La Cédéao envoie Patrice Talon en mission auprès des trois chefs de transition au pouvoir en Guinée, Mali et Burkina Faso. L’institution régionale ne décharge pas les médiateurs dans ces trois pays, dont Boni Yayi, médiateur de la Cedaeo en Guinée, informe le ministre béninois des affaires étrangères.
Au Bénin, le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Bakari, a livré ce mercredi 19 juillet des détails sur les résolutions du mini-sommet qui s’est tenu mardi 18 juillet à Abuja. A l’occasion, le nouveau président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) Bola Tinubu a reçu au Nigeria ses homologues béninois Patrice Talon et bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo.
Face à la presse ce mercredi matin, le ministre béninois des Affaires étrangères , Olushegun Bakari, a abordé deux décisions prises à Abuja. La première est une mission du président Patrice Talon auprès de ses trois homologues de transition dans la région : Burkina Faso, Mali, et Guinée. Patrice Talon va rencontrer les trois chefs de transition de ces trois pays, Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya et Ibrahim Traoré.
Selon le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Bakari, cette mission est pensée « pour renouer le dialogue au niveau présidentiel », écrit le correspondant de RFI .Pour le moment, la date du premier voyage, de même que le premier pays ne sont pas encore dévoilés. De même que la durée de la mission. Les contacts sont déjà en cours, selon le ministre Olushegun Bakari.
L’autre point abordé concerne les médiateurs. Selon le chef de la diplomatie béninoise, la mission du président Talon dans les trois pays ne décharge pas les médiateurs Mahamadou Issoufou (ancien chef d’État du Niger), Goodluck Jonathan (ancien président nigérian) et Boni Yayi (ancien président béninois).
Le ministre a fait savoir que Patrice Talon effectue ces missions dans une optique de fraternité. Il ajoute que la Cédéao reste attachée à des transitions rapides, des processus électoraux inclusifs, et le respect des chartes de transition.
Une deuxième décision sur la force armée Ecomog
La deuxième décision prise à Abuja ce mardi, concerne la réactivation de la force armée de la Cédéao, appelée Ecomog, pour faire face à la menace sécuritaire dans la région, rapporte RFI.
Un comité technique composé des collaborateurs des présidents de la « troïka » (trio formé par les présidents du Bénin, Nigeria et Guinée-Bissau, et décidé lors du dernier sommet de l’organisation régionale, tenu à Bissau le 9 juillet), sera composé d’ici à la fin de la semaine pour définir les missions dévolues à cette force, les besoins en hommes et en ressources financières.
Sur le financement, la Cédéao insiste sur un point : l’ambition est de financer la force sur fonds propres, mais l’institution reste ouverte à la contribution des partenaires. Selon nos informations, l’un des premiers objectifs sera la lutte contre le terrorisme. Ce comité technique détient soixante jours pour rendre sa copie.
S’assurer du respect du protocole de la Cédéao
Soutenus par le Niger, le Nigeria, le Bénin et la Guinée-Bissau ont constitué une commission tripartite chargée de trouver des solutions de sécurité alternatives après le retrait de la mission de l’ONU au Mali (Minusma). Les quatre pays réunis à Abuja hier ont abordé la situation politique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest et « ont réaffirmé leur soutien à des transitions démocratiques rapides dans ces pays », a assuré le président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray.
Selon ce dernier, « les dirigeants ont décidé de réengager le Mali, le Burkina Faso et la Guinée à leur plus haut niveau ». « Le président du Bénin, membre de la « troïka », va bientôt entreprendre une mission dans ces trois pays au nom des chefs d’État. Les transitions doivent être en accord avec le protocole de la Cédéao et les chartes de transition respectives », a-t-il déclaré auprès du correspondant de RFI Hausa à Abuja, Kabir Yusuf.
(Avec RFI)