Diplomatie : Le Danemark ferme ses ambassades au Mali et au Burkina Faso

Afrique

Le Danemark va fermer ses ambassades au Mali et au Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir, et en ouvrir au Sénégal, au Rwanda et en Tunisie, a annoncé lundi son ministère des Affaires étrangères. «En raison des coups d’État militaires qui ont fortement limité les possibilités d’action dans la région du Sahel, les ambassades au Burkina Faso et au Mali seront fermées», a écrit dans un communiqué la diplomatie danoise, qui explique ouvrir des ambassades au Sénégal, en Tunisie et au Rwanda «dans le cadre de la nouvelle stratégie d’engagement du Danemark auprès des pays africains»

« Les coups d’État militaires qui ont fortement limité les possibilités d’action du Danemark dans la région du Sahel » : tel est le motif invoqué par le gouvernement danois, pour annoncer la fermeture de ses emprises diplomatiques au Mali et au Burkina Faso.

Pour exemple, en janvier 2022, les autorités maliennes avaient refusé le déploiement de 90 soldats danois dans le cadre de l’opération Takuba pilotée, à l’époque, par la France.

Mais cette décision intervient surtout dans un contexte géopolitique global où les relations entre les régimes militaires du Sahel et certains pays européens se sont distendues. Dans la même logique, la Norvège avait fermé son ambassade quelques mois après le départ – à la demande de Bamako – de la Mission des Nations unies au Mali en 2023.

Plus récemment, la Suède a, en soutien à l’Ukraine et parce que le Mali est allié à la Russie, décidé de mettre fin à son aide au développement et de fermer son ambassade à Bamako, avant la fin de l’année 2024. Le 9 août dernier, les militaires au pouvoir au Mali ont d’ailleurs ordonné à l’ambassadrice du pays scandinave de quitter le territoire dans les 72 heures, en réaction à des déclarations, qualifiées d’hostiles, du ministre de l’Économie et du développement suédois, Johan Forselle.

Tout comme ses voisins, le Danemark se tourne donc vers des pays plus en phase avec sa politique extérieure, à savoir le Sénégal, la Tunisie et le Rwanda, notamment.

« Nous devons démontrer que nous pouvons offrir une alternative intéressante à l’augmentation de l’influence de la Chine et de la Russie sur le continent », a déclaré le ministre des Affaires étrangères danois. Ainsi, plusieurs ambassades en Afrique verront leurs effectifs augmenter en Égypte, au Kenya, en Afrique du Sud, au Nigeria et au Ghana. Un représentant pour les Grands Lacs et le Sahel sera nommé et un soutien plus important sera apporté aux entreprises danoises pour qu’elles investissent en Afrique, particulièrement dans les domaines de l’eau et du changement climatique.

Dans sa nouvelle stratégie, le Danemark souhaite également faire venir plus d’étudiants africains dans ses universités, tout en renforçant les partenariats bilatéraux dans les domaines de la sécurité, la coopération culturelle et la migration.