Le président camerounais Paul Biya, toujours à Genève, en Suisse, ne s’est pas rendu à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies fin septembre, où il était annoncé. Il n’était également pas présent au sommet de la Francophonie les 4 et 5 octobre à Paris, pas plus qu’à Hambourg, en Allemagne, en ce début de semaine. La santé de Paul Biya, 91 ans, qui dirige le Cameroun depuis 42 ans, est source de conjectures et préoccupations ces derniers jours. Face aux rumeurs sur son état de santé, dans un communiqué officiel, les autorités camerounaises cherchent à rassurer.
Ce qui a fait réagir le gouvernement, c’est une vidéo diffusée en ligne par une chaîne de télévision privée ce mardi, pointe notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba . Africa Broadcasting Service (ABS), est basée Houston, aux États-Unis. Son présentateur vedette est un leader séparatiste anglophone en exil. Tôt ce mardi matin que le président Paul Biya était mort, déclarant avoir des informations provenant du Cameroun, de Suisse et de France.
Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, René Sadi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a dénoncé des rumeurs qui « relèvent du fantasme et de la pure imagination », rumeur auquel il dit apporter un démenti formel. « Le chef de l’État, renseigne René Sadi, s’est accordé un bref séjour privé en Europe », mais « il demeure, comme de coutume, et où qu’il se trouve, attentif à l’évolution de la vie nationale », poursuit le ministre de la Communication.
Avant ce communiqué, deux autres ministres, membres du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti majoritaire, ont aussi dénoncé ces rumeurs. Pour Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, ce sont des allégations dénuées de tout fondement.
Pour sa part, le cabinet de la présidence « condamne fermement » les rumeurs, et souligne « l’excellent état de santé du chef de l’État qui travaille et vaque à ses occupations à Genève. »
Le ministre du Travail, Grégoire Owona, a quant à lui déclaré dans l’après-midi que ceux qui tentent de tromper l’opinion en annonçant le décès du chef de l’État camerounais doivent « payer le prix fort ». Les institutions appropriées doivent sévir face à ces imposteurs.
Dans nos institutions, il y a des mécanismes qui doivent permettre de poursuivre ce genre de personnes parce que l’on n’annonce pas le décès d’un chef de l’État sans s’assurer de ce qu’il se passe.
Bientôt âgé de 92 ans, la santé de Paul Biya interroge suite à ses absences remarquées à l’Assemblée générale de l’ONU et au sommet de la Francophonie, où il était pourtant annoncé. Sa dernière apparition officielle remonte à début septembre au sommet Chine-Afrique de Pékin. Dans sa déclaration hier, le gouvernement a annoncé que le dirigeant camerounais « rejoindra le pays dans les tous prochains jours ».