Etats-Unis : Tentative d’assassinat de Donald Trump lors d’un meeting, selon le FBI

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En tournée dans le cadre de l’élection présidentielle américaine, l’ex-président Donald Trump a été la cible de coups de feu lors d’un meeting en Pennsylvanie samedi 13 juillet. Son service de sécurité est intervenu pour évacuer le candidat républicain. Un spectateur a été tué et deux autres blessés. Le FBI, qui a pris en charge l’enquête, a confirmé qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat et identifié le tireur.

Donald Trump« est en sécurité », a annoncé un porte-parole des services secrets américains, chargé de la sécurité des présidents et ex-présidents. L’ex-président a expliqué ensuite avoir été blessé par balle à l’oreille droite.

« Le président Trump va bien » et « il a hâte de vous rejoindre tous à Milwaukee », dans le Wisconsin, où se tiendra la grand-messe des républicains du 15 au 18 juillet 2024, ont annoncé son équipe de campagne et le Parti républicain dans un communiqué. Il s’agissait du dernier meeting de Donald Trump avant la convention républicaine où il doit être officiellement investi candidat du Parti républicain face au président sortant démocrate Joe Biden.

Le tireur a été « neutralisé », un spectateur a été tué, et deux personnes grièvement blessées. Lors d’une conférence de presse organisée peu après l’agression, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une « tentative d’assassinat » et qu’il prenait en main l’enquête.

L’identité du tireur annoncée

L’identité du tireur a été divulguée un peu plus tard : il s’agit de Thomas Matthew Crooks, un homme de 20 ans de Pennsylvanie (nord-est), ont rapporté dimanche des médias américains. « Le FBI a identifié Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie, comme étant l’individu impliqué dans la tentative d’assassinat de l’ex-président Donald Trump le 13 juillet à Butler, Pennsylvanie » a indiqué le FBI dans un communiqué cité par les chaînes NBC et CBS.

L’auteur présumé des tirs au meeting de Donald Trump se trouvait à l’extérieur de l’enceinte en plein air où se déroulait le rassemblement, a indiqué sur la chaîne CNN le procureur du comté de Butler en Pennsyvlanie (nord-est), Richard Goldinger. Un homme avec un fusil aurait été aperçu sur un toit, rampant sur un toit, près du lieu du meeting, affirmait un témoin interrogé par nos confrères de la BBC.

Un témoin interrogé par la BBC a vu un homme armé rampant sur un toit

« On a remarqué le type qui se déplaçait, armé, en rampant sur le toit de l’immeuble à côté de nous, à 50 mètres de nous. Nous, on se tenait là et on pointait le gars du doigt alors qu’il rampait sur le toit avec un fusil. On pouvait clairement le voir avec un fusil. Absolument. Et la police était en train de courir au sol. On leur a dit : « Hé, il y a un type sur le toit avec un fusil » On essayait d’appeler la police mais c’est comme si elle ne savait pas ce qui se passait ». On leur disait, regardez, juste ici sur le toi ! On le voit ! Il est là. Il est en train de ramper ! »

Exfiltration du candidat républicain après les coups de feu

Le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine 2024 avait commencé son discours, à Butler, en Pennsylvanie, depuis à peine une dizaine de minutes avant que les coups ne retentissent, au moins neuf coups, précise notre correspondante aux États-Unis, Loubna Anaki. Il montrait alors un tableau des numéros de passage des frontières lorsque des détonations ont commencé à résonner dans la foule.

Donald Trump a tendu la main droite vers son cou. Du sang était visible sur son visage. Il s’est rapidement caché derrière son pupitre alors que les agents de son équipe de protection se précipitaient sur la scène et que des cris retentissaient de la foule.

« On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l’air confus. J’ai entendu les coups de feu, ça sonnait comme quelque chose entre des pétards et un pistolet de petit calibre », a déclaré à l’AFP sur place un sympathisant, John Yeykal.

Dans les micros, sur la scène, on entend les services secrets répéter : « le tireur a été abattu, la voie est libre ». L’ancien président a été escorté vers un véhicule des services secrets américains et a levé le poing avant de monter à bord de la voiture et d’être exfiltré, sous les acclamations de ses partisans qui scandent « USA ».

Condamnations unanimes aux États-Unis

Le président américain Joe Biden a rapidement réagi après l’attaque. Il s’est dit « soulagé » d’apprendre que Donald Trump est « sain et sauf et va bien » après les tirs samedi lors du meeting de l’ex-président et candidat républicain à la présidentielle de novembre. « Il n’y a pas de place pour ce genre de violence en Amérique », a également déclaré le président démocrate.

« Bien que nous ne sachions pas encore exactement ce qui s’est passé, nous devrions tous être soulagés que l’ancien président Trump n’ait pas été grièvement blessé, et mettre à profit ce moment pour renouveler notre engagement (à faire preuve) de civilité et de respect en politique », a-t-il écrit sur X.

Joe Biden, qui se trouvait dans le Delaware pour le week-end, est rentré à Washington, a annoncé la Maison Blanche. Selon un responsable de la Maison Blanche, les deux candidats à la présidentielle ont parlé samedi soir ensemble. Aucun détail de leur conversation n’a été donné.

« Pas de place pour la violence politique dans notre démocratie », a également réagi l’ex-président démocrate Barack Obama. L’ancien président républicain George W. Bush s’est dit « soulagé que le président Trump soit sain et sauf après l’attaque lâche contre sa vie ».

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’est déclaré « horrifié ». Elon Musk a réagi en apportant son soutien à Donald Trump et en lui souhaitant un « prompt rétablissement ». « En tant que personne dont la famille a été victime de violence politique, je sais mieux que personne que la violence politique n’a aucune place dans notre société », a déclaré sur X l’ancienne cheffe démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Sur X (anciennement Twitter), le fils de Donald Trump, Donald Trump Junior, a posté une photo de son père, indiquant qu’il « n’arrêtera jamais de se battre pour sauver l’Amérique ». Et à l’international

Moscou a réagi ce dimanche matin, encourageant les États-Unis à faire « l’inventaire » de leurs « politiques d’incitation à la haine contre les opposants politiques, les pays et les peuples »; se servant de la tentative d’assassinat pour dénoncer le soutien américain à Kiev. S’adressant à « ceux qui votent aux États-Unis pour la fourniture d’armes à Zelensky », la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova a dénoncé le soutien américain à l’Ukraine, qu’elle accuse de fomenter « des attentats contre le président russe ». « Peut-être vaut-il mieux utiliser cet argent pour financer la police américaine et d’autres services censés assurer la loi et l’ordre aux États-Unis ? », demande-t-elle.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a condamné dimanche 14 juillet toute forme de violence qui « défie la démocratie ». Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est dit « consterné » dans un message sur X dans la nuit de samedi à dimanche, avant d’adresser ses « meilleurs vœux » à l’ex-président et sa famille. « Je souhaite à l’ancien président Trump un prompt rétablissement », a-t-il également ajouté sur le réseau social X.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré dimanche que son épouse Sara et lui « ont été choqués par l’attaque apparente contre le président Trump ». « Tout simplement dégoûté par les tirs dirigés vers l’ex-président Trump. On ne le dira jamais assez : la violence politique n’est jamais acceptable. Mes pensées vont à M. Trump, les personnes présentes et tous les Américains », a-t-il réagi sur le réseau social X.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a adressé dimanche ses « pensées et prières » à Donald Trump. Pour sa part, le président argentin Javier Milei a préféré blâmer la « gauche internationale » et son « idéologie néfaste » prête à « déstabiliser les démocraties » pour « se hisser au pouvoir » dans un message de « soutien » et de « solidarité » à Donald Trump.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « condamne sans équivoque cet acte de violence politique » et adresse ses « meilleurs vœux de prompt rétablissement » à l’ex-président américain.

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