4è congrès ordinaire du SYNARES : La reconquête des acquis démocratiques et sociaux au centre des débats

Société

(Le rapport d’activités de l’ancien bureau exécutif présenté )

Le Syndicat Autonome de la Recherche et de l’enseignement supérieur (SYNARES) a tenu son quatrième congrès ordinaire ce vendredi 27 octobre 2023 dans l’amphithéâtre Etisalat de l’université d’Abomey-Calavi. Au menu, le compte rendu des activités du bureau en fin de mandat, élection et installation du nouveau bureau exécutif du SYNARES. Le secrétaire général de la Confédération syndicale des Travailleurs du Bénin, Kassa Mempo a lancé les travaux de ce 4è congrès devant un public composé de professeurs d’université et des chercheurs membres de différents mouvements syndicaux tels que PATS, SNES, SYNHUB, SNECC, FéSEN/CSTB.

« Pour un renouveau du mouvement syndical universitaire et la reconquête des acquis démocratiques et sociaux mis à mal par le pouvoir de la rupture », c’est autour de ce thème évocateur que les échanges du 4è congrès du Syndicat Autonome de la Recherche et de l’enseignement supérieur (SYNARES) ont tourné. Ce thème a été choisi « parce qu’il n’y a plus d’engagement syndical de la part de nos camarades enseignants »,  a expliqué le secrétaire général sortant du Synares, monsieur Gabin Tchaou, dans son mot de bienvenue. Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général de la Confédération syndicale des Travailleurs du Bénin, Kassa Mempo a affirmé que « l’état de l’université de notre pays est en adéquation avec la situation que vit notre pays. Le système mis en place par le gouvernement dans nos universités est en panne ». Il fait savoir que normalement, «  l’université devrait être le lieu par excellence de la science et de la culture. Elle doit aider à modeler, éclairer et orienter la vie du pays. L’université est la vitrine de tout pays. C’est grâce à elle que le pays marche ou ne marche pas ». Pour lui, le système du CAMES instauré dans les universités du Bénin est  « un système fabriqué par le colonisateur français pour les pays sous sa domination pour continuer par contrôler et imposer sa façon de voir. La situation s’est aggravée avec l’avènement du système de la rupture. Il est venu arrêter l’élection des recteurs pour nous imposer des amis politiques, religieux et ceux des familles pour tuer la science à l’université », a-t-il déclaré. Il n’a pas manqué d’inviter les professeurs d’université à plus d’engagement. « Il faut qu’ils se lèvent dans une unité d’actions, qu’elle que soit leur provenance syndicale, pour se battre d’abord pour orienter l’école, l’université vers la satisfaction des besoins des populations », a lancé le Sg de la Cstb.

 

Après une pause de petit déjeuner, la seconde partie du congrès a démarré par le point des trois ans du bureau en fin de mandat. Prenant la parole, le secrétaire général, Gabin Tchaou, a fait les rapports moral, financiers et matériel de son bureau : « Les trois ans que nous avons passé à la tête du SYNARES nous ont permis de prendre la mesure de la situation de la défense des intérêts matériels des travailleurs qui sont nos camarades enseigneurs, de prendre un certain nombre de position surtout, si nous sommes à l’université, c’est pour l’enseignement et pour la recherche pour nous et pour nos apprenants.  Par rapport au nouveau guide du Cames, le Synares a pris également une position pour rejeter ce guide qui corsait les conditions pour accéder aux grades, nous n’avions pas été suivis mais nous sommes contents pour avoir apporté notre part de vérité à la faîtière que constitue le Cames que les gens incriminent à tort. Nous avons également assisté certains de nos amis dans différentes situations surtout certains camarades qui ont été injustement incarcérés pour leur prouver notre solidarité. Le SYNARES s’est évertué également à demander à nos gouvernants qu’au moment où les étudiants sont en train de croître en nombre sur les différents campus, il faille recruter d’enseignants en nombre suffisant », a-t-il dressé. « Ce qui n’a pas été le cas », a déploré le Sg Gabin Tchaou avant de faire un rappel au gouvernement de la rupture. « Au lancement du PAG en décembre 2016, le gouvernement même après un diagnostic, je suppose, voulait recruter 1635 enseignants pour les universités. Jusqu’à la fin de 2021, on n’a pas pu recruter 200 alors que l’effectif des étudiants ne fait que s’accroître ; idem pour les infrastructures. Nous qui défendions le recrutement d’enseignants en 2018, avions subi des défalcations sauvages alors que c’était une promesse du gouvernement inscrit dans son PAG. Après, nous avons reçu une partie mais nous attendons toujours », martèle-t-il.

Après la présentation du rapport d’activités du bureau exécutif sortant du SYNARES, place a été donnée à un présidium qui a procédé à l’élection du nouveau bureau qui conduira, tel un berger, la vie du syndicat pendant les trois prochaines années. A l’issu des élections, le Dr Gabin Tchaou a été reconduit en tant que secrétaire général du SYNARES.

F KOUWAFIN

 

COMMUNIQUE FINAL

Le SYNARES, Syndicat Autonome de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur a réuni son 4ème Congrès ordinaire le vendredi 27 octobre 2023 dans l’amphithéâtre ETISALAT sur le Campus d’Abomey-Calavi, sous le thème : « POUR UN RENOUVEAU DU MOUVEMENT SYNDICAL UNIVERSITAIRE ET LA RECONQUETE DES ACQUIS DEMOCRATIQUES ET SOCIAUX MIS A MAL PAR LE POUVOIR DE LA RUPTURE, CONSOLIDONS ET ELARGISSONS LES BASES DU SYNARES».

Ce 4ème Congrès couronne la fin du mandat de trois ans  du Bureau exécutif élu lors du troisième congrès de septembre 2020.

Les délégations sont venues des quatre (4) universités publiques du Bénin, témoignant ainsi de l’esprit de couverture nationale auquel appelle le thème, de la volonté des Camarades enseignants de se battre pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux d’une part, pour avoir de meilleures conditions de travail pour former les apprenants qui sont l’avenir de ce pays, d’autre part.

De nombreux invités de marque: le SG/CSTB en personne, KASSA MAMPO Nagnini, le représentant FéSEN/ CSTB, le représentant du SNES, camarade TCHOCA François, des responsables des syndicats du personnel administratif technique et de services, etc étaient présents. Tous sont venus avec des messages de félicitation et d’approbation de la pertinence du thème qu’ils ont eu à illustrer avec des exemples poignants face à la liquidation des acquis des travailleurs dans tous les domaines.

Les rapports moral, d’activité et financier présentés ont été au centre des débats fructueux, et constructifs des congressistes.

La situation dans les UNB, où la Science et la recherche végètent dans un coma profond depuis 2016, où l’on a cessé de recruter des enseignants, de faire des constructions de salles de cours, d’amphithéâtres, d’acquisition d’équipements pédagogiques et didactiques, où les libertés académiques et démocratiques sont liquidées. Les élections des Doyens et Directeurs, des Recteurs sont abrogées, pour laisser place aux nominations se révèlent très préoccupantes dans un démocratique. Dans de telles conditions, l’appel du Congrès au sursaut patriotique pour des combats décisifs apparait comme l’ultime solution.

Une nouvelle période s’ouvre désormais, faite d’unité d’action de lutte sur tous les campus des universités publiques, tant avec les autres  composantes de la communauté universitaire qu’avec les autres ordres d’enseignement et les travailleur.

Le Rapport moral, le Rapport d’activité et le Rapport financier  ont été adoptés à l’unanimité des congressistes.

Une plate-forme revendicative actualisée  a été élaborée pour servir de support des combats à venir.

Des motions ont été prises par rapport :

  • aux élections professionnelles sectorielles dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique où, contre les textes, le MESRS veut imposer le mode de vote électronique. Les congressistes appellent à dénoncer la fraude par vote électronique qui se profile à l’horizon ;
  • à la participation du SYNARES à ces élections sous sa propre bannière sans alliance. Tous ceux qui voudront aller à ces élections sous sa direction seront les bienvenus.

Les Statuts et le Règlement intérieur révisés en septembre 2020 n’ont subi aucune modification.

A l’issue des travaux, un nouveau Bureau a été élu et installé dans ses fonctions.

Le Camarade TCHAOU Ahognisso Gabin en est le Secrétaire Général.

Commencé à 9 heures 15, le 4ème Congrès du SYNARES prit fin à 14 heures avec  l’engagement de tous à relever le défi de la mobilisation générale pour la récupération et la consolidation des acquis.

Abomey-Calavi, le 27 octobre  2023.

Le Secrétaire général

TCHAOU Gabin

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