Au Bénin, les conducteurs de taxi-auto ont décidé d’observer une journée de grève ce lundi 29 avril 2024. Pour cause, demander à l’État un certain nombre de choses dans le cadre de la deuxième étape de la répression des infractions routières qui démarre au début du mois de mai.
Ce lundi 28 avril 2024, rares sont les véhicules taxis qu’on retrouve sur les voies au Bénin. Comme on peut le constater, plusieurs passagers sont alignés au bord des voies inter-Etat attendant en vain un taxi, soit pour se rendre au service, soit pour répondre à d’autres obligations. Ceux qui avaient la chance de trouver un taxi étaient obligés de payer le double du tarif normal.
L’association nationale des conducteurs de taxi-auto a déclenché une grève ce lundi. Les chauffeurs interrogés ont confié que c’est depuis le jeudi 25 avril que les responsables des gares routières ont lu le communiqué à tous les conducteurs de taxi-auto sur toute l’étendue du territoire national. « Ils nous ont dit qu’aucun conducteur de taxi-auto au Bénin ne doit pas sortir son véhicule ce lundi à partir de 8 heures. Et ceci pendant toute la journée », a lancé un chauffeur qui a requis l’anonymat.
Les rares chauffeurs qui ont boycotté ce mouvement seraient sous menaces. « Nous qui sommes sortis avec nos véhicules ce matin, c’est parce-que nous sommes têtus. Nous ne savons pas encore la sanction que nos responsables de parcs nous réservent »
Ce que réclament les chauffeurs…
Au Bénin, la deuxième phase de la répression des infractions liés au code de la route est annoncée pour début mai. Au nombre des infractions à réprimer au cours de cette phase, il y a le non port de ceinture de sécurité par tous les passagers à bord des véhicules et les surcharges. Mais selon les conducteurs, ces dispositions n’arrangeraient pas les chauffeurs de taxi. Selon eux, « avant que cette décision ne soit applicable, il faut qu’une autre mesure exige la hausse des tarifs déjà connus par les passagers quittant un point A pour une destination B », confie un chauffeur.
Pour caricaturer la situation, il fait un calcul rapide : « D’Azovè dans le Couffo pour Cotonou dans le Littoral, les passagers payaient 3.000F. Si on doit respecter la loi, un véhicule de cinq places doit prendre 4 personnes en plus du chauffeur. 3000F X 4 = 12.000F. Quand on fait l’aller-retour, ça donne 24.000F. L’essence est actuellement à 700F. Si on en prend au moins 30 litres, ça fait 21.000F. On doit payer le péage, manger et réserver un peu d’argent pour la réparation du moyen de déplacement », explique ce chauffeur rencontré à Lokossa. Il ajoute « Nous voulons que l’État nous aide à fixer les tarifs tout en tenant compte des dépenses que nous faisons », car selon eux, les populations accordent plus d’importance aux décisions venant des autorités compétentes.
Ce mouvement de grève lancé par les conducteurs de taxi-auto ce lundi matin a entraîné le retard de plusieurs personnes à leur lieu de travail ce jour.
F.K.
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