Des manifestants survoltés ont pris d’assaut, en milieu de journée de ce jeudi 27 juillet 2023, le siège national du PNDS Tarrayya, le principal parti au pouvoir destitué la veille par une junte militaire (CNSP). Les locaux ont été vandalisés et des véhicules se trouvant à la devanture du bâtiment ont été incendiés alors que des cadres du parti se trouvaient en réunion. De quoi amplifier la panique au sein de la population, et particulièrement dans les rangs des responsables de la formation du président destitué Bazoum Mohamed.
L’imposante bâtisse qui servait de siège national au PNDS Tarrayya, située en plein centre-ville de la capitale, a été prise d’assaut par des manifestants alors que des cadres du parti étaient en train de tenir une réunion sur la situation que traverse le pays. La veille, une junte militaire est en effet venue mettre fin au pouvoir que la formation socialiste assumait depuis avril 2011. Des badauds ont commencé à lancer des projectiles en direction du bâtiment ainsi que des voitures massées à sa devanture. Ils ont été par la suite rejoints par une imposante foule et la situation a fini par dégénérer.
Certains militants du parti qui essayaient de fuir les lieux ont provoqué des accidents qui ont fait des blessés, ce qui a amplifié la colère des manifestants dont on ne sait à quel mot d’ordre ils répondaient. Le siège du parti a fini par être assiégé par la foule composée surtout de badauds qui ont mis le feu aux véhicules se trouvant sur place avant de saccager les installations alors que d’autres profitaient pour piller les locaux.
En milieu de journée, un véritable incendie s’est déclaré dans la zone et il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour éteindre le feu et de la police pour contenir la manifestation et permettre de sauver ce qui pourrait l’être. Près d’une cinquantaine de véhicules ont été calcinés ou saccagés alors que l’enceinte qui abritait les bureaux a été vandalisée.
Cette manifestation intervient au lendemain de la prise du pouvoir, dirigé jusqu’alors par le PNDS Tarrayya, par un groupe d’officiers des Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes, réunis au sein d’un Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Dans sa première déclaration, la junte a annoncé avoir destitué le Président Bazoum Mohamed et décidé de la suspension de toutes les institutions nationales issues de la 7e République.
La veille, alors que la situation restait encore confuse, des manifestants appartenant en majorité au parti du chef d’Etat déchu ont organisé des manifestations de soutien et à Niamey, ils ont par la suite convergé vers le Palais Présidentiel ou Bazoum Mohamed était retenu depuis le matin par des éléments de sa Garde présidentiel. Ils ont été stoppés à quelques pas de l’entrée du complexe présidentiel par des tirs de sommation de la garde prétorienne, ce qui a provoqué une véritable débandade des manifestants. Des blessés ont été enregistrés et un peu plus tard dans la soirée, les dirigeants des partis membre de la mouvance présidentielle se sont réunis pour prononcer une déclaration dans laquelle ils ont dénoncé « la séquestration depuis ce matin par certains éléments de la Garde présidentielle du Président de la République Bazoum Mohamed ainsi que du ministre de l’Intérieur, Hamadou Souley Adamou, assurant l’intérim du ministre de la Défense nationale ». Ils ont aussi lancé « un appel aux forces démocratiques et au peuple nigérien dans son ensemble, à se mobiliser massivement, dès cet instant, sur l’ensemble du territoire, en occupant toutes les rues et tous les espaces publics, tant que ce groupe d’égarés et d’assoiffés de privilèges de salon [les officiers mutins, NDLR] ne renonce à son projet funeste et faire barrage à cette tentative absurde de déstabilisation de notre cher pays ».
(Avec actuniger.com)