À Dakar, des professeurs de l’université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) ont exigé ce 12 octobre 2023 la reprise des cours, interrompus début juin après des violences faisant suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison. « Les facultés demandent – à l’unanimité – que les cours, que les enseignements reprennent », a insisté David Célestin Faye, professeur de mathématiques et secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes).
Au Sénégal, après les étudiants, c’est au tour des professeurs de demander la reprise immédiate des cours à l’université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) de Dakar. Le 6 octobre, le conseil académique a décidé une reprise des cours, « dans les meilleurs délais ». Mais pour le principal syndicat enseignant de l’université, cette disposition manque de clarté.
David Célestin Faye, professeur de mathématiques et secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), assure à notre correspondante Léa-Lisa Westerhoff : « Les facultés demandent à l’unanimité que les cours, que les enseignements reprennent. L’université appartient à tous les Sénégalais. L’université n’appartient pas à la classe politique ni aux enseignants. Il faut que l’on ouvre immédiatement, que l’on puisse travailler. »
« Comment peut-on avoir six mois de retard sur une année »
Puis il interroge : « Comment peut-on avoir six mois de retard sur une année, et ce pour des considérations que l’on ne comprend pas. Vous ne pouvez pas me dire qu’en quatre mois l’Ucad n’a pas eu le temps de réfectionner ? Qu’est-ce qui, objectivement, empêche la reprise des cours ? Il faudrait que l’on arrête avec cette histoire d’enseignement à distance. Il faut que l’on arrête de mentir à la population. L’enseignement à distance, on ne peut pas l’improviser pour 150 000 étudiants. Il faut que l’on arrête. Tout le monde sait que ça ne marche pas. Les moyens ne sont pas là. On ne peut pas continuer à fermer comme ça les universités. Le gouvernement n’a qu’à sécuriser les universités. Nous sommes preneurs, on peut sécuriser. »
David Célestin Faye conclut : « On interpelle les étudiants et les enseignants à ce que tout le monde vienne en paix pour travailler. Que les politiciens qui ont un calendrier électoral nous laissent tranquilles travailler et le Saes ne demande que cela. »