En Afrique du Sud se tient cette semaine le Forum économique mondial sur l’Afrique, à Durban. Durant ce sommet qui rassemble plusieurs centaines d’investisseurs et de chefs d’Etat africains, un moment a particulièrement marqué les esprits ce jeudi 4 mai. Face à l’assemblée, le président zimbabwéen Robert Mugabe a estimé que son pays était en Afrique « le plus développé après l’Afrique du Sud ». Une phrase prononcée lors d’un échange sur les Etats fragiles, qui a interloqué l’assistance, tant le Zimbabwe traverse une crise ces dernières années.
A Durban lors du Forum économique mondial sur l’Afrique, Robert Mugabe participait à un panel sur les Etats fragiles et son intervention a marqué les esprits.
D’abord, à cause de son attitude. Tout au long de son discours, le président zimbabwéen est resté avachi sur son fauteuil, le regard fixé au sol, le ton faible et lent. Une image commentée avec beaucoup d’ironie sur les réseaux sociaux.
Ensuite, le contenu de ses propos a surpris la salle. « Nous ne sommes pas un pays pauvre et nous ne pouvons pas être un Etat fragile », a souligné Robert Mugabe, qui estime que son pays est le deuxième Etat le plus riche du continent après l’Afrique du Sud. Pour se justifier, il a notamment expliqué que son pays compte 14 universités, et un taux d’alphabétisation, qui selon ses mots, « dépasse les 90%. C’est le plus important sur le continent », s’est-il félicité.
Mais face à ces propos, il y a la réalité des chiffres. Le Zimbabwe traverse une crise profonde, 90% de la population active est officiellement au chômage, et 80% du budget de l’Etat sert à payer les fonctionnaires, le tout, dans un contexte de pénuries régulières de trésorerie.