Après un report, la cour de justice de la Cédéao examinait mardi 21 novembre 2023 à Abuja une plainte de l’État du Niger contre les chefs d’État de la Cédéao qui lui ont imposé des sanctions suite au coup d’État du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Face aux avocats représentant l’État du Niger, actuellement dirigé par le CNSP, ceux de la Cédéao.
Pour l’État du Niger, un avocat plaide la « gravité de la situation » suite aux sanctions économiques imposées après le coup d’État. Marchandises, produits alimentaires de base ne sont pas acheminés… les prix ont augmenté de 15% en moyenne, selon la Banque mondiale. Les activités des banques sont bloquées, poursuit-il, la fourniture d’électricité coupée par le Nigeria avec pour conséquence un lourd préjudice pour la Nigelec évalué à plus de 6 milliards de francs CFA (environ 9,1 millions d’euros). Les sanctions, conclut-il, n’ont pas été graduelles ni ciblées, mais totales et immédiates, avec des conséquences dramatiques pour la population.
La réponse de l’avocat de la Cédéao est que ces sanctions, que le Niger conteste, sont bien conformes aux textes de l’organisation régionale. Pour lui, l’action intentée par l’État du Niger est irrecevable puisque les autorités actuelles, celles qui ont saisi la cour de justice de la Cédéao, sont issues d’un coup d’État. Il rappelle enfin qu’une autre action est en cours, devant cette même cour de justice, pour demander la libération de Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel au Niger.
L’affaire est mise en délibéré au 7 décembre.