Les clarifications du chef de l’Etat Patrice Talon ce mardi à la rencontre avec les responsables des centrales syndicales ouvre la voie de sortie de crise à une fronde sociale qui n’a que trop duré. Talon est à féliciter.
A l’entame de cette rencontre, le Chef de l’État a situé le contexte de la séance. Il ne s’agissait pas d’une séance de négociation qui aboutirait à la prise de décisions ou d’engagements relativement à la situation sociale. Le chef de l’Etat a précisé que les négociations entamées avec les ministres devront se poursuivre. Les huit points autour desquels s’articulent les revendications des travailleurs continueront donc d’être traités au cours des négociations avec les ministres. Il était donc important que les responsables syndicaux rencontrent le père de la nation en marge de ces négociations pour échanger sur la situation globale de notre pays. Un pays où le pouvoir d’achat est faible selon les syndicats, ce pour quoi ils sont en grève.
Les deux parties ont débattu de plusieurs questions ; des questions de réformes du gouvernement et de sa vision globale de la gestion des affaires de la cité. La question de la radiation du capitaine Trèkpo, l’affaire Metognon ont été débattus. Le chef de l’Etat se dit surpris que des syndicalistes prennent comme point de revendications ces deux sujets. Implorant la clémence du Président de la république, Anselme Amoussou indique que la procédure de radiation a été biaisée. Il est soutenu par Moudachirou, selon qui ces dossiers ne font pas parti des points de revendications mais d’un mémorandum sur les libertés individuelles.
La question des salaires était aussi au rendez-vous. Le Chef de l’Etat a clarifié cette question. Aucun des membres du gouvernement ne gagne 16 millions de fcfa, comme le font croire les réseaux sociaux. Le Chef de l’Etat a mis fin à l’intoxication. Les chiffres avancés sur les réseaux sociaux passent à côté de la réalité. Le Ministre des finances, Romuald Wadagni, est venu en appoint. Chiffres à l’appui, il a démontré comment le régime précédent avait endetté le Bénin.
Talon a expliqué aux partenaires sociaux la situation économique du pays. Le statut particulier des enseignants tant souhaité serait une lourde charge pour l’Etat, a-t-il expliqué. Le Ministre des finances a dévoilé les chiffres. Ils sont évalués à plus de 60 milliards par an. C’est une charge trop lourde. L’Etat ne peut s’engager dans cette aventure. Si le gouvernement satisfait cette revendication, on n’aura plus d’eau, mieux d’infrastructures socio communautaires à laisser pour la génération future, selon le chef de l’Etat. Il invite les travailleurs à la solidarité.
Il a précisé à ses hôtes que les négociations entamées avec les ministres devront se poursuivre, toutefois il était important pour lui de rencontrer les responsables syndicaux en marge de ces négociations pour échanger sur la situation globale de notre pays. Il a alors tenu à apporter toutes réponses précises aux préoccupations des responsables des centrales syndicales.
La rencontre s’est tenue dans une ambiance conviviale. Les différentes interventions du syndicaliste Anselme Amoussou de la CSA ont été fortement appréciées. La commission interministérielle chargée de réévaluer les arrêtés liés à la mise en application des statuts des enseignants va poursuivre son travail. Le chef de l’Etat semble avoir trouvé le juste milieu. Sans langue de bois, il a fait certaines clarifications qui certainement ont permis aux responsables syndicats de savoir ce qu’il y a dans la marmite et savoir quoi demander. Cette rencontre ouvre la voie de sortie de crise, même si pour le moment les responsables syndicaux n’ont pas levé les motions de grève. Cette rencontre aura permis d’éclairer la lanterne des travailleurs.