La consommation et l’importation du poisson tilapia ‘’par les voies terrestre, maritime, aérienne et fluviale’’ sont temporairement interdites au Bénin, selon une décision conjointement signée par les ministères de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et de l’Industrie et du Commerce.
La décision souligne que les deux interdictions, en dehors du tilapia, portent également sur ce poisson ‘’vivant sous forme d’œufs, de larves, de juvéniles, de géniteurs ou de poisson tilapia mort sous forme congelée ou dérivée’’.
Présentée comme une « mesure conservatoire’’ ayant pour ‘’but (…) la préservation des populations naturelles et d’élevage de poisson tilapia au Bénin contre toute contamination», la décision est la conséquence de l’alerte sanitaire déclarée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao) avertissant que les poissons tilapia subissent une attaque virale dénommée « Tilapia Virus Lake ».
L’attaque, extermine les populations de tilapia qu’elles soient en milieu naturel (lac, lagune…) ou en élevage avec une mortalité pouvant aller jusqu’à 90%, souligne la FAO, ajoutant que pareille situation a un impact sur la sécurité alimentaire, la nutrition et l’économie des pays concernés.
Ainsi, face à cette menace qui plane sur le Bénin, qui est un pays éleveur et consommateur de poisson tilapia en raison de la connectivité des cours d’eaux qu’il partage avec d’autres pays et l’appréhension renforcée par l’importance des importations de ce type de poisson et de ses dérivés, le gouvernement béninois appelle la population à la vigilance et les acteurs de la chaîne d’importation de poisson à une veille permanente.
Le ministère béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, garant de la pêche et de l’aquaculture au Bénin, se dit « conscient des conséquences socio-économiques, sanitaires et environnementales que pourraient engendrer ce mal et rassure les citoyens béninois que des mesures urgentes de diagnostic et un plan d’épidémio-surveillance de ce virus sont retenus ».
Aussi relève la décision, « toute cargaison de l’ensemble de ces produits précités acheminés par différentes voies doit être saisie et détruite conformément à la réglementation en vigueur ».
Selon l’alerte sanitaire déclarée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’épidémie est déjà déclarée dans cinq pays, notamment l’Egypte, l’Israël, l’Equateur, la Colombie et la Thaïlande.