Olaf Scholz était en Chine il y a quelques jours. Un déplacement qui a suscité de nombreux critiques en Allemagne en raison d’un positionnement du chancelier jugé trop conciliant avec Pékin. L’arrestation, ce lundi 22 avril, de trois Allemands soupçonnés d’avoir espionné pour le compte de la Chine vient rappeler que ce pays n’est pas tout à fait un partenaire économique comme les autres
Les trois suspects avaient monté une société dont le but était de développer des coopérations scientifiques avec des universités allemandes. Objectif : se procurer des informations, notamment militaires, qui pouvaient être utiles à la Chine. Un accord avait déjà été conclu prévoyant la réalisation d’une étude sur des pièces importantes pour des bateaux de grande taille, notamment des navires de combat.
D’autres projets de recherche étaient en négociation lors de l’arrestation du trio. Les trois personnes sont également soupçonnées d’avoir acheté un équipement laser spécial avant de l’exporter en Chine sans autorisation. Une procédure pourtant nécessaire dans ce cas, ce matériel pouvant être utilisé à des fins militaires.
La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser s’est félicitée pour ces arrestations ce matin. Elles interviennent quelques jours après celles deux Germano-Russes accusés, eux, d’avoir voulu commettre des actes de sabotage contre l’aide à l’Ukraine pour le compte de Moscou.
L’arrestation des espions au service de Pékin va sans doute relancer les débats sur la nécessité d’un positionnement plus ferme de l’Allemagne alors que le marché chinois demeure essentiel pour de nombreuses entreprises germaniques. La Chine étant le premier partenaire commercial de l’Allemagne. Il y a un an et demi, les services secrets allemands avaient critiqué une certaine naïveté dans leur pays vis-à-vis de la Chine. La ministre de l’Éducation avait l’an dernier évoqué les risques d’un espionnage scientifique auquel des étudiants chinois pourraient se livrer en Allemagne.