« N’Djeyi Cyber ». Sauf erreur improbable, la cybercriminalité provient du Cameroun, même si elle a été introduite chez nous au Bénin par les nigérians de l’ethnie hibo. Du moins, sous la forme qui retient toute l’attention du gouvernement et de la police républicaine actuellement. La germination de ses premières graines a pris effet dans le voisinage des années 2000, avec l’avènement des cyber café. Nous étions en train de goûter véritablement aux premiers délices de l’internet. En ces temps-là, les enseignants des collèges et des universités, pour rationaliser le temps, et donner surtout le goût de la recherche via internet à leurs apprenants, les envoyaient vers ces nouvels espaces, pour dénouer les écheveaux des travaux dirigés. En goun, « n’djéyi cyber » signifie je vais au cyber, le groupe de mots le plus populaire de l’époque à Porto-novo. Celui qui refuse d’être à la mode, pour se faire passer pour le dernier des paysans dans le milieu des jeunes, pouvait s’en passer.
Qui pouvait s’imaginer que là-bas, à l’intérieur de ces centres, on peut dire du savoir, les attendait, un piège sans fin. Ayant plus d’argent pour payer les heures indéfiniment, agrippés aux desktop sans relâche, omniprésents, les hibos avaient pris partout les cyber en otage. Il fallait pour les nôtres, plus de patience, plus de cran, plus d’ingéniosité dans l’art de la négociation, pour avoir accès aux ordinateurs. Il s’en suit bien évidemment, la naissance naturelle de la cohabitation entre les hibos et la fine fleur de la jeunesse béninoise. Elle a donné lieu à un mariage célébré sur la tombe des recherches scientifiques et littéraires, pour laisser fleurir la race de nouveaux chercheurs qui nous étreignent aujourd’hui, les computer men, première appellation utilisée pour qualifier les gayimen.
A demain pour la suite.
Hermann Dimitri ADANKPO