Les militaires auteurs du coup d’État au Niger ont annoncé, le 7 août 2023, la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans un communiqué lu à la télévision nationale, au moment où des acteurs de la communauté internationale cherchent à y rétablir l’ordre constitutionnel depuis le renversement du président Mohamed Bazoum.
Au Niger, la junte continue à s’installer au pouvoir. Les militaires qui ont renversé le président Bazoum, il y a bientôt deux semaines, ont nommé un Premier ministre. Dans un communiqué lu le 7 août 2023 à la télévision publique, les putschistes ont annoncé qu’Ali Mahaman Lamine Zeine prenait la tête du gouvernement.
C’est un politicien bien connu des Nigériens, car ce dernier était en effet au gouvernement il y a plus d’une douzaine d’années, en tant que ministre des Finances, sous la présidence de Mamadou Tandja.
Un économiste, avant tout
Âgé de 58 ans, Ali Mahaman Lamine Zeine est avant tout un économiste. Il vient de Zinder, deuxième ville du pays. Diplômé de l’École nationale d’administration à Niamey, du Centre d’études financières, économiques et bancaires en France, il est entré au ministère de l’Économie en 1991. Il a également travaillé pour la Banque africaine de développement (BAD) qu’il a représentée au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon.
En 2001, lorsque Mamadou Tandja arrive au pouvoir au Niger, il nomme rapidement Ali Mahaman Lamine Zeine comme directeur de cabinet, puis ministre des Finances, à une époque où le pays subit une grave crise économique. Ali Mahaman Lamine Zeine appartient d’ailleurs à la formation du président Tandja, le MNSD-Nassara, l’ancien parti unique.
Avec le putsch de 2010, il perd son poste de ministre
Mais Ali Mahaman Lamine Zeine perd son poste en 2010, lorsque le pouvoir est renversé par un coup d’État militaire. C’est donc un autre putsch, treize ans plus tard, qui le propulse cette fois Premier ministre.
Ali Mahaman Lamine Zeine est donc censé remplacer le Premier ministre Mahamadou Ouhoumoudou, qui se trouvait en Europe lors du coup d’État. Un Mahamadou Ouhoumoudou qui ne reconnaît pas l’autorité de la junte. Mais les militaires, eux, ont visiblement décidé de faire avancer leur agenda.