Évaluation du taux de séquestration du CO2 par un couvert végétal :  « Depuis 2021, le Bénin produit du CO2 en excès… »

Economie & Tech

 (Enseignants et experts se penchent sur la reforestation au cours d’un atelier de la Commission permanente Climat et Environnement de l’Ansalb à l’UAC)

Le Bénin dépasse largement la quantité de CO2 par tête d’habitants, selon l’Académicien Michel Boko. Un atelier sur « l’évaluation du taux de séquestration du CO2 par un couvert végétal » se tient depuis ce mardi 13 août 2024 à la salle multimédia Jacques Dougnon de l’URMAPha de l’université d’Abomey-Calavi (UAC). Organisée par la Commission permanente Climat et Environnement de l’Académie Nationale des Sciences Arts et Lettres du Bénin ( Ansalb ), cette rencontre à laquelle prennent part des participants de différentes structures ainsi que des étudiants prend fin ce Jeudi 15 Août 2024 et accouchera des recommandations.

Lorsqu’on parle de la séquestration du CO2 par un couvert végétal, la majorité des scientifiques s’accorde à dire que reboiser des espèces végétales capable d’absorber le CO2 est le moyen le plus efficace pour atténuer l’émission du CO2.

« L’évaluation du taux de séquestration du CO2 par un couvert végétal » est alors le sujet principal de l’atelier de formation de la commission permanente Climat et Environnement ouvert mardi et qui prend fin ce Jeudi a la salle multimédia Jacques Dougnon de l’URMAPha de l’UAC.

Plusieurs communications sont présentées aux participants par des enseignants d’universités spécialistes des changements climatiques et gestion environnementale. Elles portent entre autres, sur la généralité sur la production de carbone dans la nature, la capacité de séquestration des différents types d’écosystèmes, les mécanismes d’évaluation de taux / capacité séquestration du carbone, l’importance du fond vert carbone et la cartographie de la séquestration du carbone à l’échelle nationale.

A travers les différentes communications, les communicateurs présentent mieux « l’évaluation du taux de séquestration du CO2 par un couvert végétal » qui est la capacité d’une végétation quelconque d’absorber le gaz carbonique pour faire la photosynthèse et fabriquer de la matière végétale.

Les précisions du Secrétaire perpétuel de l’Ansalb 

Selon l’académicien Michel BOKO, Secrétaire perpétuel de l’Académie Nationale des Sciences Arts et Lettres du Bénin ( l’Ansalb ), « les spécialistes et les chercheurs en herbe ou déjà confirmés doivent pouvoir, à travers cet atelier de formation, calculer la capacité de l’espèce végétale qu’ils ont choisie pour faire le reboisement parce qu’on ne peut pas faire du reboisement avec n’importe quoi si l’objectif est de réduire la quantité du gaz carbonique présent dans l’air ».

Et l’Académicien Boko d’ajouter que « le Bénin qui était un pays puits est devenu un pays source, ce qui veut dire que nous dépassons largement la quantité de CO2 par tête d’habitants que les accords, les travaux à l’échelle mondiale attribuent à chaque citoyen du monde. Mais si vous commencez à dépasser alors que vous êtes encore sous-développé, quand vous serez développé, ce sera la catastrophe, vous allez contribuer très largement au réchauffement. Le Bénin ne contribuait pas, le Bénin subissait, mais depuis 2021 le Bénin produit du CO2 en excès, donc le programme de reboisement que nous pouvons entreprendre à titre communautaire ou à titre individuel doit tenir compte de la capacité de l’espèce choisie pour pouvoir absorber le CO2 en excès dans l’air ».

 

Faire de ces écosystèmes, un lieu de stockage de carbone plutôt qu’une source de carbone

Au cours de l’atelier, le Professeur Victorin DOUGNON, Génie de Biologie Humaine à l’Ecole polytechnique d’Abomey calavi ( EPAC ), a présenté aux participants « Les généralités sur la production du carbone dans la nature ». Selon le communicateur, la production du carbone dans la nature est un processus fondamental qui joue un rôle clé dans le maintien de l’équilibre écologique et la régulation du climat.

Quant à Madame Armelle Sabine HOUNKPATIN, enseignante chercheurs à l’école supérieure normale de l’enseignement technique de l’université d’Abomey  » UNSTIM ‘, sa communication porte sur «  la Capacité de séquestration des différents types d’écosystèmes ». Pour la communicatrice, les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines, telles que l’industrialisation et l’exploitation démesurée des ressources naturelles sont responsables du réchauffement climatique que l’on observe actuellement sur terre. Le changement climatique a un impact sur l’environnement dans lequel vivent les humains, affectant ainsi les moyens de subsistance de nombreuses personnes et les revenus des pays. Bien que les impacts négatifs associés aux émissions de CO2 soient clairement reconnus et identifiés, il est fort probable que dans les prochaines décennies, ces émissions se poursuivent, voire s’intensifient, dit-elle. En réalité les écosystèmes tels que la masse océanique, le couvert végétal, le sol… constituent des puits de carbone lorsqu’ils sont bien gérés. Il est ainsi nécessaire de développer des stratégies qui fassent de ces écosystèmes, un lieu de stockage de carbone plutôt qu’une source de carbone.

Les travaux de l’atelier prennent fin avec les travaux de groupes. Des stratégies seront données pour la restauration et la valorisation des écosystèmes.

Emmanuel. Amour T