Le Parti Populaire Panafricain (PPP) a tenu son congrès constitutif le samedi 12 octobre 2024 à Abomey-Calavi, dans la salle de fête Gratitude. Sous le thème « Humanisme et unité des peuples africains : les grands défis », cet événement a rassemblé des personnalités politiques, des leaders de la société civile, ainsi que des représentants d’organisations panafricanistes. Le congrès a été parrainé par Laurent Gbagbo, avec Pex Dano Djédjé Deen, président du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPACI), qui a agi en tant que représentant de Gbagbo, ce qui souligne une solidarité régionale forte.
Des chants et des danses traditionnels ont résonné, tandis que des groupes de danseurs en tenue typiquement béninoise ont exécuté des pas rituels en hommage aux ancêtres. Cette démonstration culturelle a mis en avant l’héritage africain et la quête d’unité. Les intermèdes artistiques, avec leur musique traditionnelle et leurs performances culturelles, ont insufflé une ambiance empreinte de fierté et de respect pour les racines africaines, et ont préparé le terrain pour des discussions sérieuses sur les enjeux contemporains que le PPP se propose de relever.
En effet, le président du comité d’organisation, Nicaise Sessinou, a exprimé avec force la vision du parti : « Enfin, nous y sommes. Le Parti Populaire Panafricain est né. Le PPP est né sous le signe du binôme du Parti du Peuple et du Parti Panafricaniste, deux aspects fondamentaux de notre identité démocratique : l’humanisme et l’unité des peuples africains. » Ces mots résonnent comme un appel à la solidarité entre les peuples africains, à l’unité face aux défis communs et à la construction d’une Afrique forte, souveraine et solidaire.
Une vision engagée pour l’Afrique
Le PPP se veut être un parti ancré dans les aspirations profondes des populations africaines, préoccupé par leur bien-être et l’amélioration de leurs conditions de vie. Jean-Baptiste Houngue, président du parti naissant, a souligné que le PPP ne sera jamais « le Parti d’une personne, mais toujours celui de la communauté nationale », rejetant ainsi le culte de la personnalité souvent observé dans certaines formations politiques. Ainsi, le parti se définit comme un mouvement de résistance contre un capitalisme dominateur, accusé de concentrer la richesse entre les mains de quelques privilégiés, au détriment de la majorité. « Ce capitalisme centré sur les intérêts des minorités bourgeoises manque d’humanisme et le Parti Populaire Panafricain s’y oppose. Comment améliorer les conditions de vie du peuple béninois si l’environnement continental impose des conditions de vie extrêmes aux peuples africains ? », a martelé le président du comité d’organisation.
Au cœur de cette mission, Jean-Baptiste Houngue a insisté sur l’engagement du parti : « Nous ne parlons pas uniquement au peuple béninois, mais à toute l’Afrique. Ensemble, nous bâtirons une Afrique forte, unie et indépendante, capable de prendre en main son avenir. » Dans ses engagements, il a affirmé : « Nous nous engageons à offrir une éducation de qualité, accessible et adaptée aux réalités de notre pays, le Bénin. L’emploi est un vecteur de dignité et d’intégration sociale ; nous nous engageons à créer des emplois décents et à encourager l’esprit d’entrepreneuriat. L’agriculture sera totalement développée. » Concernant la jeunesse, il a rappelé l’idéal d’une société juste où les ressources et les richesses seront équitablement partagées, garantissant l’égalité des chances. « Aujourd’hui, nous ne marquons pas seulement la naissance d’un parti, mais le début d’une nouvelle ère pour notre pays et pour le continent. Ensemble, en tant qu’acteurs du Parti Populaire Panafricain, nous portons la responsabilité de construire un avenir où chaque citoyen africain peut vivre dans la dignité, la paix et la prospérité. C’est avec une détermination inébranlable que nous affirmons notre engagement à œuvrer pour un Bénin et une Afrique de justice sociale, de transparence et de progrès durable qui guideront chacune de nos actions. »
Mireine YAHOUNGO
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Un appel à l’unité africaine
Un des moments forts du congrès a été le discours de Pex Dano Djédjé Deen, président du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPACI), représentant de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui a parrainé l’événement. Dans une intervention empreinte de symbolisme, il a exprimé l’honneur que ressentait Gbagbo à l’égard de ce parrainage et a souligné que ce dernier « continue le combat tant en Côte d’Ivoire qu’au niveau de l’Afrique pour le développement des initiatives entrepreneuriales et l’autonomisation des femmes et des jeunes. »
Pex Dano Djédjé Deen a lancé un appel à l’unité africaine et a exhorté les peuples à transcender leurs différences pour bâtir ensemble une Afrique prospère. Il a notamment insisté sur le fait que le panafricanisme, loin d’être un simple concept, représente une nécessité vitale pour l’avenir du continent. « Ensemble, nous devons militer pour la redistribution équitable des richesses, promouvoir la démocratie participative et défendre et valoriser la culture africaine. L’Afrique digne a désormais le regard tourné vers vous. Que votre engagement inspire et mobilise les générations présentes et futures. » Par ailleurs, ce congrès constitutif marque le début d’un mouvement qui, en plus de son engagement pour le peuple béninois, s’inscrit dans une perspective continentale. Le Parti Populaire Panafricain ne compte pas se limiter aux frontières du Bénin, mais ambitionne de s’allier avec d’autres mouvements panafricanistes pour réaliser l’unité politique, économique et culturelle de l’Afrique. Le président Jean-Baptiste Houngue a conclu en insistant sur la force de l’engagement commun : « Notre rassemblement aujourd’hui témoigne de la volonté des peuples africains de se réapproprier leur destin, de faire entendre leur voix sur la scène internationale et de forger ensemble un projet politique à la hauteur des aspirations de nos citoyens. » À travers la promotion de l’humanisme et de l’unité africaine, ce parti se veut une force motrice pour un avenir plus juste et équitable. Ensemble, ses membres espèrent créer une dynamique qui permettra de surmonter les défis contemporains et de bâtir un continent où chaque Africain pourra vivre dans la dignité, la liberté et la prospérité.
M.Y.
