LES TROIS CAMPS DE GESTION DU PROJET DE REVISION

Politique

Le débat actuel qui envahit l’univers sociopolitique béninois est celui relatif à la révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.

Cette révision est agitée depuis 1993 avec les propositions de la presse nationale qui, au détour d’une de ses assises organisée par l’UJPB, ancêtre de l’UPMB, avait suggéré cette retouche de la Loi pour y inclure entre autres, la dépénalisation des peines ou sanctions infligées aux hommes de media. Cela n’avait pas eu l’échos qu’on lui connait aujourd’hui ; du moins, on avait pensé que ces journalistes, « peu sérieux » ou amuseurs de la galerie, ne pouvaient avoir rue sur pion avec « leur rêve ». Et pourtant, ce qu’ils relevaient était d’importance.

Puis ce fut une accalmie.
Soudain, le même débat ressurgit en 2009, lorsque quelqu’un l’avait inscrit dans son projet de société comme étant une nécessaire action pour renforcer le système juridique national. Mais avant lui, précisément en 2005-2006, certains pantins aux ordres voulurent en faire une opportunité pour maintenir ou prolonger indéfiniment le mandat du céans. Mais ils l’apprirent à leur dépens.
En 2009 disions-nous, l’idée a semblé obtenir l’adhésion de tous, du moins de la majorité des acteurs politiques les plus en vue de la période. Puis rien n’y fit. Le silence gagna l’arène.

C’est surtout avec l’avènement de Yayi II que le débat prit d’ampleur, avec cette fois-ci un projet réel introduit dans le circuit du Parlement pour induire le processus de la révision effective de cette Loi fondamentale. Et c’est là que le débat devient fertile, bien nourri, entretenant des camps de considération divers.
En effet, trois camps se disputent sur l’opportunité ou non de la Révision : le Camp des Révisionnistes essentiellement dominé par les chantres du pouvoir en place avec certains de leurs valets ; le camp naturel des Antirévisionnistes qui arbore le maillot rouge des « Mercredis Rouge », pour refuser cette opération, parce considérée comme le chef d’œuvre du gouvernement qui est malencontreusement soupçonné de vouloir jouer aux prolongations.

Entre ces deux camps émerge le groupe des « Propositionnistes » (exemple : le FONAC, l’UNAMAB) ; qui viennent au débat avec le bras chargé de propositions. Ils n’affichent guère ce radicalisme noté chez les deuxièmes caractérisés par le nihilisme endurci et dont le doute de la franchise franchit les bornes. Même ceux qui parlent de « consensus » cachent derrière la tête ce rejet systématique de la démarche de révision. Et ce sont ces trois camps qui se partagent l’aire de jeu de la révision, chacun cherchant à renvoyer la balle dans le camp de l’autre. Et c’est cela le vrai débat qui divise les fils autour de ce qui les unit beaucoup plus !
Man Soph !