Au Burkina Faso, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a accordé jeudi soir un entretien à la télévision publique nationale et à la télévision privée Canal 3. Il s’est longuement penché sur la situation sécuritaire du pays et est revenu notamment sur le massacre de Karma qui a coûté la vie à 136 personnes selon les autorités. Attaque perpétrée par des hommes portants des tenues de l’armée burkinabè selon les rescapés de la tuerie et plusieurs ONG dont Human Right watch.
Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré et les membres du gouvernement soulignent tous qu’il faut attendre la fin de l’enquête avant de tirer toute conclusion sur l’attaque contre les civils dans le village de Karma le 20 avril dernier.
« On attend que les enquêteurs fassent leur travail, que les gens évitent de tirer des conclusions hâtives. On m’a dit qu’il y a 136 corps qui ont été inhumés, il faut rendre justice. Il faut se préparer à retrouver ceux qui font ça. Il faut éviter d’accuser sans savoir ce qu’il s’est passé, parce que tout est possible. Dans l’armée, il y a ce qu’on appelle la perfidie, et je pense que ça fait partie des modes d’action privilégiés de l’ennemi. »
Face à des patrons de la presse burkinabè ce jeudi, le directeur de la justice militaire a souligné qu’une trentaine de personnes dont un chef militaire de la zone de Ouahigouya avaient été déjà entendus dans le cadre de l’enquête. Dans son interview, le capitaine Ibrahim Traoré dénonce une coalition internationale contre le Burkina Faso, suite à sa décision de mener la lutte anti-terroriste avec d’autres partenaires.
« De nombreux pays ont refusé de nous vendre des équipements, refusé catégoriquement. D’autres nous ont dit qu’ils ne vendent pas ce qui est létal. Ça veut dire que les armes, ils ne les vendent pas ? Peut-être que c’est avec des cailloux qu’on va combattre l’ennemi ? Je ne sais pas. Ils sont nombreux ces pays qui refusent de nous vendre [des armes], [aussi] on s’est tournés vers d’autres pays pour en acheter. Mais ils sont encore nombreux ces pays qui viennent s’offusquer, pour qu’on ne parte pas payer avec ces États. Ce genre de comportements, qu’est-ce que vous voulez ? C’est compliqué.»
Le capitaine Traoré accuse, sans les citer, certains pays de violer son espace aérien burkinabè. Mais des notifications sont transmises à ces États assure le président de la Transition.
RFI