L’initiative de la Fondation Friedrich Ebert d’organiser des débats ouverts sur l’épineuse question de révision de la Constitution béninoise a effectivement démarré, à Cotonou. C’était vendredi dernier. La première séance a mis sur le même plateau d’éminents juristes, des personnalités et des politiques. Elle a mis face à face, révisionnistes et antirévisionnistes.
Elle a porté sur les enjeux de la démarche projetée par le gouvernement et qui a suscité mouvements au sein de la population.
Les arguments développés par chacun des camps étaient soutenus et très relevés. Chaque acteur allait puiser dans le tréfonds de ses expériences, de ses recherches pour soutenir son point de vue. Les arguments développés dénotaient du grand niveau de culture des invités au débat. Il y avait aussi le public. Mais pas celui qui est attendu pour la phase de vulgarisation du projet du Gouvernement. Ce public est réduit à un échantillon de Cotonou, pas représentatif de la large masse populaire attendue. Ce fut un débat sur le fond du sujet. Et là, seuls les intellectuels semblent concernés. Car le langage n’est celui du commun. « Suffit-il de parler la même langue pour se comprendre ? », se demandait ce philosophe, avec raison.
A vrai dire, l’initiative s’apparente à la vulgarisation mais ce n’est nullement cela. Il est vrai aussi, le débat sur le fond intéresse. Mais n’entre ici s’il n’est cultivé. Elle (l’initiative) n’a rien de distractif. Elle est sérieuse.
Mais elle peut constituer un préalable, l’occurrence d’imprégnation et d’implémentation des divers aspects des innovations apportées à la Loi. Elle peut instruire sur le chemin de la révision de la Constitution du 11 Décembre 1990. Donc en principe, elle devrait même être privilégiée, systématiquement et instantanément diffusée sur toutes les chaînes de télévision et sur les radios de grande écoute et de large audience et couverture, pour déjà commencer à édifier sur le chemin de la révision.
Il faut des débats de fond, il faut élargir la base de l’auditoire et d’écoute, pour espérer obtenir un produit qui ne souffre d’autres contestations. Il faut, se faisant, espérer atteindre la masse. Il faut donc médiatiser davantage les séances et non se contenter des séquences présentées à la télé, car cela n’ouvre pas à la compréhension du sujet. Il faut donc, une médiatisation entière, systématique et instantanée par voie médiatique.