Burkina : Le Conseil des ministres adopte un projet de loi avec des modifications des grands corps de l’État

Afrique

(Moré, Dioula, Pulaar, Gourmantché deviennent langues officielles, le français relégué au rang de simple langue de travail)

Le Burkina Faso poursuit son travail de réforme constitutionnelle : ce 6 décembre 2023, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi comportant un certain nombre de modifications des grands corps de l’État. Détails.

Dans ce projet, un important volet concerne la réforme judiciaire avec le réaménagement de la composition du Conseil supérieur de la magistrature – mais sans plus de détails pour le moment sur sa future composition – et la suppression de la Haute cour de justice devant laquelle comparaissaient jusqu’ici les dirigeants politiques et qui désormais seront auditionnés devant les juridictions de droits communs. 

Par ailleurs, l’existence de l’Agence nationale de renseignement (ANR) sera sanctuarisée en voyant son statut inscrit dans la Constitution. En revanche, le poste de Médiateur du Faso et le Conseil économique et social sont supprimés au profit de la création d’un Conseil national des communautés où les leaders religieux et coutumiers prendront une plus grande place.

Le français, langue de travail

Enfin, les langues nationales (Moré, Dioula, Pulaar, Gourmantché) sont confirmées comme langues officielles dans le pays au détriment du français qui se voit relégué au rang de simple langue de travail.

Autant de réformes qui doivent être votées par l’Assemblée législative de transition. Un Parlement qui avait déjà validé ces dernières semaines d’autres réformes comme, par exemple, le 21 novembre dernier, une loi organique permettant au président du Burkina Faso de nommer directement le président du Conseil supérieur de la communication.