RDC : Le président Félix Tshisekedi reçoit le cardinal Ambongo

Afrique

Le président congolais a reçu ce 16 mai 2024 la cardinal Ambongo à la cité de l’Union africaine, à Kinshasa. Les deux hommes ne s’étaient pas vus depuis la réélection de Félix Tshisekedi en décembre 2023. Ces derniers mois, le cardinal avait eu des propos très durs envers le pouvoir. Cette rencontre était donc l’occasion de clarifier les positions.

La rencontre entre les deux personnalités a eu lieu à la Cité de l’Union africaine, siège de la présidence. Selon la présidence congolaise, c’est le cardinal qui a sollicité cet entretien avec le chef de l’État qui lui a donc été accordé. Il a été reçu dès 9h30 ce jeudi matin, en présence du chargé d’affaires de la nonciature, qui assure actuellement la représentation du Vatican en RDC , puisque le nouveau nonce apostolique n’a pas encore officiellement pris ses fonctions.

L’entretien a duré plus de deux heures, signe de l’importance de cette rencontre, confie une source proche de la présidence, signe aussi qu’il y avait de nombreux sujets à aborder.

« Nous sommes condamnés à travailler ensemble main dans la main »

Le cardinal Ambongo a eu des propos très durs ces dernières semaines envers le pouvoir. Lors de la messe pascale notamment, il avait dénoncé la mauvaise gouvernance du régime de Félix Tshisekedi. Des prises de paroles qui lui valent d’être dans le collimateur de la justice congolaise. Pour le procureur, qui avait annoncé en avril dernier l’ouverture d’une enquête, les sorties du cardinal « violentent délibérément les consciences ».

À la sortie de son entretien ce matin, l’archevêque de Kinshasa a parlé d’un moment de clarification. « Pour moi, normalement, il n’y a plus de problème. C’était nécessaire qu’on se rencontre pour faire la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises », a-t-il déclaré.

Le souci de l’État congolais est aussi le souci de l’Église

Pour l’archevêque de Kinshasa, «il y a eu plus de malentendu que de vrai problème». Le souci du chef de l’État est le bien du peuple congolais. Notre souci, en tant qu’Église, est aussi le bien de ce même peuple, a-t-il souligné, en indiquant combien le président congolais s’implique «corps et âme» pour que la RD Congo «retrouve sa sérénité et sa respectabilité sur la scène internationale». «Nous sommes condamnés à travailler ensemble, main dans la main, pour le bien-être de ce peuple et pour le bien de notre pays qui est aujourd’hui en péril à cause de la voracité des pays voisins que nous connaissons», a déclaré le cardinal Ambongo.

Annonce des poursuites judiciaires et soutiens reçus

Dans une correspondance datée du 27 avril 2024, partagée sur les réseaux sociaux, Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de cassation de la République démocratique du Congo, intimait au procureur général près la Cour d’appel de Matete, à Kinshasa, l’ordre d’ouvrir un dossier judiciaire à l’encontre du cardinal Fridolin Ambongo Besungu «pour des propos séditieux». L’archevêque de Kinshasa avait reçu beaucoup de messages de soutien, notamment de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), des clergés de Kinshasa et de Lubumbashi, de la Conférence épiscopale réunie de l’Afrique de l’Ouest (Cerao), des épiscopats du Togo, de la Centrafrique, de la Conférence des supérieur(e)s majeur(e)s (Cosuma) de la République démocratique du Congo (RDC), de la Fondation internationale Religions et Sociétés.