Le Conseil de sécurité est toujours divisé sur la question de la guerre entre Israël et le Hamas. Après les États-Unis qui ont opposé leur veto à une résolution sur le positionnement du Conseil la semaine dernière, ce sont la Russie et la Chine qui ont opposé le leur mercredi 25 octobre, paralysant à nouveau l’instance exécutive de l’ONU. Devant ces blocages, les pays arabes ont saisi l’Assemblée générale et ses 193 membres pour que la communauté internationale puisse tout de même s’exprimer.
Après que Moscou a proposé une alternative qui n’a pas recueilli suffisamment de voix pour être considérée et que les dix membres élus ont expliqué travailler à une nouvelle mouture, dix-neuf jours après les attaques du Hamas contre les civils israéliens, les pays arabes ont saisi l’Assemblée générale et tous ses membres.
C’est le même scénario qui s’est déroulé lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU était paralysé lors de l’invasion russe en Ukraine il y a un an et demi, à ceci près que les belligérants ne sont pas membres de l’instance cette fois, rappelle notre correspondante à New York, Carrie Nooten.
Après plusieurs semaines où le Conseil ne parvient pas à se positionner sur un évènement menaçant la paix et la sécurité internationale, à cause du jeu des veto des membres permanents, deux pays peuvent demander à l’Assemblée des 193 membres de se saisir de la question.
Un vote qui donnera le pouls de la communauté internationale
Cette session spéciale s’ouvre donc ce jeudi 26 octobre au matin et une résolution pourrait être mise au vote dès vendredi. Il y a cependant un problème : le texte proposé par les pays arabes ne mentionne ni ne condamne les attaques du Hamas.
« Nous avons décidé de rester concentrés sur l’aspect humanitaire de ce projet de résolution, déclare l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour. La position des pays arabes a été exprimée lors de notre réunion ministérielle au Caire, au cours de laquelle nous nous opposons au fait de nuire ou de tuer des civils innocents, tous les civils de tous bords. »À défaut d’être contraignant, le résultat du vote donnera le pouls de la communauté internationale sur cette crise.
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Joe Biden réaffirme le positionnement des États-Unis sur le conflit entre Israël et le Hamas
La situation au Proche-Orient et le conflit entre Israël et le Hamas continue d’inquiéter à travers le monde. En recevant le Premier ministre australien pour une visite d’État à Washington, le président américain Joe Biden a fait le point sur ce conflit et sur le positionnement des États-Unis, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Israël a le droit et même le devoir de se défendre. Dans sa première déclaration à ce sujet depuis son retour du Proche-Orient, Joe Biden ne change pas de position : il soutient toujours Israël, il demande cependant à l’État hébreu de minimiser les pertes civiles. Mais il le dit, il n’a pas confiance dans les chiffres fournis par le Hamas sur le bilan des frappes de l’armée israélienne.
« Je suis sûr que des innocents ont été tués et c’est le prix d’une guerre. Les Israéliens devraient être très prudents pour s’assurer qu’ils se concentrent sur la lutte contre les gens qui propagent cette guerre contre eux. Et quand ce n’est pas le cas, ce n’est dans l’intérêt de personne. Mais je n’ai pas confiance dans les chiffres avancés par les Palestiniens. »
Ailleurs dans la région, en Irak et en Syrie, des soldats américains ont été blessés dans des attaques de drones menées par des groupes affiliés à l’Iran. Les États-Unis ont renforcé la sécurité de leurs troupes en fin de semaine dernière avec un avertissement direct du président : « Mon avertissement contre l’ayatollah, c’est que s’il continue à agir contre ces troupes, nous répliquerons et il devrait s’y préparer. »
Face au risque d’extension du conflit, l’administration Biden admet depuis quelques jours que des plans pour évacuer les Américains de la région sont prêts et actuellement réactualisés.