(« Les Sénégalais sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère », dit-il)
Vingt-quatre heures après son investiture, Bassirou Diomaye Faye, 5e et plus jeune président du Sénégal, a prononcé son premier discours à la nation, à l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance célébré ce jeudi. L’occasion de donner les grandes lignes d’orientation de sa politique.
Pile à l’heure, Bassirou Diomaye Faye a pris la parole derrière son pupitre lors du traditionnel discours à la nation prononcé la veille de la fête de l’indépendance. Il a annoncé des concertations en vue de prendre des mesures fortes concernant la vie chère. Mais avant, il a rappelé que la jeunesse est au centre de ses préoccupations.
« L’éducation, l’information au métier, l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes restent des défis majeurs à relever. J’en ferai une priorité élevée des politiques publiques, en concertation avec le secteur privé. Nous devons à cet effet revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu’ils répondent mieux aux besoins d’emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes. Pour encourager la création d’emplois, je compte m’appuyer sur un secteur privé fort parce que soutenu par L’État. Bien entendu, le secteur privé international aura son plein rôle à tenir. Les Sénégalais sont braves, mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du cout de la vie nous préoccupe particulièrement. Elle retient toute mon intention. Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations, que j’entreprendrai avec les acteurs concernés. »
Le nouveau président a également évoqué la volonté de réformer en profondeur le système électoral, à l’issue de concertations avec la classe politique et la société civile : rationaliser les partis politiques et leur financement, par exemple, mais aussi corréler l’obtention de sa carte d’identité à l’inscription au fichier électoral. La réforme de la justice, autre chantier prioritaire. Pour « réconcilier » cette justice avec les Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a promis des assises avec les métiers du secteur.
Mais surtout, l’ancien inspecteur des impôts devenu président de la République a insisté sur sa volonté d’instaurer une gouvernance vertueuse, notamment en vue de la prochaine exploitation des ressources pétrolières et gazières.
« Dans la quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, j’engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière, par la lutte sans répit contre la corruption, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alerte, la lutte contre le développement des données publiques et le blanchiment d’argent, l’amnistie de traitement et leur intéressement sous condition d’autodénonciation, la publication des rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de la fraude. De même, l’exploitation de nos ressources naturelles qui, selon la Constitution, appartient au peuple, retiendra particulièrement l’attention de mon gouvernement. »
Bassirou Diomaye Faye a réitéré l’ouverture du Sénégal aux pays amis et aux partenaires tout en rappelant qu’il reste engagé pour une gouvernance mondiale « plus juste et inclusive dans le respect de l’égale dignité des valeurs, des cultures et des civilisations ».
Les Sénégalais sont toujours dans l’attente du nouveau gouvernement qui pourrait être nommé très prochainement.