Une manifestation des soutiens du régime militaire a eu lieu devant les locaux de l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou. Muni de drapeau du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de la Russie, les manifestants ont demandé une clarification qui a été adressé à l’ambassadeur des États-Unis à Ouagadougou après la déclaration américaine concernant le rapport d’HRW accusant l’armée d’exactions. À l’origine, il s’agissait de demander l’expulsion du chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou.
Un important dispositif sécuritaire était déjà déployé autour de l’ambassade américaine quelques heures avant l’arrivée des manifestants. Selon le représentant de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, regroupant les associations qui soutiennent le régime militaire en place, les États-Unis doivent clarifier leur position.
En effet, dans une déclaration commune avec le Royaume-Uni, ils s’étaient dits préoccupés par les informations de l’ONG Human Right Watch faisant état de massacres de civils par l’armée burkinabè et avaient demandé l’ouverture d’une enquête approfondie.
Soumaïlla Nana, le porte-parole des manifestants, souligne que c’est avec « consternation et étonnement » que le peuple burkinabè a vu cette déclaration accusant l’armée républicaine sur la base d’une simple déclaration de l’ONG.
Cette manifestation se tient au moment où les États-Unis viennent d’annoncer le déblocage d’environ 55 millions de dollars en aide au Burkina Faso pour faire face à la grave crise humanitaire que vit le pays. Selon Samantha Power, la chef de l’aide humanitaire américaine, près de 3 millions de personnes devraient être confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire, nécessitant une aide humanitaire immédiates dans les mois à venir.