Au Bénin, l’avocat de l’opposant Joël Aïvo ne se dit pas surpris par le rejet d’une proposition de loi spéciale d’amnistie en faveur de personnalités de l’opposition en exil ou en prison. Proposition rejetée le 3 janvier par une commission de l’Assemblée nationale. « On sait que celui qui a les clés de cette négociation politique s’appelle Patrice Talon », affirme maître Fatiou Ousman, au sujet du président du pays.
Au Bénin, la commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté le 3 janvier 2024 la proposition de loi spéciale d’amnistie en faveur de personnalités de l’opposition en exil ou en prison comme le professeur Joël Aïvo.
Ce constitutionnaliste purge une peine de 10 ans depuis le 7 décembre 2021 pour « complot contre l’autorité de l’État » et « blanchiment de capitaux ».
Son conseil, maître Fatiou Ousman, du barreau de Dijon (France) n’est pas surpris, mais il exprime ses regrets au micro de notre correspondant à Cotonou, Jean Luc Aplogan.
« Je me réjouis déjà d’apprendre que Les Démocrates [parti d’opposition au Bénin, NDLR] ont déjà annoncé qu’ils réintroduiront inlassablement ces propositions, réagit-il, en revanche. De toute façon, on sait que celui qui a les clés de cette négociation politique s’appelle Patrice Talon et que c’est par la pression que les Béninois mettront sur lui que cela se décantera et réunira enfin les Béninois autour de la nécessité d’un pays apaisé ».
L’avocat insiste, au sujet du président du pays : « C’est à Patrice Talon et à son régime de comprendre que on ne peut pas avoir peur des Béninois. S’il a réussi à négocier une amnistie par une loi après les événements de 2019 [des violences post-électorales avaient eu lieu après les législatives, NDLR], il est normal que d’autres Béninois lui demandent d’apaiser à nouveau le pays par une nouvelle loi d’amnistie pour des événements pour lesquels les forces de l’ordre béninoises sont aussi impliquées qu’elles l’étaient en 2019. »
Avec RFI