoup. Le père Romaric Amouzouvi clarifie : « Le premier novembre est la fête de tous les saints et non des fidèles défunts. Ces derniers sont commémorés le 2 novembre, une journée dédiée à la prière pour les âmes en purgatoire. » Cette confusion est accentuée par le fait que le 1er novembre est un jour férié, et amène souvent les familles à se rendre au cimetière ce jour-là, bien que cela soit en principe réservé au 2 novembre.
Un moment de mémoire et d’espoir
Pour Belle Amie Kiki, chrétienne, la Toussaint est « une fête qui rend hommage à toutes les personnes que nous avons perdues », un moment de prière pour leurs âmes. Elle , ajoute que « la Toussaint est la fête de tous les saints, connus ou non, tandis que le 2 novembre reste consacré aux prières pour les défunts. Il faut prier pour eux, demander des messes et le repos de leurs âmes. » Ainsi, le premier novembre, loin d’être simplement un jour férié, est pour les chrétiens une fête d’espérance en la vie éternelle, rappelant que chaque croyant est appelé à la sainteté. Le 2 novembre, en revanche, est une journée de recueillement, dédiée aux défunts qui, dans la croyance catholique, n’ont pas encore atteint la béatitude céleste. Ces deux journées consécutives, bien distinctes, revêtent une importance capitale dans la foi chrétienne, et offrent un moment de solidarité pour les âmes, qu’elles soient en chemin vers la sainteté ou déjà en paix éternelle.
Mireine YAHOUNGO