La France attend toujours son nouveau Premier ministre. L’attente dure depuis 50 jours. On pensait en connaitre l’épilogue ce mercredi 4 septembre au soir. La presse s’était même rassemblée devant Matignon pour assister à une éventuelle passation de pouvoir entre Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, et son successeur. Mais apparemment, le président Emmanuel Macron tergiverse toujours. L’hypothèse Xavier Bertrand a pris du plomb dans l’aile.
C’est un feuilleton sans fin. Ce 4 septembre, tout laissait penser que le président de la République allait trancher et annoncer le nom du nouveau Premier ministre en fin de journée. Xavier Bertrand semblait être le favori pour entrer à Matignon. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on ne démentait pas que l’annonce allait tomber. On disait même « l’espérer ». Tout est dans la subtilité des mots. Car un espoir n’est pas une confirmation, ce qui permet après de rétropédaler. C’est ce qui est arrivé en début de soirée.
Retour à la case départ, donc. Bernard Cazeneuve, ancien chef du gouvernement sous François Hollande, avait déjà vu sa cote baisser depuis mardi. Xavier Bertrand, lui, a fait l’objet d’un tir de barrage de dernière minute. Un front anti-Bertrand qui ressemble au front anti-Catherine Vautrin, quand l’aile gauche de la majorité avait mis son véto à la nomination de cette élue de droite en 2022, obligeant le président à choisir Élisabeth Borne à l’époque. L’hostilité d’une partie du camp présidentiel s’est ajoutée à celle du RN et de la gauche, conduisant à l’échec d’une arrivée de Xavier Bertrand à Matignon.
Emmanuel Macron repart, dit-on, sur d’autres tests, et notamment celui de Michel Barnier. Issu lui aussi des Républicains, ancien commissaire européen, ancien ministre des Affaires étrangères, il avait postulé à l’investiture de sa famille politique pour la présidentielle de 2022 et s’était classé troisième au premier tour, derrière Éric Ciotti et Valérie Pécresse. La France, elle, reste dans l’attente d’un nouveau Premier ministre.