Vladimir Poutine est arrivé, avec un long retard, dans la nuit de mardi à mercredi en Corée du Nord où il a été accueilli en petit comité par Kim Jong-un. Après une cérémonie sur la grande place de Pyongyang, les deux présidents ont signé mercredi un accord de partenariat stratégique à Pyongyang, ont rapporté les agences de presse russes. Le chef de l’État russe salue un accord « révolutionnaire » qui prévoit l’assistance mutuelle en cas « d’agression »
Pyongyang avait déroulé le tapis rouge pour l’accueil du président russie, qui est arrivé avec plusieurs heures de retard. Vladimir Poutine sait se faire désirer.
Après une grande cérémonie sur la place principale de la capitale, le chef de l’État russe et le numéro un nord-coréen ont ensuite « entamé des négociations dans le cadre de leurs délégations », à la résidence officielle Kumsusan, a précisé l’agence RIA Novosti. Ces pourparlers, qui ont duré environ deux heures selon les agences de presse russes, et se sont conclus par un accord de partenariat stratégique.
Un accord de « défense mutuelle »
La Corée du Nord et la Russie ont signé notamment un accord de défense mutuelle en cas d’ « agression », a annoncé le président russe Vladimir Poutine. « Le traité pour un partenariat global signé aujourd’hui prévoit, entre autres, une assistance mutuelle en cas d’agression contre une partie du traité », a déclaré M. Poutine à la presse après avoir signé le document.
Le nouveau traité entre les 2 pays prévoit une assistance mutuelle en cas d’agression contre l’un de ses participants. J’attire l’attention sur les déclarations des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN concernant la fourniture de systèmes d’armes de haute précision à longue portée, d’avions F – 16 et d’autres armes de haute technologie, de matériel pour frapper le territoire de la Fédération de Russie… La Russie et la Corée mènent une politique étrangère indépendante et n’acceptent pas le langage du chantage et des diktats… Malgré les pressions extérieures, nos pays se développent avec succès sur une base souveraine et indépendante, se prêtent et continueront de se soutenir mutuellement en tant que vrais amis et bons voisins.
Le Kremlin avait indiqué lundi que cet accord de « partenariat stratégique global » refléterait « l’évolution profonde de la situation géopolitique dans le monde », alors que la Russie et la Corée du Nord considèrent tous les deux les États-Unis comme un ennemi existentiel.
Les relations entre la Russie et la Corée du Nord entrent dans une « nouvelle ère de prospérité », a quant à lui assuré Kim Jong-un, en ouverture de ce sommet avec Vladimir Poutine à Pyongyang, en promettant le renforcement de « l’amitié fougueuse » entre les deux pays. « Les relations entre nos pays entrent dans une nouvelle ère de nouvelle et grande prospérité qu’il est impossible de comparer même à celle de la période des relations soviéto-coréennes du siècle dernier », a déclaré le dirigeant nord-coréen, selon ses propos traduits en russe et cités par les agences de presse russes.
La guerre en Ukraine au centre de la rencontre
Assurant « soutenir entièrement » l’opération militaire lancée par la Russie en Ukraine en février 2022, Kim Jong-un a salué la « mission importante et le rôle d’une Russie forte dans le maintien de la stabilité et de l’équilibre dans le monde ».
« Nous apprécions beaucoup votre soutien systématique et permanent de la politique russe, y compris sur le dossier ukrainien », a déclaré Vladirmir Poutine, cité par les agences. M. Poutine, qui a accueilli M. Kim à deux reprises dans l’Extrême-Orient russe, en avril 2019 et en septembre 2023, a invité le numéro un nord-coréen à venir à Moscou.
Les Occidentaux accusent Kim Jong-un de fournir des armes à son allié historique, la Russie, pour qu’elles soient utilisées en Ukraine, en violation des sanctions imposées aux deux pays, allégations que Moscou et Pyongyang ont officiellement démenties. En mars dernier, Séoul accusait Pyongyang d’avoir fourni quelque 7 000 conteneurs de munitions à la Russie.
Moscou et Pyongyang sont alliés depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), et se sont rapprochés depuis l’opération militaire russe lancée en Ukraine en 2022.
Au sud, Séoul a organisé une rencontre avec le ministère des Affaires étrangères chinois. Face au rapprochement entre Moscou et Pyongyang, la Corée du Sud cherche à faire de Pékin une puissance de médiation dans la région.